Le Canadien continue de s’enliser
Le Canadien de Montréal se réveille ce matin au huitième rang de la Division Atlantique. Certes, le classement dans l’Est demeure serré, mais l’équipe vient de traverser une semaine particulièrement difficile.
Les succès de la fin de semaine dernière semblent bien loin. Deux victoires en autant de soirs, contre des adversaires, il faut le dire, qui n’étaient pas les plus dangereux. Ces belles performances semblent être un mirage dans un début de saison où l’équipe a déjà connu deux séquences de trois défaites consécutives, et nous ne sommes qu’au début novembre. Après 12 parties, le CH affiche une fiche de 4 victoires, 7 défaites et 1 revers en prolongation. Bien plus inquiétante que la récolte de 9 points de l’équipe jusqu’à présent est la manière dont ces défaites ont été subies.
Mardi dernier, dans un match où les gardiens n’ont vraiment pas livré la marchandise, Montréal a encore subi un cuisant revers à domicile. Certains se consolent en se disant que l’équipe n’a pas si mal joué et que, si ce n’était pas de la performance des gardiens… La réalité est que l’ensemble de l’équipe n’a tout simplement pas été dans le coup. Les partisans qui se sont déplacés au Centre Bell en ont eu bien peu pour leur argent cette saison : défaite de 4-1 contre Ottawa, 6-3 contre les Penguins, 4-1 contre les Kings, 7-2 contre les Rangers, 8-2 contre le Kraken. Ça commence à faire plusieurs rencontres où l’équipe ne s’est tout simplement pas présentée. Manque d’implication, absence d’émotion dans le jeu, incapacité à créer de la cohésion — cette équipe a semblé trop souvent perdue et absente depuis le début de la saison.
Malgré certaines attentes en ce début de saison, la majorité des partisans n’auraient pas été trop en colère si l’équipe avait été légèrement sous la barre d’un point par match. Lorsqu’on compare avec la saison dernière, le Canadien, même s’il encaissait des revers, était bien souvent dans le coup jusqu’à la fin. Les défaites subies étaient régulièrement par une marge d’un ou deux buts. Une simple action faisait la différence entre victoire et défaite. On se disait que c’était une équipe en apprentissage, qui jouait de la bonne manière et qui, au fil des saisons, trouverait les moyens de gagner des matchs serrés. Le constat pour la saison 2024-2025 est assez frappant. Où se trouve cette fameuse progression qu’on était censé voir? La réalité est que tout cela ne se fait pas si facilement : parlez-en aux Sabres et aux Sénateurs.
Martin St-Louis dans l’eau chaude?
À chaque rencontre, Martin St-Louis doit aligner quatre défenseurs sur six ayant tous trois saisons ou moins d’expérience dans la LNH. Même si l’entraîneur mentionne que des joueurs comme Arber Xhekaj ne sont plus des recrues, leur expérience reste très limitée. Il va sans dire que, dans un tel contexte, il aurait été difficile de prédire du succès pour cette équipe, étant donné que la brigade défensive est si jeune. Lane Hutson et Kaiden Guhle n’ont que très peu à se reprocher, mais ils ne peuvent pas tenir le fort à eux seuls. Michael Matheson, bien qu’efficace en zone offensive et en relance, continue de commettre des erreurs défensives occasionnelles. David Savard, bien qu’essentiel de par sa présence et son dévouement pour l’équipe, a quelque peu ralenti. Struble, Barron et Xhekaj sont encore jeunes et en développement, mais se retrouvent trop souvent en difficulté dans leur zone. Ils ont définitivement leur part de blâme, mais sont-ils placés dans les meilleures situations?
L’adaptation à un nouveau système de jeu peut être longue, mais actuellement, l’incompréhension semble quasi totale. Pour l’une des premières fois, le pilote du CH semble perdre la faveur populaire qu’il a longtemps eue. Plusieurs trouvent qu’il tape trop souvent sur les mauvais clous et que son fameux hard coaching n’est pas du tout appliqué. Il est vrai que certains joueurs jouent régulièrement sans être imputables de leurs performances précédentes. L’entraîneur a lancé un message fort à son équipe vendredi, à la suite de la défaite de 6-3 de jeudi aux mains des Capitals : une séance de patinage intense pour démontrer que sa formation ne fait tout simplement pas ce qu’il faut pour gagner. St-Louis a donc pris une approche différente, et espérons que ce soit un pas dans la bonne direction.
On peut ressortir du positif, principalement au niveau de l’attaque. Cole Caufield, bien que son jeu ne soit pas parfait, a repris son titre de prolifique marqueur avec 10 buts en 12 parties. Le capitaine Suzuki est responsable et produit de manière constante, lui qui a déjà 13 points. Quelques acteurs de soutien comme Jake Evans et Brendan Gallagher jouent avec émotion, tout comme Josh Anderson, très efficace en désavantage numérique. Mais certains sont trop inconstants et trop peu impliqués dans la quête de succès de l’équipe, comme Joel Armia et Christian Dvorak.
À un certain point, la direction du Canadien devra soutenir son entraîneur et envoyer un message à ses partisans, en ajoutant peut-être un élément expérimenté en défense afin de stabiliser une équipe qui est actuellement à égalité au rang de l’avant-dernier dans la LNH pour les buts accordés, avec 50. Il faudra possiblement réaligner nos attentes et retirer du vocabulaire populaire le fameux « être dans le mix ». Martin St-Louis ne devrait pas craindre pour l’instant de perdre son poste, mais un changement sera nécessaire dans la manière dont ses joueurs performent. Dans un mois de novembre qui ne s’annonce pas facile, l’équipe pourrait s’enliser davantage d’ici la Thanksgiving américaine. Les partisans veulent un meilleur spectacle et une plus grande implication de chacun, sans quoi la saison sera très longue.
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