Performances du «Rocket» de Montréal: crédit à Jean-François Houle
On se s’attend plus à grand-chose de la part de cet alignement décimé par les blessures. Présentement, les Canadiens entament leur match avec un alignement comprenant cinq joueurs réguliers du Rocket de Laval.
Le Canadien Rocket de Montréal ne gagne peut-être pas, mais il y a du positif tout de même. Dans cette saison de reconstruction (ou peu importe le nom qu’on lui applique), l’important c’est la progression des jeunes. Et lorsque je parle de progression, ce n’est pas de juger le potentiel d’un joueur en fonction de sa séquence comme on semble le faire avec Kirby Dach et Nick Suzuki.
Je parle plutôt de la progression générale depuis l’an dernier jusqu’à aujourd’hui. Quand je vois oeuvrer les joueurs du Rocket qui sont en haut, une pensée me passe par l’esprit.
Et si on donnait un peu de crédit à Jean-François Houle ?
Saisir les opportunités
L’entraîneur-chef Martin St-Louis a été l’un des rares à vanter son homologue devant les médias récemment.
À Laval, on a instauré une mentalité de travaillant au sein du groupe. Tant chez le personnel d’entraîneurs que chez les joueurs, l’importance de saisir les opportunités est un mot d’ordre qui revient souvent cette saison.
«C’est vraiment simple. Quand un jeune démontre en vouloir plus, on va y en donner plus. Comme instructeur, il n’y a pas d’ingrédient magique. C’est le joueur qui tient le bâton. Il en veut plus, donc on lui en donne plus et il s’améliore en plus donc tout le monde est gagnant.»
– Jean-François Houle après le match du 7 janvier
Depuis les nombreux rappels chez le CH, plusieurs joueurs du Rocket ont levé leur jeu pour combler les pertes. On saute sur les opportunités lorsqu’elles se présentent. Est-ce donc surprenant de voir les Jesse Ylonen, Justin Barron, Alex Belzile, Rem Pitlick et Rafael Harvey-Pinard performer de la sorte ? Pas du tout.
Dans le cas de Rafael Harvey-Pinard, ses deux buts d’hier lui en donnent maintenant 5 en 7 matchs et pour la plupart, c’était des buts assez importants. Cette saison, l’entraîneur du Rocket a souvent mis l’accent sur le fait de ne pas lâcher. Harvey-Pinard a connu une petite période creuse en début de saison, mais on sentait tout de même que les choses allaient se replacer. Soir après soir, il créait des choses sans les forcer.
Le développement en avant
J’ai parfois lu des commentaires au sujet de Jean-François Houle comme quoi il n’était pas un entraîneur pour développer les jeunes. Souvent, ce type de commentaires devenait plus récurrent lorsque le Rocket en perdait plusieurs de suite.
Lorsqu’on voit comment les joueurs du Rocket saisissent leur opportunité au sein des Canadiens, j’ai de la difficulté à accuser Jean-François Houle de ne pas développer ses joueurs. Lorsqu’on regarde depuis l’an dernier, Jesse Ylonen, Alex Belzile, Rafael Harvey-Pinard et plusieurs autres jeunes ont progressé positivement. On en parle moins, mais Joel Teasdale est en train de renaître à Laval et c’est en partie parce qu’il saisit l’opportunité donner par Houle de jouer plus.
Les joueurs progressent et l’entraîneur du Rocket est un artisan de cela. Un certain crédit doit lui revenir.
Le cas Norlinder
Autre exemple que le développement est important à Laval: Mattias Norlinder.
Le défenseur, de la façon qu’il joue, serait beaucoup moins utilisé sur la patinoire si le but de l’entraîneur était strictement de vouloir gagner sans développer. Norlinder est un joueur qui doit reprendre confiance en ses moyens tout en s’adaptant au hockey nord-américain. Il lui est arrivé plusieurs fois cette saison de prendre de mauvaises décisions ou de mauvaises punitions. Pourtant, ce ne fut pas une raison pour clouer Norlinder au banc. On est très prudent pour sa confiance et son temps de jeu demeure très constant depuis le début de la saison. Houle aurait quelques arguments pour diminuer son temps de jeu et il ne le fait pas, même lorsque le club est en santé.
Tranquillement, les choses se replacent pour Norlinder. Il a d’ailleurs inscrit son premier de la saison récemment. Bientôt, il retrouve Madison Bowey avec qui il formait une bonne paire au sein de la brigade en début d’année. Je suis certain qu’au retour des blessés, Norlinder gardera le même temps de jeu. Parce que le Suédois doit se développer et Houle ainsi que son personnel l’encadrent bien pour que cette adaptation soit maximale.
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