Agents libres | Deux gardiens à cibler en NCAA pour le CH ?
Qui est ou sera le gardien d’avenir des Canadiens de Montréal ? C’est un sujet qui revient couramment dans les tribunes. La possible fin de carrière de Carey Price laisse clairement un vide et dans la banque d’espoirs, on en est à espérer qu’un de Dobes, Dichow, Croteau, Primeau ou Vrbetic se développe en gardien de premier plan.
Toutefois, bien malin celui qui peut prédire avec certitude l’identité du gardien d’avenir pour le CH. Le développement d’un cerbère est plus long, plus ardu et plus incertain que bien des joueurs. Plusieurs facteurs influencent le succès ou non d’un athlète à cette position.
C’est pourquoi il est important de bien développer les gardiens et d’être patient. À mes yeux, c’est aussi important de compter sur une large banque d’espoirs à cette position. Plus tu as de gardiens, plus ton ratio de chances d’en avoir un qui éclos est élevé.
À voir: Entrevue exclusive avec Joe Vrbetic, espoir des Canadiens
Deux agents libres intéressants
Repêcher un gardien de but fait en sorte qu’on l’entre dans la sphère au tout début de son développement. C’est une bonne chose, mais on doit clairement s’armer de patience. Signer un gardien dans les agents libres permet d’avoir une meilleure idée d’où se situe le développement du candidat. L’échantillon est plus gros, la maturité est développée tout comme le physique. Ce sont des indicateurs intéressants qu’on n’a pas toujours au moment d’en repêcher un à 18-19 ans.
Dans la NCAA, il y a deux candidats pertinents pour Kent Hughes d’ici la fin de l’année. Dans le lot, on retrouve un Québécois qui passe sous le radar, mais qui affiche un rendement exceptionnel dans la NCAA depuis plusieurs saisons. L’autre pourrait devenir agent libre cet été puisque les Sabres, selon de récentes rumeurs, ne lui offriraient pas de contrat.
Yaniv Perets (Quinnipac)
Le gardien de but natif de Dollard-des-Ormeaux n’a pas connu un parcours typique d’un hockeyeur québécois. À sa sortie du Midget AAA À Lac Saint-Louis, Perets s’est retrouvé dans la CCHL à Brockville en Ontario. Par la suite, il se retrouve dans la NCDC aux États-Unis avant de se tourner vers la BCHL, une bonne ligue junior en Colombie-Britannique.
C’est par après qu’il se retrouve avec l’excellente université de Quinnipac. Les Bobcats sont une puissance dans la NCAA et encore cette année, la troupe de Rand Pecknold se classe au 2e rang au Pairwise pour toute la NCAA. La fiche de 18-1-3 de l’équipe revient en totalité à Perets parce qu’il fut d’office pour tous les matchs.
Sa moyenne s’élève à 1,67 et son efficacité se situe à 0,922. L’an dernier, il aura conclu la saison avec 11 jeux blancs. Cette année, il en compte 4 dans cette colonne.
Observations
En mars dernier, j’écrivais ceci sur Yaniv Perets:
À ce jour, le rendement général de Perets est souvent moins bon au lendemain d’un autre match. Pas statistiquement, mais plutôt au niveau technique. Ses lacunes ressortent plus au 2e match en autant de soirs au cours duquel il est appelé à garder les buts. Et ce, en n’ayant pas été très testé la veille… C’est un bon gardien avec de belles aptitudes qui, dépourvu d’échantillon de qualité, n’a pu attirer les yeux des recruteurs à ses années de repêchage. – TSLH Espoirs (mars 2022)
Cette saison, après quelques visionnements de ses matchs, je trouve qu’il affronte beaucoup mieux les lancers. Je le trouve moins creux dans son filet et ça l’aide beaucoup dans les gestions des tirs sans écran. À 6’1, Perets ne doit pas se retrouver trop creux dans son filet. C’était une lacune identifiée l’an dernier. À mes visionnements cette saison, ça s’est beaucoup amélioré.
Malheureusement, l’échantillon est encore terne pour évaluer le plafond maximal de ce gardien qui affiche des chiffres plus qu’éloquents. Lorsqu’on dit que les statistiques ne disent pas tout, Perets est un bon exemple. Depuis deux ans, le gardien de Quinnipac reçoit en moyenne 20 lancers par match. C’est très peu et ça démontre la puissance de l’équipe devant. C’est une chose à considérer avant de tomber de sa chaise devant les stats de Perets.
Il demeure néanmoins une cible de choix pour l’évaluer dans la AHL.
Erik Portillo (Michigan)
Le gardien de but des Wolverines compte sur une équipe moins expérimentée que l’an dernier. En effet, Michigan a perdu plusieurs bons joueurs au profit de la NHL et furent remplacés par la jeunesse. Une jeunesse talentueuse, mais on voit au niveau du rendement de l’équipe que c’est moins performant que l’an dernier.
Malgré tout, le Suédois performe bien dans l’ensemble. On est loin des chiffres de Yaniv Perets, mais Portillo affiche des qualités grandement intéressantes à développer chez un gardien.
D’ailleurs, Portillo fut un choix de 3e ronde des Sabres en 2019. Selon Jeff Marek, avec l’émergence de Ukko-Pekka Luukkonen qui est ciblé comme gardien #1 éventuellement et avec Devon Levi qui se développe, on laisserait partir Erik Portillo pour le marché des joueurs autonomes.
Les Sabres disposent des droits de Portillo jusqu’au 15 août 2024. Toutefois, Marek ajoute qu’il ne serait pas impossible que les Sabres offrent Portillo comme complément dans une transaction. Personnellement, si je suis Kent Hughes, j’attends de voir l’été prochain si Portillo devient disponible. Parce que oui, je le prendrais probablement avant Perets. Voici pourquoi.
Observations
Erik Portillo a souvent eu une bonne équipe devant lui, mais rien n’est comparé aux Bobcats de Quinnipac. Je disais que Perets recevait en moyenne 20 tirs par match depuis deux ans. Du côté de Portillo, on parle d’une moyenne de 28 lancers par match depuis deux ans. Chez les juniors en Suède, il s’est grandement démarqué aussi et ses performances se transposaient de la saison jusqu’en séries. Il fut d’ailleurs nommé gardien de l’année en J20 en Suède alors qu’il n’était âgé que de 18 ans.
On parle ici d’un gardien de 6’6 pesant 225 livres. Et malgré cette charpente, il se déplace très fluidement et de façon assez explosive. C’est un beau mélange entre la précision chirurgicale dans ses mouvements et l’explosion pour défier l’adversaire. C’est un gardien assez calme devant son filet, mais qui montre de la combativité lorsque c’est nécessaire. Il se sert déjà très bien de son gabarit, prenant beaucoup d’espace devant son filet.
S’il s’avère que les Sabres n’ont pas l’intention de lui offrir un contrat, je le ciblerais à la place de Kent Hughes. Est-ce que j’échangerais pour obtenir ses droits ?
Je préférerais une signature, mais s’il est un complément d’une transaction qui peut rapporter et aider le Canadien, pourquoi pas ?
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