Le Canadien de Montréal et ses déboires en Suède
Au cours des dernières décennies, le Canadien de Montréal a souvent connu des difficultés importantes en termes de rendement, notamment suite à sa plus récente conquête de la coupe Stanley, en 1993. Un élément important qui peut en partie expliquer ces difficultés sont les mauvaises sélections qui se sont multipliées au repêchage. C’est d’ailleurs le cas en sol suédois, où le tricolore en arrache passablement.
Tout à bien commencé pour le Canadien, en 1979, lorsqu’il a jeté son dévolu sur l’attaquant suédois Mats Naslund avec son choix de deuxième ronde. Quelques années plus tard, celui qu’on allait surnommer « Le petit Viking » est devenu un pilier au sein de l’équipe, aidant notamment celle-ci à remporter sa 23ème coupe Stanley, en 1986. En carrière, Naslund a obtenu 634 points en seulement 651 matchs dans la LNH.
L’équipe a récidivé, en 1981, en sélectionnant l’attaquant Kjell Dahlin en quatrième ronde. Après des débuts fracassants en 1985-86, où il a obtenu 71 points en 77 matchs et remporté la coupe Stanley à son année recrue, Dahlin a connu deux saisons plus misérables, si bien qu’il a ensuite terminé sa carrière dans sa Suède natale.
En 1988, le tricolore pige en sol suédois lors de trois rondes consécutives, alors que Patric Kjellberg, Peter Popovic et Patrik Carnback sont repêchés en quatrième, cinquième et sixième ronde, respectivement. Les trois hommes ont connu une carrière modeste de quelques saisons dans la LNH.
Une disette plutôt invraisemblable s’ensuit. Après 1988, il faut attendre au repêchage de 2013 (!) avant que le tricolore repêche un joueur suédois qui allait disputer au moins un match dans la LNH. En effet, Jacob de la Rose, repêché en deuxième ronde cette année-là, a disputé 242 matchs dans la LNH, récoltant 38 points.
Durant cette séquence de 25 ans, l’équipe n’a pas pigé souvent dans le pays scandinave. Par exemple, après avoir repêché trois joueurs suédois en 1988, il faut attendre à 1995 avant de voir l’équipe piger de nouveau dans ce pays, alors qu’elle repêche tardivement un certain Nils Anger. Cinq ans s’écoulent ensuite avant que le tricolore repêche un autre Suédois, toujours tardivement au repêchage, alors qu’il jette son dévolu sur Johan Eneqvist au 109ème rang du repêchage de 2000.
Plus récemment, le Canadien a pris l’habitude de piger plus souvent dans le pays voisin de la Finlande. Depuis 2015, l’équipe y a repêché Lukas Vejdemo, Arvid Henrikson, Jacob Olofsson, Mattias Norlinder, Adam Engstrom et Filip Eriksson.
Dans l’histoire de la LNH, 137 joueurs issus de la Suède ont produit au moins 100 points dans la LNH. Parmi les plus prolifiques d’entre eux, on y retrouve Mats Sundin, Daniel Alfredsson, Nicklas Lidstrom, Henrik et Daniel Sedin et Peter Forsberg, notamment. De bons gardiens suédois, comme Henrik Lundqvist et Tommy Salo, ont également connu une brillante carrière dans la LNH.
Aujourd’hui, plusieurs joueurs de ce pays figurent dans l’élite de la LNH. On peut penser à Mika Zibanejad, Nicklas Backstrom, Filip Forsberg, Elias Lindholm, Victor Hedman, Erik Karlsson et Linus Ullmark, entre autres.
Somme toute, comment peut-on expliquer les déboires du Canadien dans sa recherche de joueurs de talent en Suède? En poste depuis 2010, le recruteur Christer Rockstrom a aidé l’équipe à se sortir de sa torpeur, mais celle-ci n’a toujours pas mis la main sur un joueur suédois de la trempe de Mats Naslund. Est-ce que le défenseur Adam Engstrom, repêché en 2022, pourrait devenir le meilleur joueur suédois repêché par le tricolore depuis Naslund? L’avenir nous le dira!
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