Mondial junior | Retour sur l’échec canadien
Le parcours du Canada s’est finalement arrêté en quart de finale, suite à un but malchanceux contre la Tchéquie. Dans une édition où on ne s’attendait peut-être pas à ce que le Canada quitte la Suède avec la médaille d’or, voir l’équipe être incapable d’atteindre la ronde des médailles est une grande déception. Quelques éléments positifs à retenir, mais de nombreuses raisons auront causé cette sortie hâtive.
Le positif à retenir
Le principal point qui me vient à l’esprit est la performance de Macklin Celebrini, 17 ans et l’un des principaux candidats à être sélectionné au tout premier rang au prochain repêchage. Débutant dans un rôle un peu plus modeste, Celebrini s’est finalement vu donner de plus amples responsabilités grâce à de solides performances. Malgré une rencontre où il était un peu moins déterminant en quart de finale contre les Tchèques, Celebrini aura été le catalyseur offensif de l’attaque canadienne. Créant de l’attaque avec sa vitesse, sa créativité et son flair offensif, ses habiletés dans leur ensemble lui auront permis d’être le meilleur pointeur de cette équipe avec 8 points en 5 rencontres. À de nombreuses occasions, lorsque le Canada faisait face à de l’adversité, Celebrini était l’un des seuls joueurs à garder son équipe dans le coup et il fut le seul attaquant à être nommé l’un des joueurs du tournoi pour l’équipe.
Pour le reste, il faut creuser un peu plus. Je voulais souligner le travail de Mathis Rousseau qui, sans avoir été dominant, a à de nombreuses occasions effectué de gros arrêts dans des moments clefs. Certains se souviendront de certaines largesses de sa part, mais il n’est pas dans les premiers à cibler pour expliquer l’échec du Canada.
Le trio composé d’Owen Allard, Owen Beck et Nate Danielson, malgré qu’ils aient été décomposés et reformés par moment, aura été l’une des unités les plus constantes du tournoi. On aurait voulu les voir produire un peu plus, eux qui ont respectivement marqué 2, 1 et 2 buts. Mais leur travail était avant tout de contrer les trios adverses et dans la majeure partie du temps, ils peuvent dire mission accomplie. Leur échec avant soutenu en zone offensive, leur aura aussi permis d’obtenir des chances de marquer et de donner du momentum à une attaque canadienne qui en a parfois manqué.
Finalement, le duo Denton Mateychuk et de Maveric Lamoureux aura relativement bien fait le travail. Strictement sur un plan défensif, les 2 choix de première ronde en 2022, auront été la paire la plus constante, limitant les opportunités données à l’adversaire. Ils ont reçu deux des trois titres de joueurs canadiens du tournoi.
Ce qui explique la défaite
L’une des principales raisons qui explique, selon moi, l’élimination du Canada est le manque flagrant d’implication et de réussite de la part des attaquants de 19 ans. Matthew Poitras, Connor Geekie, Jordan Dumais, Matthew Savoie et Fraser Minten évoluaient tous sur le top-6 offensif et se devaient de mener l’équipe. On ne peut pas leur enlever le fait qu’ils sont parvenus à créer plusieurs chances de marquer et ont régulièrement dominé les trios adverses dans le tournoi. Toutefois, en aucun cas, alors qu’on avait besoin d’un gros but, que ce soit contre la Suède ou contre la Tchéquie, ils ont été capables de prendre les choses en main.
Poitras, qui avait l’air de tout, sauf d’un joueur qui a disputé 27 parties dans la LNH cette année, a rencontré des difficultés le long des rampes et on n’a pas assez vu son intelligence au jeu. Savoie et Dumais, malgré quelques flashs offensifs intéressants, ont été incapables de transposer leur créativité qu’on leur connaît dans ce tournoi. Savoie avec une seule mention d’aide et Dumais avec 1 but et 1 passe, sont loin d’en avoir assez fait afin d’espérer donner une chance au Canada d’aller loin. Minten, le capitaine de l’équipe, et Geekie auraient dû être bien meilleurs dans l’ensemble alors que l’on attendait beaucoup de ces deux joueurs. Ils ne se sont pas assez imposés physiquement, ont été indisciplinés dans de mauvais moments et ont tous deux récolté 2 de leurs 3 seuls points contre la Lettonie. En somme, cette attaque aurait pu faire la différence, mais à de si nombreuses reprises, ils ont manqué le filet dans des moments importants.
La défensive a connu de grandes difficultés, mais sont-ils vraiment à blâmer? Cette brigade avait, même avant le début du tournoi, de nombreuses lacunes. Tout d’abord, il manquait ce général qui pouvait aussi bien participer à l’attaque que mettre fin aux menaces adverses. Kevin Korchinski, que les Blackhawks n’ont pas prêté à l’équipe canadienne, aurait bien rempli ce rôle. Il manquait aussi à la défense canadienne des joueurs capables de relancer efficacement l’attaque. Lamoureux, Donovan et surtout Warren, ont entre autres à plusieurs reprises mis leur équipe dans l’embarras avec de mauvaises passes en relance. C’est une brigade qui manquait de mobilité, alors qu’on était régulièrement pris de court par la vitesse de l’adversaire. L’incapacité à soutenir l’attaque a aussi coûté cher, alors que Furlong en quart de finale et Lamoureux dans un filet désert, furent les seuls à comptabiliser un but. La perte de Tristan Luneau et de Tanner Molendyk a été très coûteuse pour l’équipe, eux qui auraient pu grandement aider dans chacune des problématiques citées ci-haut. Leur présence aurait fait en sorte que Bonk n’ait pas à être placé en avantage numérique, que Warren doive jouer un peu moins et aurait allégé la tâche à la paire Mateychuk-Lamoureux.
Finalement, je pense que le Canada dans son ensemble n’a jamais vraiment pris son envol dans ce tournoi. Malgré une victoire contre la Finlande et l’Allemagne, ce ne fut pas ce qu’il y avait de plus convaincant. La victoire contre la Lettonie fut une formalité et la défaite contre la Suède a exposé cette attaque canadienne. L’entraîneur Alan Letang, qui agissait comme adjoint lors de la conquête de l’or l’année dernière, n’a pas été capable de recréer l’étincelle nécessaire à cette équipe. Certains ajustements à ses unités sont venus trop tard, et son plan de placer un joueur qui était censé exceller en échec avant sur les 2 premières unités en Minten et Cowan n’a pas du tout fonctionné. Mis à part une expérience minimale d’Owen Beck l’année dernière, le Canada ne comptait sur aucun joueur ayant connu les rigueurs du tournoi, et force est d’avouer que le groupe de meneurs et les joueurs sélectionnés par l’équipe d’entraîneurs n’ont pas été en mesure de répondre aux attentes.
On se tourne donc déjà vers la formation de l’année prochaine. Le Canada pourrait compter sur les retours de Yager, Rehkopf, Wood, Cowan et Bonk qui ont malgré tout eu quelques bons moments dans ce tournoi, de même que le gardien réserviste Scott Ratzlaff. Celebrini pourrait aussi être de retour s’il décidait de jouer une autre saison dans la NCAA, mais il risque d’être dans la LNH. La dernière fois que le Canada avait été éliminé en quart de finale, c’était en 2019 et l’équipe avait répondu l’année suivante en gagnant la médaille d’or. Reste à voir si l’histoire pourrait se répéter.
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