Sean Monahan 2.0 : les options sont très limitées pour le CH cet été
En août 2022, la direction des Canadiens de Montréal profitait de leur mince espace sous le plafond salarial pour mettre la main sur Sean Monahan, dont le contrat handicapait les Flames de Calgary à l’époque. En contrepartie, l’équipe albertaine avait concédé un choix de première ronde aux Canadiens. Aujourd’hui, avec une flexibilité financière accrue, Montréal pourrait envisager de procéder à une transaction similaire.
Évidemment, le directeur général de l’équipe, Kent Hughes, n’effectuerait pas ce genre de transaction dans le but d’obtenir un joueur surpayé ou d’améliorer sa formation à court terme, mais plutôt afin de recevoir une indemnité.
Cet été, les candidats disponibles ne présentent pas nécessairement le même attrait que Monahan, qui était âgé de 27 ans en date de l’échange l’amenant à Montréal. Le centre avait ralenti à cause des blessures, mais la possibilité de le voir rebondir avec une nouvelle formation demeurait réaliste.
Voici tout de même trois joueurs qui pourraient susciter l’intérêt des Canadiens au cours des prochains mois.
T.J. Oshie (Washington)
Il reste un an au contrat de T.J. Oshie, qui touche un salaire annuel de 5,75 millions de dollars. Le vétéran de 37 ans est confronté à des problèmes importants de dos, ce qui rend son retour au jeu dans la LNH incertain. Il a également pris part aux plus récentes séries éliminatoires avec une main cassée, blessure dont il se remet encore aujourd’hui.
Oshie est un favori de la foule dans la capitale américaine, et il aimerait sans doute accrocher ses patins avec les Capitals, avec qui il a soulevé la coupe en 2018. Toutefois, Washington est présentement menotté par le plafond salarial, dépassant le seuil de plus de 10 millions de dollars. Il est prévu que Nicklas Bäckström soit placé sur la liste des blessés à long terme, mais cela ne serait pas suffisant pour que l’équipe se sorte la tête de l’eau financièrement. Ils devront donc libérer de l’argent avant le début de la saison afin d’être conformes. Kent Hughes pourrait peut-être leur prêter main-forte…
Oshie n’est plus le joueur qu’il était autrefois, comme le montre ses 25 points en 52 matchs cette saison, son pire rythme de production en carrière. Alors, mis à part le choix au repêchage compensatoire qui serait probablement inclus dans une transaction vers Montréal, pourrait-il amener quelque chose aux Canadiens?
Au-delà de son expérience, l’ailier américain pourrait améliorer considérablement l’attaque à cinq du Tricolore. Au cours des cinq dernières saisons, Oshie a trouvé le fond du filet à 43 reprises sur le jeu de puissance, bon pour le 22e rang dans la LNH. Les 21 joueurs classés devant lui ont tous disputé plus de matchs durant cette période.
Voici un tableau qui résume bien sa productivité en avantage numérique. Les joueurs ayant joué moins de 150 minutes sur le jeu de puissance ont été omis des listes.
Saison | Buts en AN/ 60 minutes | Rang chez les Capitals | Rang LNH | Meneur chez le CH |
2023-24 | 2,77 | 1er | 26e | Suzuki (2,60) |
2022-23 | 2,96 | 1er | 19e | Caufield (2,80) |
2021-22 | 1,57 | 3e | 92e | Suzuki (1,90) |
2020-21 | 4,85 | 1er | 1er | Aucun joueur n’a disputé 150+ minutes en avantage numérique |
2019-20 | 2,44 | 1er | 35e | Suzuki (2,35) |
Certains seront surpris d’apprendre que son rythme de production en avantage numérique est supérieur à celui de son coéquipier chez les Caps, Alex Ovechkin.
Depuis 2021-2022, le jeu de puissance du Tricolore se classe avant-dernier dans la LNH, avec un taux de réussite de 15,8%, surpassant seulement celui des Flyers de Philadelphie. La présence d’Oshie sur la deuxième unité d’attaque à cinq pourrait sans doute aider l’équipe. Cependant, il y a des aspects moins positifs à considérer lorsque l’on épie le profil de T.J. Oshie.
