Samuel Montembeault est victime de son succès
Samuel Montembeault fut retiré du match hier contre les Blues après avoir donné cinq buts. Dans l’ensemble, même s’il pouvait faire mieux sur certaines séquences, on peut évaluer que l’équipe a laissé tomber son gardien de but. Malheureusement, les signes avant-coureurs étaient nombreux et on a préféré adopter l’aveuglement volontaire.
Le gardien de but québécois connait une saison remplie de plateau personnel. Montembeault n’a jamais disputé 50 matchs dans la NHL pendant une saison. Il se dirige vers une campagne de 60. Samuel Montembeault n’a jamais récolté plus de 20 victoires dans une saison depuis ses débuts professionnels. Il en a 25 au moment d’écrire ces lignes. Le gardien n’a jamais obtenu plus d’un jeu blanc dans une saison depuis ses débuts pros. Il en compte 4 jusqu’ici cette saison. Le natif de Bécancour n’a jamais affiché une moyenne inférieure à 3 buts alloués dans la NHL. Sa moyenne actuelle s’élève à 2,93.
Et lorsqu’on va du côté des statistiques avancées, c’est encore plus impressionnant ce que fait Montembeault cette saison. En effet, le Québécois se positionne 3e au chapitre dans la NHL des lancers reçus dans les zones de haut danger (high danger shots) et 7e dans la catégorie des tirs reçus tous endroits confondus. Son pourcentage d’arrêt contre les tirs de haut danger se situe au-dessus de la moyenne des gardiens avec 0,819 (moyenne NHL de 0,806). Contre les tirs provenant de zone de moyen danger, Montembeault se retrouve quelque peu sous la moyenne avec 0,879 (moyenne NHL de 0,887). On parle tout de même d’une amélioration marquée versus l’an dernier. En 2023-2024, Samuel Montembeault affichait une moyenne d’efficacité de 0,794 contre les tirs de haut danger. Par contre, sa moyenne contre les tirs de moyen danger s’élevait à 0,910, le plaçant dans l’élite de la ligue à ce niveau.
Cette saison, est-ce que Samuel Montembeault est victime de son succès chez les Canadiens de Montréal ?
Des signes d’essoufflement
On le voyait venir et ça a pété dans la figure des Canadiens contre les Blues. Depuis environ cinq matchs, Samuel Montembeault fait de son mieux, mais la fatigue s’installait tranquillement. Par contre, bien malin celui qui voulait lui retirer le filet. Montembeault connait une bonne saison en général même si une certaine inconstance s’est installée. Cette inconstance est en lien avec l’utilisation qu’on en a faite.
En début de saison, le premier creux de vague de Montembeault fut lorsque Cayden Primeau était incapable d’endosser son rôle d’auxiliaire. Avec des tâches partagées, Montembeault s’illustre beaucoup plus. Ainsi, quand Primeau n’allait pas bien, on en demandait plus au Québécois. Ça s’est essoufflé. Un moment donné, on s’est dit que Jakub Dobes méritait d’assumer le rôle d’auxiliaire à Montréal. Quelques bons départs et surtout, quelques jours de repos pour Montembeault et ce dernier retrouvera instantanément sa constance devant son filet.
En demander trop
Et c’est là que le succès vient frapper de plein fouet. Samuel Montembeault était à son meilleur dans une situation de partage de tâches. Et là, les matchs sont tellement importants soir après soir qu’on y va avec qui ? Le gardien numéro 1 en Samuel Montembeault. Ainsi, on retombe dans l’inconstance parce qu’on s’égard du partage de tâches imposé. On en demande encore trop à Samuel Montembeault. Pourquoi ? Il était si bon il y a quelques semaines, aucune chance qu’on lui enlève le filet dans cette portion hautement importante de la saison.
Mais Samuel Montembeault devient de plus en plus vulnérable lorsqu’on l’emploie à profusion comme ça. Les moments d’inconstance montrés par le Québécois se sont toujours dévoilés lorsqu’on l’utilisait trop. C’est le 5e gardien le plus utilisé de la ligue derrière des gardiens élites comme Vasilevskiy, Hellebuyck, Shesterkin et Sorokin.
Le CH se retrouve donc dans une situation problématique où chaque décision aura son importance. Fait-on confiance au numéro 1 sachant qu’en lui en demandant plus, on aura de l’inconstance dans son jeu ? Ou fera-t-on confiance au jeune Dobes qui n’a pas obtenu un seul départ depuis le 12 mars dernier ? Dans une période où chaque victoire importe, je n’aimerais pas être dans la peau de Martin St-Louis présentement.
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