CH: le plan de reconstruction n’est pas la tâche des joueurs
Les Canadiens se classent présentement au 18e rang de la NHL. Avec la parité actuelle dans la ligue, deux défaites de suite peuvent coûter dix rangs au classement. Cela dit, le CH demeure sur une tendance à la hausse depuis quelques matchs.
Les performances du Tricolore ont de quoi irriter les adeptes de la reconstruction. Pour ma part, je souhaitais voir le CH terminer en fond de classement afin que l’organisation puisse sélectionner l’un des excellents joueurs du top5 au repêchage 2023.
C’est encore possible, croyez-moi. Le mois de décembre à venir sera le réel test pour la formation de Martin St-Louis avec deux voyages à l’étranger. En début décembre, quatre matchs à l’étranger seront suivis d’un court moment à domicile. Ensuite, le CH repart pour un périple de sept matchs à l’extérieur pendant tout le temps des Fêtes. Ça passera ou ça cassera, à mes yeux.
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Est-ce que le CH peut aspirer aux séries ? Je ne crois pas. Par contre, la tenue de l’équipe impressionne considérant que la majorité des prédictions plaçaient le CH dans le top5 du bas de classement cette saison.
La responsabilité des joueurs ?
J’en viens à parler de ce fameux plan de reconstruction. Ou rebuild, sabordage ou peu importe… On a de la difficulté à mettre un mot sur ce fameux plan. Au moins, il n’est pas quinquennal…
Même si je suis un fervent défenseur de cette stratégie, je suis bien conscient que la responsabilité n’incombe pas aux joueurs de la faire respecter. Souvent, lorsqu’on affiche nos couleurs pro-reconstruction, on se fait attaquer comme quoi c’est impossible que les joueurs fassent exprès de perdre. C’est tellement pas cela qu’on veut en fait !
La responsabilité de la reconstruction n’appartient pas aux joueurs, mais bien à l’organisation en soi. Sans souhaiter la défaite, on espère simplement que les joueurs se développent et progressent. Les victoires restent en arrière-plan de tout cela.
Présentement, le CH gagne un peu plus qu’anticipé. Est-ce grave ? Absolument pas.
Comme l’expliquait Marc-André Perreault, «c’est du jamais vu, l’ambiance dans le vestiaire actuellement.» Ça fait partie de la reconstruction. Bâtir une identité dans un contexte de victoire. Certes, ça éloigne le CH d’un bon choix au repêchage dans le top 5. Par contre, les bénéfices sur l’équipe actuelle sont non négligeables.
Dans une autre intervention, on pouvait lire que les joueurs ont bousillé le plan.
Les joueurs s’en sacrent du plan menant au repêchage. C’est la responsabilité de l’organisation de l’appliquer en échangeant des éléments de l’alignement pour capitaliser sur leur valeur. Par la force des choses, le CH pourrait se mettre à perdre. Ce n’est pas le cas ? Au moins on aura obtenu quelque chose en retour de ces éléments.
S’éloigner d’un joueur de concession
Plus le CH gagne des matchs, plus on s’éloigne d’un Connor Bedard, Adam Fantilli, Leo Carlsson, Brayden Yagr, Matvei Michkov et autres espoirs grandement talentueux du repêchage 2023.
On s’éloigne d’un joueur de concession et même d’un joueur générationnel en Connor Bedard. Est-ce si grave ? Nick Suzuki et Cole Caufield ne sont pas en train de devenir ces fameux joueurs de concession ?
C’est certain que la reconstruction serait finalement conclue avec Bedard, Fantilli ou Michkov. Toutefois, la progression de Caufield et de Suzuki ne serait peut-être pas aussi impressionnante dans un contexte perdant. Et qu’en serait-il des progressions d’Harris, Guhle et Slafkovsky dans un contexte où le CH n’achèterait aucune victoire ?
La responsabilité n’appartient pas aux joueurs d’appliquer le plan de la reconstruction. Leur tâche, c’est de gagner des matchs. C’est la même chose pour le personnel d’entraîneur. À la date limite, si Kent Hughes échange Josh Anderson, Christian Dvorak, Sean Monahan, Mike Hoffman et Jonathan Drouin (ce sont des exemples), on aura compris que le plan fut respecté. On fera monter des jeunes pour l’expérience et par conséquent, on pourrait perdre quelques places au classement pour se rapprocher d’un haut choix.
C’est ça le plan. C’est ce que Kent Hughes maintient comme discours dans ses multiples entrevues. Mais ce plan n’est pas la responsabilité des joueurs. Ceux-ci ne bousillent rien présentement. Ils construisent l’avenir justement.
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