Comparativement à Monahan, il semble beaucoup moins probable qu’il rebondisse sous de nouveaux cieux. Comme mentionné, l’ailier de 37 ans pourrait ne jamais remettre les pieds sur une patinoire de la LNH. Cependant, même si cela devait arriver, ce ne serait pas désastreux pour Montréal. Son retour au jeu potentiel signifierait probablement une diminution de temps de jeu pour des joueurs en développement, comme Joshua Roy. Un attaquant supplémentaire se rapporterait également à Laval, ce qui aurait une incidence sur le déploiement des jeunes espoirs évoluant pour le Rocket.
Le contrat d’Oshie comporte aussi une clause de non-échange modifiée, ce qui pourrait nuire au processus d’une éventuelle transaction. Il est légitime de se demander si l’acquisition d’un choix compensatoire ou d’un espoir des Capitals en vaut réellement la peine.
Cal Petersen (Philadelphie)
Tout comme les Capitals, les Flyers font partie des quatre équipes actuellement au-dessus du plafond salarial (les Oilers et les Golden Knights complètent le quatuor). Philadelphie devrait libérer quelques millions de dollars en plaçant le nom de Ryan Johansen sur la liste des blessés à long terme en début de saison, mais leur marge de manœuvre demeurera étroite.
Le cerbère Cal Petersen touchera 3,85 millions de dollars en provenance des Flyers cette saison, avant d’obtenir l’autonomie complète en 2025. Après un excellent départ professionnel à Los Angeles, Petersen a connu des difficultés et ne semble plus avoir l’étoffe d’un joueur de la grande ligue. Le gardien de 29 ans n’a joué que 5 matchs dans la LNH cette saison, affichant un taux d’efficacité de ,864.
Pour les Canadiens, l’acquisition d’un gardien de la trempe de Petersen est loin d’être une priorité. Le tandem composé de Samuel Montembeault et Cayden Primeau effectue le travail pour une équipe en reconstruction. Petersen, qui est très apprécié de ses coéquipiers et de ses entraîneurs, jouerait donc un rôle de mentor pour le jeune Jakub Dobes à Laval.
« Il est le leader de l’équipe. Tout le monde l’aime. Tu as besoin d’un joueur comme lui dans ton équipe », affirmait Ian Laperrière, l’entraîneur-chef des Phantoms de Lehigh Valley dans la Ligue américaine, au terme d’une victoire en séries.
Il est juste de s’imaginer que la valeur de Petersen sur le marché est inférieure à celle de T.J. Oshie. Par conséquent, la compensation en provenance des Flyers serait probablement plus alléchante. L’entente du gardien comporte une clause de non-échange modifiée.
Cody Ceci (Edmonton)
Malgré les critiques, Cody Ceci est encore un joueur serviable, passant en moyenne plus de 20 minutes par matchs sur la patinoire. Toutefois, son contrat d’une valeur de 3,25 millions jusqu’en 2025 commence à représenter un fardeau pour les Oilers, qui peinent à ajouter de la profondeur défensive.
Cette option semble moins réaliste étant donné la surabondance de défenseurs déjà présents dans l’organisation des Canadiens. La valeur de Ceci sur le marché est également difficile à évaluer, et il est possible qu’aucune compensation ne soit nécessaire afin de l’échanger.
La saison dernière, le défenseur droitier de 29 ans a récolté 25 points, ce qui l’aurait placé au deuxième rang parmi les défenseurs du Tricolore, derrière Mike Matheson. Il se serait également classé quatrième pour les lancers bloqués et les mises en échec.
L’arrivée de Ceci à Montréal pourrait impliquer un rôle réduit pour de nombreux défenseurs en développement, comme Lane Hutson et Logan Mailloux, pour ne nommer qu’eux. Il faudrait donc que les Oilers soient prêts à offrir une compensation très intéressante pour que les Canadiens envisagent une entente.
Cependant, rien n’est impossible, surtout avec l’arrivée récente de Stan Bowman en tant que directeur général de l’équipe…
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