Repêcher Juraj Slafkovsky a permis d’éviter un piège commun au repêchage
«Il faut se grossir !» Une affirmation trop souvent entendue dans les dernières années lorsque vient le temps de parler repêchage chez les Canadiens.
Cette année, on a opté pour une approche totalement différente avec la nouvelle administration. Statistiques avancées, entrevues poussées et différents conseillers se sont alliés pour choisir le meilleur joueur pour les années à venir. C’est ce qu’on a pu comprendre dans la récente vidéo des coulisses du repêchage chez les Canadiens.
La vidéo donne un accès privilégié au War Room, soit la salle de discussion pour l’élaboration de la liste finale du CH.
Éviter un piège commun
L’un des segments qui m’a beaucoup plu implique le tout nouveau venu de l’organisation, Christopher Boucher. Avec son bagage comme recruteur et ses connaissances en matière de statistiques avancées, il amenait vraiment un autre regard sur les stratégies et sur le potentiel des joueurs.
Lorsqu’il parlait de Slafkovsky, il a apporté un point qui m’a semblé culminant dans l’argumentation pour le premier choix.
«Si prendre Slafkovsky implique que nous ne commençons pas à choisir des joueurs plus tard uniquement pour leur gabarit, parce que je crois que c’est dans ce temps-là que les équipes font des erreurs, c’est déjà une victoire pour nous.»
– Christopher Boucher, directeur du département des statistiques avancées
En d’autres mots, la sélection de Slafkovsky, un gros bonhomme rempli de talent, permettait au CH de choisir des joueurs pour leur talent et non en fonction de leur gabarit plus tard dans le repêchage.
Selon Boucher, c’est un piège que plusieurs équipes font. On penche vers le joueur le plus talentueux peu importe le gabarit pour ensuite repêcher, dans les rondes tardives, des joueurs pour leur stature. Heureusement, cette saison, le CH avait la chance de mettre la main sur un talentueux joueur au gabarit imposant.
C’est une ligne de pensée que nous avons partagée aussi sur le TSLH Podcast. Choisir un joueur au gabarit comme celui de Slafkovsky permet de se pencher plus sur l’upside offensif et sur les coups de circuit potentiel. Des gars comme Lane Hutson, en guise d’exemple.
Cette vidéo des coulisses du repêchage démontre que le CH a fait ses devoirs. La sélection de Slafkovsky y est très bien expliquée à mon avis. Dommage qu’on n’ait pas eu accès aux discussions entourant les autres joueurs ciblés, mais c’est tout à fait normal.
Mon évaluation de Juraj Slafkovsky (Guide 2022 du TSLH Espoirs)
Juraj Slafkovsky est un joueur qui peut se présenter sous deux visages différents. D’abord, la version Liiga offre un Slafkovsky fiable défensivement, qui respecte son positionnement et qui vient couvrir celui des autres tout en se démarquant avec son tir des poignets. Ce n’est pas le joueur qui va prendre le dessus, lors des contre-attaques, sur le défenseur sauf en effectuant une feinte de finesse. C’est un joueur qui travaille devant le filet, mais lorsqu’il transporte la rondelle, il a tendance à prendre ses tirs de loin. La version internationale se veut plus explosive, énergique et efficace offensivement.
Slafkovsky, dans l’équipe nationale slovaque, est utilisé pour son apport offensif. Il se permet donc d’utiliser sa vitesse, son explosion et sa puissance pour se frayer un chemin entre les défenseurs. Généralement, le Slovaque est un ailier qui possède de très bonnes mains, un bon tir des poignets, capable d’exploser lorsque le moment est opportun et qui peut jouer physique. Il pourrait être le joueur qui accède à la NHL le plus vite de sa cohorte pour son jeu, mais aussi grâce à sa maturité physique. Il peut être projeté en ailier top6 comme un excellent joueur de 3e trio dépendamment de l’équipe qui le repêche. Son plancher d’ailier de 3e trio pourrait être atteint très rapidement.
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