Signature de Jakub Dobes: aucun impact immédiat sur Cayden Primeau
Il y a quelques jours, les Canadiens annonçaient la venue d’un nouveau gardien au sein de l’organisation. Pour ceux qui suivent TSLH, Jakub Dobes n’était pas réellement un «nouveau» gardien sorti de l’ombre. Il s’agit plutôt du meilleur espoir à cette position qui vient de mettre un trait sur sa carrière universitaire en signant avec les Canadiens.
À de nombreuses occasions sur TSLH, vous avez pu suivre le développement de Dobes. Depuis sa sélection au repêchage 2020, je scrute ses performances chaque année pour évaluer sa progression. À ce niveau, ça s’est très bien passé pour Jakub Dobes. Sa technique s’est grandement améliorée et Dobes a aussi montré qu’il peut endosser une grosse charge de travail tout en demeurant efficace. Pour son arrivée chez les professionnels, il s’agissait d’un point clé dans sa progression.
Lorsqu’il a signé son contrat d’entrée valide dès l’an prochain, plusieurs se sont demandés si ce n’est pas la fin de Cayden Primeau dans l’organisation. Rappelons que l’an prochain, le cerbère actuellement #1 chez le Rocket de Laval devra passer par le ballottage s’il entame la saison à Montréal et qu’on souhaite le rétrograder. Les options deviennent plus limitées dans son cas comparativement à cette saison.
Pas d’impact immédiat
Les plus pessimistes voient le CH se départir de Primeau pour lancer Dobes dans la mêlée dès l’an prochain au sein du Rocket. Il va de soi que l’organisation dispose d’un duo déjà en place dans la NHL avec Montembeault et Allen. Dans la AHL, on aura assurément Jakub Dobes ainsi que Cayden Primeau. Joe Vrbetic peut aussi entrer dans l’équation. Est-ce que Frederik Dichow passera l’Atlantique pour rejoindre l’organisation ? Bien que ce dernier doit être signé cet été pour conserver ses droits, Dichow demeure sous contrat pour la prochaine saison à Frolunda.
Pour ma part, je ne trouve pas que l’arrivée de Dobes secouera les cartes dans le dossier Primeau. Rappelons-nous une chose importante: c’est Kent Hughes qui a octroyé ce contrat à un volet au début de l’année. Cette marque de respect indiquait qu’on croit en son potentiel. En lui offrant un contrat à un volet, Primeau touchait le même salaire dans la NHL que dans la AHL. Primeau est présentement sous contrat pour trois ans et à l’échéance, il sera RFA. Le CH dispose encore de plusieurs années de rétention pour évaluer ce que Primeau peut offrir dans l’organisation. Rien ne presse donc.
D’un autre côté, Jakub Dobes a beaucoup de potentiel à mes yeux. Son plafond peut être aussi haut que de le voir un jour être le #1 à Montréal. Est-ce qu’il y arrivera ? C’est encore beaucoup trop tôt pour tracer une ligne directrice sur son évolution chez les professionnels. Mais Dobes n’arrive pas ici en sauveur. Il débarque dans l’organisation comme une autre pièce importante que l’on devra évaluer.
Une lutte intéressante
Ainsi, l’arrivée de Dobes ne fait pas en sorte que Primeau et Montréal, c’est fini. Personnellement, je ne vois pas les Canadiens comme étant prêts à passer au prochain niveau l’an prochain. Je n’estime pas que Cayden Primeau soit prêt à endosser un rôle à temps plein chez le CH. Je ne me soucierais même pas du ballottage pour ma part, puisque Primeau débuterait la saison à Laval. Pourquoi ?
Cette saison, Primeau a dû relever encore plusieurs défis. Celui d’être rappelé et d’être confiné à ne pas jouer. Ce n’est pas facile sur une confiance d’un jeune gardien. Lorsqu’il est revenu à Laval, il a fait fi de cela et a repris du boulot comme il se doit. Par la suite, on a placé Primeau dans une situation où la charge de travail serait astronomique. Dans une course en séries, qui plus est. Et présentement, Cayden Primeau relève le défi avec brio. D’office pour 24 des 26 derniers matchs chez le Rocket, il offre constamment une chance de gagner à son équipe.
Le prochain défi sera le suivant: lutter pour son poste contre un jeune gardien aussi prometteur. Et ce sera ça l’an prochain avec Jakub Dobes. Son arrivée n’implique pas un départ pour Primeau, mais bien un défi supplémentaire. Cette lutte sera très bénéfique pour les deux cerbères. Dans le cas de Joe Vrbetic, je suis curieux de suivre le plan dans son cas. Il devait jouer dans la OHL cette saison, mais a choisi de se tourner vers la ECHL pour poursuivre sa carrière. La saison des Lions fut catastrophique à l’interne avec tous les départs. Le contexte n’est peut-être pas favorable, mais Vrbetic a tout de même progressé. Pourrait-on l’inviter à se tourner vers l’Europe l’an prochain ou est-ce qu’on le conservera chez les Lions ?
Aspect développement
Je ne le dirai jamais suffisamment, mais le développement d’un gardien de but peut être excessivement long. Présentement, le CH n’est pas en mode urgence pour ses gardiens. Bien que plusieurs partisans souhaitent se ruer sur le premier jeune gardien qui performe bien ailleurs dans la AHL ou la NHL, rien ne presse à mon avis. Le CH est encore en mode transition pour 2 à 3 ans. À quoi servirait d’ajouter un gardien #1 dans l’immédiat ? Perdre 3 saisons en payant un gardien pour gagner alors que le club n’est même pas rendu là ?
Le duo Montembeault et Allen assurera cette période tampon entre la reconstruction et l’ascension. Lorsque sera venu le temps de combler le ou les postes de gardiens, Primeau aura peut-être deux ans de plus d’expérience, tout comme Dobes. L’évaluation sera supérieure à ce qu’elle est présentement. On saura sur quel pied danser dans leur cas. Rien ne presse. Est-ce qu’un de Joe Vrbetic, Emmett Croteau ou Frederik Dichow pourrait aussi venir changer la donne ? On ne le sait pas. À mon sens, un gardien de but peut aspirer à atteindre son plafond (ou le frôler) vers l’âge de 25-26 ans. Parfois, ça peut monter jusqu’à 27-28.
Cayden Primeau (23), Jakub Dobes (21), Joe Vrbetic (20), Emmett Croteau (19) et Frederik Dichow (22) sont encore loin d’atteindre cette tranche d’âge pour maximiser leur évaluation. Soyons patients.
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