L’aspect qui pourrait changer la donne dans le cas de Jesperi Kotkaniemi
D’une première saison plus qu’acceptable pour un jeune homme qui venait de souffler ses 18 bougies, à une deuxième année à faire la navette entre Montréal/Laval et une troisième en dents de scie, Jesperi Kotkaniemi entamera cet automne sa quatrième campagne dans la LNH et elle s’annonce décisive.
Il faut remonter jusqu’à près de trois ans jour pour jour afin de se remémorer les premiers pas de l’attaquant dans l’uniforme du Canadien de Montréal. Manque de maturité physique, un peu frêle par moment, il avait roulé sa bosse contre toute attente à sa saison recrue. L’été et plusieurs mois passèrent, avant que le centre de 6’2 et maintenant 200 lb se présente à son deuxième camp, avec visiblement quelques lb supplémentaires. Seul hic, les patins ne suivaient plus. De retour à la case départ ; séjour dans la Ligue américaine, blessure à la rate… La pandémie n’est pas la seule chose qui l’aura frappé de plein fouet, la fameuse guigne de la deuxième année aussi.
Par la suite ? Des hauts et des bas.
Au moment d’écrire ces lignes, quelques semaines à peine nous séparent du début du camp d’entrainement, son quaitrième, et il ne sera pas comme les autres. Une seule question sera sur toutes les lèvres :
Kotkaniemi a-t-il enfin trouvé sa niche, est-il prêt à relever le défi ?
Sa niche, oui. L’aspect précis qui fait de lui une pièce maitresse du succès d’une équipe professionnelle, ce qui différencie souvent un joueur d’impact à un joueur de soutien. Comment se démarque Mike Hoffman ? Par ses habiletés de marqueur hors pair. Josh Anderson ? Par sa force en protection de rondelle. Nick Suzuki ? Par sa vision de jeu. Qu’advient-il du Finlandais ? Forcément, c’est cette étincelle que tarde à trouver le troisième choix au total en 2018.
Sa niche, son identité pourrait bien passer par son lancer du poignet. Kotkaniemi en a un vif et puissant, mais trop de fois il n’a pas eu le réflexe de l’utiliser au moment opportun, ses cinq buts en 56 matchs abondent dans le même sens. 229 patineurs ont atteint plus souvent la cible que le #15 du bleu, blanc, rouge qui a totalisé 87 tirs au filet. En 19 rencontres éliminatoires, même nombre de buts, mais 28 lancers. Comme le démontre le tableau ci-dessous, cette tendance ne date malheureusement pas d’hier:
SAISON | 2018-2019 | 2019-2020 | 2020-2021 |
BUTS | 11 | 6 | 5 |
TIRS TENTÉS | 261 | 87 | 158 |
TIRS AU BUT | 134 (1.7 par match) | 55 (1.53 par match) | 87 (1.56 par match) |
TIRS RATÉS | 127 | 32 | 71 |
% DE RÉUSSITE DES TIRS | 8.21% | 10.9% | 5.7% |
La colonne des tirs tentés est aussi très intéressante. Non seulement Kotkaniemi devra lancer plus souvent vers le gardien adverse, mais lorsqu’il l’a fait par le passé soit la rondelle a raté la cible ou le tir a été dévié ou même bloqué. Évidemment, il n’est pas le seul à qui c’est arrivé avec le système et la LNH d’aujourd’hui, sauf que c’est une statistique qui ressort davantage dans son cas.
À l’extrême, si l’on regarde le meilleur marqueur du circuit en 2020-2021, Auston Matthews ; la vedette des Maple Leafs a 222 lancers au but sur 366 tirs tentés, pourtant ce qui attire l’attention c’est le pourcentage de réussite de ses tirs (plus de 18%). En carrière, ‘’KK’’ se situe autour 5-6%.
La confiance a aussi son rôle à jouer et des facteurs externes peuvent entrer en ligne de compte. Combien de fois Kotkaniemi était-il dans une position favorable pour décocher ; dans l’enclave, cercle droit, mais a finalement préféré la passe et le jeu a fini par avorter ? Trop de fois ! Lorsqu’on possède une arme destructrice de la sorte, il faut la bonifier et l’utiliser à profusion.
Saison régulière seulement, Kotkaniemi a été au centre ou à l’aile sur 19 unités différentes. En bref, il a pratiquement été de toutes les situations possibles, sans toutefois tirer profit d’aucune d’entre elles sur une base régulière. Le départ de Phillip Danault à Los Angeles ouvrira la porte à des responsabilités accrues et il se devra d’être le premier à sauter sur l’occasion.
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