L’énigmatique Alex Newhook: rôle, insuccès et futur avec le CH

Si vous me parleriez des insuccès du Canadien, je vous pointerais du doigt les 41 buts accordés en dix matchs. Après tout, Kent Hughes n’a pas effectué de mouvements pour améliorer les résultats de la saison dernière. Même que le Directeur général du Tricolore a soustrait des éléments, avec les départs de Johnathan Kovacevic et Jordan Harris.

Maintenant, est-ce que ces deux joueurs changeraient le portrait? Pas vraiment. En d’autres mots, les malheurs en défense étaient quelque peu prévisibles. Peut-être pas à un point tel, et il y a certainement des questionnements sur les façons de faire, mais bon ce n’est pas le sujet de ce billet. Ce qui n’était pas dans les plans? Les contre-performances d’Alex Newhook. L’attaquant connait un mauvais début de saison. On le pirouette du centre à l’aile, souhaitant qu’il trouve son rôle dans cet alignement incomplet. Sans le pointer du doigt seulement, cette année en est une déterminante pour son futur dans l’organigramme du Canadien. Analysons pourquoi et ce qui en découle.

Depuis la transaction

Acquis en juin 2023 contre deux sélections au repêchage, Newhook entame sa deuxième année dans la métropole. À sa première, il a manqué une vingtaine de matchs en raison d’une blessure à la cheville. Dès qu’il a rechaussé les patins en février dernier, c’est comme s’il n’avait pas manqué de match. Notamment, un article de RDS rédigé par Billy Bertrand démontrait comment Newhook dominait les catégories de possession de rondelle.

« Newhook en fait tellement plus avec ces 27 secondes où la rondelle se retrouve sur son bâton. Deux fois plus de chances de marquer, près quatre fois plus de rondelles reçues dans la zone payante. Newhook remplace Sean Monahan sur la première vague d’avantage numérique, prenant sa place dans le bumper. Depuis ce changement, Montréal a quatre buts en cinq matchs sur l’attaque massive et l’unité est plus dangereuse que jamais » écrivait-on, le 22 février dernier.

Le 4 juillet 2023, quelques jours après l’annonce de la transaction, j’écrivais un papier après avoir regardé quelques-uns de ses matchs. Même si Kent Hughes avait réalisé le même type de transaction avec Kirby Dach, Alex Newhook n’est pas du tout ce type de coup de circuit. « Il peut sembler nonchalant et doit démontrer plus de constance sur le long des bandes. »

Ce qui est observé de la part de l’attaquant de 23 ans en ce début de saison, bien qu’encore tout frais, est ce qui n’a pas fonctionné avec l’Avalanche du Colorado. Aux yeux de la formation qui l’a repêché, Newhook n’avait pas la créativité pour être sur le top-6.

Progression et rôle

Le prix payé par le Canadien, soit un choix de fin de premier tour et début de deuxième, n’est pas un coût démesuré pour les services d’un joueur comme Alex Newhook. Et son début de saison ne fera pas sa carrière. En dépit de cela, il doit utiliser sa vitesse pour se démarquer. Sans y aller de montée à l’emporte pièces, Newhook est en mesure de protéger la rondelle et de créer de l’espace entre son couvreur. Trop de fois cette saison, il perd le disque et le jeu meurt quelques secondes plus tard. C’est comme s’il ne sait pas trop quoi faire avec la rondelle. Il ne complète pas les jeux. Difficile de dénicher un poste à un joueur qui ne créer pas l’offensive et qu’il n’agit pas en tant que complément non plus. Newhook doit mieux juger l’espace qui s’offre à lui, quelque chose qu’on a vu en fin de campagne la saison dernière, mais qui ne se manifeste pas jusqu’à maintenant. Le jeu ne se termine pas quand la rondelle est interceptée par un défenseur, le temps de réaction est d’autant plus important à ce moment.

Martin St-Louis a brassé la soupe avec ses trios, à l’entraînement mercredi. Newhook se retrouve à l’aile du quatrième trio et ne semble plus avoir sa position sur le premier avantage numérique de l’équipe. Est-ce que l’entraîneur-chef de la Sainte-Flanelle devrait retourner Newhook au centre, sa position naturelle? Peut-être. En même temps, la principale qualité d’un joueur de centre est d’utiliser son espace. Il est encore tôt pour émettre des constats, mais force est d’admettre que l’organisation espère davantage de celui qu’ils ont acquis pour être un membre du noyau.