CH: ne pas tomber dans le piège de 2020
Procéder à des transactions ? Garder le club intact ? Signer les joueurs qui deviendront agents libres ? Les options sont nombreuses dans le jeu de Kent Hughes en prévision de la date limite des transactions. Cela dit, j’espère simplement qu’on ne tombera pas dans le même piège qu’en 2020.
Au cours des récentes semaines, les discussions sur les récentes tribunes tournent souvent autour des mêmes sujets. Et non, je ne parle pas de Pierre Gervais !
Je parle en fait de l’avenue à prendre pour le CH d’ici la fin de l’année. L’équipe gagne, certains joueurs en vitrine performent bien et les jeunes progressent. C’est censé être positif, non ?
Assurément. Bâtir une culture gagnante autour du jeune noyau d’avenir, c’est très important. Comme je l’expliquais dans un récent texte, l’entraîneur-chef n’a pas à faire respecter le plan de reconstruction. Son travail, c’est de gagner des matchs et faire progresser les effectifs. C’est exactement ce que Martin St-Louis fait présentement.
De quel bord ira-t-on ?
Le plan de reconstruction, c’est au DG de le faire respecter. À la date limite des échanges, ce sera son travail de prendre la décision concernant les joueurs possédant une certaine valeur. Jusqu’ici, Kent Hughes demeure assez collé à son plan de bâtir une équipe jeune et performante pour le long terme. Je ne sens pas l’envie de particulièrement céder sous le charme des joueurs qui se démarquent actuellement, mais qui pourraient devenir des signatures regrettables après l’été 2023.
Hughes a mentionné via TVA Sports qu’il aimerait ajouter un choix de premier tour. Il a aussi mentionné à The Athletic que les victoires sont importantes au processus.
J’espère simplement qu’on ne tombera pas dans ce fameux piège dans lequel Marc Bergevin est tombé en 2020.
Des erreurs à ne pas refaire
J’ai longtemps mentionné que de ne pas avoir échangé Jeff Petry et Tomas Tatar en 2020 était une erreur monumentale au respect du plan. On commençait à se garnir de talent dans la banque d’espoir. L’équipe jouait pour 500 dans l’année. Techniquement, l’édition 2019-2020 des Canadiens de Montréal ne devait nullement se présenter en séries. À la date limite, on n’a tout de même pas échangé Tomas Tatar ni Jeff Petry alors que le marché était incroyablement bon pour les vendeurs.
Tatar connaissait une saison de 61 points en 68 matchs. Petry cumulait 40 points en 71 matchs. C’était deux morceaux du noyau qui affichaient une bonne valeur sur le marché. Tatar voyait son contrat expiré en 2021. Il lui restait donc une saison à faire sur son contrat.
Finalement, on a choisi de les garder. La saison fut mise en pause, le CH a battu les Penguins dans la ronde de «play-in» et soudainement, on accédait aux séries. La direction a ensuite pensé que le club était prêt à plus. On signe des joueurs sur le marché des agents libres et on agit comme si on aspirait à la Coupe.
Au final, Tomas Tatar aura quitté Montréal contre rien. Sa dernière saison fut correcte, sans plus. Il a sauté régulièrement son tour en séries 2021 d’ailleurs.
Plusieurs diront que si le CH avait passé le couperet dans son alignement en 2020, il n’y aurait pas eu de finale de la Coupe en 2021. Ce n’est pas faux, mais en même temps, accéder à la finale de la Coupe quand tu frôles le 500 dans la saison régulière, ça devrait sonner des cloches sur la réelle qualité de l’équipe à cette époque.
Éviter ce piège
J’en reviens à l’édition 2022-2023. C’est maintenant Kent Hughes aux commandes. On a des joueurs tels que Josh Anderson, Christian Dvorak et Sean Monahan dans l’alignement qui profitent présentement de la vitrine. Dadonov est exclu du lot, car je ne crois en aucun cas qu’il appartienne à la catégorie des joueurs ayant une valeur intéressante. Par contre, Sean Monahan, Christian Dvorak et Josh Anderson (s’il se met à produire un peu plus) peuvent assurément être les Tomas Tatar de 2020. Passera-t-on encore à côté d’une occasion de capitaliser sur leur valeur ?
Je pense que Hughes est assez brillant pour ne pas se laisser aveugler comme l’a fait Bergevin en 2020. Oui, les victoires sont importantes. Par contre, le club a montré cette saison, avec son premier trio, qu’il peut gagner des matchs malgré un apport plus pauvre des trois joueurs nommés ci-haut.
Qui plus est, le CH a jusqu’en février pour développer cette culture de gagnant. À la date limite des transactions, si on peut aller chercher un premier choix contre l’un de ces éléments et quelques espoirs pour les autres, ce sera gagnant. Qui sait, le club peut aussi bien continuer de gagner par la suite en rappelant des éléments chez le Rocket. Si ce n’est pas le cas, donner un peu d’adversité supplémentaire (et des tâches de plus) aux jeunes après 4 mois de hockey gagnant, ça peut être juste bon pour le développement.
Je ne pense pas que l’on doive échanger tous les éléments «dans le but de perdre». C’est une question de capitaliser sur la valeur des joueurs remplaçables. Des joueurs qui, si on les signe sur de nouveaux contrats, pourraient devenir des cas regrettables comme on a eu l’occasion d’avoir dans le passé.
La roue tourne
On dit souvent de ne pas vivre dans le passé. C’est vrai. Ça ne sert à rien de dire qu’en échangeant Tatar en 2020, le CH aurait eu une autre sélection au premier tour de cet encan, ou peut-être même un choix de 1er tour de plus en 2021.
On ne doit juste pas se laisser aveugler par des performances comme en 2020.
En 2020, plusieurs voulaient garder Tatar et on voit ce que ça a donné (ou n’a pas donné). Le CH l’a perdu contre rien, passant par-dessus le moment crucial où sa valeur était au maximum. L’an dernier, plusieurs militaient pour garder Ben Chiarot et Tyler Toffoli. Est-ce que quelqu’un regrette ces transactions aujourd’hui ? Au repêchage, plusieurs critiquaient la transaction d’Alexander Romanov. Est-ce qu’on s’ennuie de lui à voir jouer Kirby Dach et Arber Xhekaj, un défenseur qui a littéralement pris le rôle de Romanov à un prix modique ?
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