Canadiens | Un choix logique
En étant nommé capitaine du Canadien de Montréal lundi matin, Nick Suzuki, 23 ans, est devenu le plus jeune joueur dans la riche histoire de l’équipe à endosser ce rôle.
C’est maintenant officiel, mais le doute planait depuis plusieurs mois. En juillet dernier, l’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis offrait le poste de capitaine à son jeune centre. Suzuki est demeuré à Montréal durant l’été. On l’a vu à divers évènements dans la métropole. Il a pris le temps d’y penser, mais selon le principal intéressé, ce fut une réflexion de courte durée sachant l’honneur qui était sur la table:
Quand on te demande d’être le capitaine des Canadiens de Montréal, je pense que la réponse est assez facile. J’aurai d’excellents gars sur qui m’appuyer. Je me sens prêt. Je sais que je suis un peu jeune, mais je pense avoir acquis le respect de mes coéquipiers depuis que je suis arrivé ici à l’âge de 20 ans.
– Nick Suzuki
Source: RDS.ca
Officiellement, Suzuki est le capitaine depuis à peine 24 heures. Or, il agit comme un meneur depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Pandémie, saison recrue écourtée, finale de la Coupe Stanley, en passant par une « reconstruction », le 13e choix au total des Golden Knights en 2017 en a vu de toutes les couleurs depuis son premier match en carrière dans la Ligue nationale de hockey, le 3 octobre 2019. Rapidement, il a dû s’adapter et apprendre le rythme de la vie professionnelle à la dure. Pourtant, il l’a toujours fait avec une grande maturité et compréhension. Les observateurs vantent sa lecture du jeu et son intelligence sur la glace, mais ce sont des aspects qui se retrouvent aussi chez Suzuki en dehors des heures de travail.
Parfois, on parle à un jeune de 23 ans et on a l’impression qu’il a 18 ans. Nick, c’est le contraire. C’est un gars en plein contrôle de ses émotions. Quand je lui parle, j’ai l’impression qu’il a 30 ans et qu’il est dans la ligue depuis longtemps même si ce n’est pas le cas. On est très confiant envers cette décision de groupe, on a passé beaucoup de temps à en parler. Nick est un candidat idéal pour où nous en somme.
– Jeff Gorton
Source: RDS.ca
En 2022-2023, Suzuki en sera non seulement à sa première saison en tant que capitaine, mais ce sera aussi la première année de son nouveau contrat de huit ans, entente qu’il a signée en octobre 2021 et qui fait de lui le joueur actif le mieux payé du Tricolore (7.875 millions de dollars par saison). Il aura beaucoup de poids sur les épaules, mais le calme et la confiance qu’il dégage laisse présager qu’il est prêt pour ce rôle. D’ailleurs, plusieurs joueurs du Canadien, anciens et actuels, sont sortis sur la place publique cet été afin d’encenser les qualités de meneur du no.14.
Très tôt dans sa carrière, Suzuki s’est vu confier les responsabilités d’un centre numéro un et il a relevé le défi avec brio. Dans les moments les plus importants, il s’est toujours montré présent. Évidemment, tous se rappelleront du dernier parcours en séries éliminatoires de la Sainte-Flanelle. À 21 ans, Suzuki a été le meilleur pointeur des siens (7-9-16). Un an auparavant, le natif de London, en Ontario, s’illustrait avec sept points en dix rencontres dans la bulle à Toronto. Carburer sous pression est une étiquette que Suzuki traîne avec lui depuis ses années dans le junior.
L’an dernier, il a connu des séquences plus difficiles au sein d’une équipe qui en a connu son lot. Son apprentissage continuera l’an prochain, dans deux ans et ainsi de suite pour toute la durée de son contrat. Être capitaine vient avec des responsabilités et l’être dans un marché de hockey comme Montréal ajoute à la pression. Malgré tout, l’organisation a décidé qu’il était l’homme de la situation. L’état-major continue sur sa lignée de donner beaucoup de responsabilités à ses jeunes joueurs. Après, avec la feuille de route de Suzuki, il est difficile de contredire la situation…
Non, Nick Suzuki ne parle pas encore français, mais son langage dans le vestiaire est celui qui importe le plus.
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