Le CH et l’art de gagner… simplement
Avant que vous vous emballiez et que vous pensiez que cet article est un exercice de style pour louanger les prouesses des Canadiens de Montréal suite à leur victoire contre les Bruins de Boston hier soir, détrompez-vous!! En fait, c’est presque le contraire…. mais pas tout à fait non plus.
La semaine dernière, nous vous parlions du CH et de son besoin d’être négligé afin de jouer son meilleur hockey. Cette réflexion, inspirée d’un commentaire éloquent de notre collègue Jessika Lemay, mettait en lumière les difficultés qu’éprouvent les Canadiens à simplement gagner des matchs qu’ils se doivent de remporter et d’avoir l’ascendant dans un contexte qui ne requière aucune circonstance dramatique ou un défi insurmontable.
À lire – Le CH et le besoin d’être négligé
Et, assurément, alors que rien dans le monde des observations sur le hockey n’est réellement scientifique, les Canadiens sont toujours dans cet ère de doute et d’inconstance qui fait en sorte que, n’importe quel soir donné, ils peuvent aller perdre contre l’une des pires formations de la LNH, par simple manquement à la tâche et/ou juste parce que l’enjeu n’est pas à la hauteur des émotions nécessaires à cette jeune formation afin d’être performante au plus haut niveau.
Cela étant dit, hier soir, contre des Bruins de Boston prêts à se faire battre, l’équipe de Martin St-Louis est arrivé avec un plan de match, une maturité dans son jeu et un désir ferme de simplement remporter cette rencontre, sans flafla, sans drame, sans remontée spectaculaire, juste un jeudi soir au bureau, dans un match qu’ils devaient gagner à tout prix et qu’ils ont remporté en restant eux-mêmes, fidèles au style de jeu qu’ils prônent depuis plusieurs mois, mais avec une exécution limpide et efficace.
Bien sûr, les Bruins de Boston n’avaient pas connu la victoire lors des 9 dernières rencontres et ils croupissent présentement au dernier rang de l’Association de l’Est (pour la première fois en avril depuis 1997), mais c’est justement ce qui est intéressant dans la victoire du CH d’hier soir.
La 1ère période a commencé comme un match typique de nos Glorieux cette saison: un échec-avant soutenu, de la rapidité, mais beaucoup trop de mouvement pour rien, un jeu pas assez calculé, pas assez axé sur les détails.
En 2e, ce fût tout le contraire: une prise de contrôle de la rencontre dans son entièreté, des chances de marquer de qualité, un acharnement à la tâche et une imposition de leur style de jeu tout en minutie et dans le détail. Et en 3e période, ils ont fermés les livres et c’était une belle victoire sans artifice, sans prodige, sans avoir à soutirer de tous les joueurs clés le maximum de leurs habiletés et de leur énergie, pour une rare fois.
Et ce n’est qu’un petit match, contre les Bruins de Boston qui, contre toutes réelles attentes, entament présentement un processus de reconstruction, mais les Canadiens de Montréal ont réussi, malgré tout, à répondre aux attentes à un moment où leur marge de manoeuvre se rétrécie un peu plus chaque jour dans cette fulgurante et inattendue course aux séries. Et si nous voulons continuer d’y croire encore un peu et de finalement accéder à ce tournoi printanier tant convoité dans la LNH, il faudra refaire exactement la même chose demain soir contre les Flyers de Philadelphie et dimanche aussi face aux Predators à Nashville.
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