OPINION | «Si Cole Caufield est allé dans la AHL…»
Je le sais, Jeff Gorton et les autres dirigeants des Canadiens de Montréal ont clairement affirmé que le plan est de laisser Juraj Slafkovsky dans la NHL. Est-ce la bonne décision ? On ne le sait pas encore. Par contre, je trouve que depuis le début du camp, plusieurs facteurs démontrent que l’hypothèse de l’envoyer dans la AHL ne serait vraiment pas mauvaise.
Évidemment, ce qui suit est une opinion qui m’appartient. Je ne vous demande pas de prendre ça pour acquis ou de percevoir le tout comme une opposition à la décision de Jeff Gorton. Eux, ils sont payés pour prendre les décisions. Je ne vous présente que mon opinion. Récemment dans un épisode du TSLH Podcast, je discutais avec mon collègue Pascal du camp des Canadiens. Le sujet est rapidement tombé sur Juraj Slafkovsky et son rendement au camp et dans les matchs préparatoires. Je ne suis pas de ceux qui le trouvent sensationnel jusqu’ici ni de ceux qui sont déçus de son rendement.
En fait, je trouve qu’il y a plusieurs facteurs observables dans le jeu de Slafkovsky qui démontrent qu’un début en AHL ne ferait vraiment pas de tort. D’abord, son meilleur match fut contre les Senators d’Ottawa. On voyait vraiment le Slafkovsky de son année de repêchage dans tout ce qu’il peut apporter sur la patinoire. On observait le tout… contre un club D digne de la AHL ! Un argument facile, vous me direz ? C’est pourtant un fait observable. Heureusement, on a vu une belle progression dans ses matchs préparatoires et contre l’équipe presque complète des Leafs dans le match du 2 octobre, il n’a pas mal fait.
Extrait du TSLH Podcast sur Juraj Slafkovsky:
Un reconditionnement?
Je n’accroche pas particulièrement sur sa capacité à se démarquer contre des clubs de la AHL. Là où je me questionne, c’est sur sa «game shape» en général. Juraj Slafkovsky a été blessé pendant la moitié de la saison dernière. Il a passé l’été à s’entraîner, mais aussi à effectuer une réhabilitation pour être prêt pour la saison 2023-2024. S’entraîner hors glace et jouer des matchs pour reprendre sa «game shape», ce sont deux choses différentes à mon avis. Voici ce que je mentionnais dans notre récent épisode de podcast:
«Si Cole Caufield a été ramené dans la AHL, ce n’est même pas une honte d’y envoyer Slafkovsky. Je ne dis pas pour la saison. Qu’on lui donne une dizaine de matchs. Pendant la saison, un joueur a accès à un reconditionnement de 9 matchs dans la AHL après une blessure. Pourquoi on ne fait pas ça dès le départ avec Slafkovsky ? Tu mets cartes sur table: tu commences la saison à Laval même si tu avais ton poste. Tu as neuf matchs pour performer. Tu performes, on te rappelle. Croyez-moi que compétitif comme il est, avec le talent qu’il a, il va dominer pendant 9-10 matchs et va revenir à Montréal en pleine confiance.»
Évidemment, une telle décision doit être expliquée entre les dirigeants, les coachs et le joueur. Sans pour autant tout lui donner pour acquis, je pense qu’on pourrait grandement faire comprendre au jeune homme que de se remettre en «game shape» pendant dix matchs dans la AHL, ce serait bénéfique. Ça l’a été pour Caufield, même si à première vue, il ne semblait pas enchanter par cette décision.
Je sais que Juraj Slafkovsky a le potentiel de jouer dans la NHL. Toutefois, l’an dernier on se questionnait s’il y était prêt à jouer un rôle à temps plein. Pourquoi après une demi-saison manquée et un d’entraînement et de réhabilitation, il serait plus prêt ? Surtout après sa demi-saison ratée… Le timing et la prise de décision sur la patinoire, ça ne se travaille pas dans la gym. Ça se travaille dans des matchs et des pratiques. Or, ce sont deux choses que Slafkovsky n’a pas fait pendant plusieurs mois l’an dernier. Si sa blessure était survenue en saison, il aurait été assigné sous un reconditionnement à Laval avant de revenir. Pourquoi ne pas employer cette stratégie dès le début de la saison ?
Pour écouter le podcast complet:
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