Juraj Slafkovsky dans la LNH | Une erreur ou non ?
Le jeu de Juraj Slafkovsky durant les matchs de présaison n’a pas été constant. Parfois bon, mais souvent hésitant, le premier choix au dernier repêchage n’a pas convaincu tout le monde. Néanmoins, le Slovaque demeurera à Montréal et tentera d’être à la hauteur de la confiance qu’a l’équipe en lui. Est-ce que le Kent Hughes et l’équipe d’entraîneurs ont eu raison ?
Personnellement, je crois que la décision de le conserver dans l’alignement va au-delà de son jeu sur la glace. Pour la masse salariale, c’est avantageux d’insérer Juraj Slafkovsky dans le « roster » de début de saison. Ainsi, ça lui donne un argument majeur en sa faveur. De plus, bien que son niveau n’a pas été vraiment égal, l’espoir est un premier choix au total talentueux qui deviendra une partie du futur de l’équipe. On veut probablement le modeler dans la meilleure ligue au sein d’une équipe visant, en premier lieu, le développement. Finalement, il a le charisme, le gabarit et l’attitude pour survivre à Montréal. Je comprends donc la décision, même si c’est risqué.
Avec 43 matchs visionnés l’an dernier de Juraj Slafkovsky, j’ai tout de même une bonne lecture de cet espoir de haute qualité. J’ai regardé des matchs en Liiga, en SM sarja U20 et avec l’équipe de Slovaquie dans différents championnats internationaux. En dehors des qualités que j’ai citées plus haut, l’ailier possède un trait de caractère qui me permet de penser que, peu importe la décision de l’équipe, le jeune va se démarquer.
Juraj Slafkovsky adore être « challengé » et c’est ce qui le « drive » sur la glace.
C’est un peu comme un « t’es pas game ». À mes yeux, c’est comme ça qu’il voit le hockey et le fait d’être mis dans une situation difficile. Son entraîneur de l’équipe nationale de Slovaquie l’a mentionné plus tôt cette année, Juraj Slafkovsky ne se contentait pas de jouer, le hockeyeur voulait se démarquer et être le meilleur, peu importe la situation. À son âge, dans un contexte de tournoi sénior, le gaucher a relevé le défi à chaque occasion de façon magistrale.
En Liiga, ce n’était pas facile en début de saison passée. Jusqu’en novembre, le #20 du CH a dû retourner en SM-sarja U20 à quelques reprises pour retrouver son niveau sur la glace. Chaque fois, Juraj Slafkovsky a dominé outrageusement ses opposants dans la ligue junior de Finlande. C’était quasiment injuste pour les équipes adverses de le voir aller. L’attaquant de puissance jouait avec beaucoup plus de férocité ainsi que de « jump » en offensive et ses opposants avaient beaucoup de mal à le contenir. Il répondait donc positivement aux rétrogradations.
De retour contre des hommes en Liiga, c’est en décembre qu’il a commencé à se sentir à l’aise et sont venus, par la suite, les Olympiques en février. Je n’ai pas besoin de vous refaire une description de son jeu, il a été dominant. Après le tournoi, Juraj Slafkovsky a conservé son niveau dans la ligue et a été un élément important de sa formation en séries.
Quand on met Juraj Slafkovsky dans une situation difficile et qu’on le challenge, il a une tendance à redoubler d’ardeur et à répondre aux attentes. Ça peut prendre quelque temps selon la situation (comme en Liiga dans un contexte « étouffant »), mais, généralement, l’espoir trouve le chemin vers l’excellence.
Ainsi, pour le CH, à mes yeux, même si je préfère l’envoyer à Laval, je pense qu’il n’y a pas de mauvaise décision entre la LNH et la LAH. Que vous le mettiez sur la troisième ou quatrième ligne avec 10 ou 12 minutes de temps de jeu en LNH ou que vous lui disiez qu’il n’est pas prêt et qu’il doit aller avec le Rocket, Juraj Slafkovsky va saisir l’opportunité pour se démarquer.
Je ne crois pas que ça va se faire du jour au lendemain en début de saison. Il se pourrait très fortement que ça se fasse à la suite d’un renvoi (plus tard cette saison) à Laval, mais je pense que Juraj Slafkovsky va répondre aux attentes en 2022-2023.
Martin St. Louis saura le mettre en situation de challenge et trouver les bons mots pour l’envoyer dans la bonne direction. Le coach l’a fait l’an dernier avec Cole Caufield, qui est un athlète de haut niveau, et j’ai confiance qu’il le répète avec lui.
Avec quatre recrues dans l’alignement dès mercredi, l’équipe aura beaucoup de travail de développement à faire et j’adore ça. Kent Hughes n’a pas menti, on regarde vers le futur. Toute l’énergie est mise pour construire cette équipe dans un climat positif. Le CH ne vise pas les points au tableau au détriment de la jeunesse, mais bien l’évolution du noyau et son encadrement.
Nous ne savons pas encore si la jeunesse de l’organisation va devenir élite. Ç’a trop été vanté dans le passé pour finalement « busté », mais c’est difficile de ne pas se ranger derrière cette idéologie. De plus, si au passage les Canadiens repêchent Connor Bedard, Adam Fantilli ou Matvei Michkov, je n’y vois pas de mal.
Bonne saison à tous !
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