WJC 2022 | Le mystère Askarov…
Les Russes se sont présentés avec une formation basée sur le physique selon les dires de Sergei Zubov, leur entraîneur. Bâtir une défensive autour de Yaroslav Askarov était certainement dans les plans des dirigeants russes. La perle rare des gardiens chez les espoirs du repêchage 2020 a déçu au dernier championnat mondial junior et il se devait de rebondir devant les yeux des millions de téléspectateurs dans le monde.
Malheureusement, Askarov n’a guère été plus solide qu’en 2021. Le premier choix des Preds en 2020 a connu un premier match exhibition très difficile contre le Canada. Par la suite, il a littéralement flanché contre la Suède en levée de rideau du WJC 2022.
D’ailleurs, après les 3 buts concédés à la formation Tre Kronor, les Russes ont envoyé Yegor Guskov devant le filet pour le 3e tiers. Les Russes ont finalement perdu 6-3 contre la Suède.
Un mystère, ce gardien
L’athlétisme de Yaroslav Askarov n’est plus à vanter. Le gardien de but est explosif dans ses mouvements, même parfois trop. En fait, toutes les qualités de sa technique demeurent présentes dans son jeu. Son papillon est énorme et la surface au sol est constamment couverte par ses jambières.
Le problème dans le jeu d’Askarov ne se trouve pas au niveau de sa technique, bien que parfois il soit déporté dans ses déplacements. Ce qui me crée des inquiétudes, c’est sa combativité devant le filet. Je le trouve passif devant les tirs. Rapidement sur ses jambières, je trouve qu’il abandonne rapidement tout en ne se fiant que sur sa technique. Le haut du filet est souvent laissé à découvert et c’est causé par son réflex de s’écraser rapidement sur ses jambières. Non seulement c’est un point technique à corriger, mais ça me démontre aussi un manque de combativité devant le filet.
Et cette combativité-là découle de quelque chose de bien précis: son utilisation.
Vite en Amérique du Nord !
Dans le développement d’un gardien, il y a plusieurs choses à observer. D’abord, la technique est un point fondamental et la combativité aussi. L’un des gros points majeurs à gérer dans le développement à mon avis, c’est la charge de travail. Et à ce niveau-là, Askarov n’est clairement pas au sommet.
Avant d’entrer dans le Championnat mondial junior, Yaroslav Askarov n’avait gardé les buts que pour 13 matchs. En guise de comparaison, Jesper Wallstedt en a 21 derrière la cravate en SHL jusqu’ici. Askarov, lui, a valsé entre la VHL et la KHL.
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Parti comme c’est, Askarov gardera les buts pour un total de 25 matchs cette saison. L’an dernier, il a joué 26 matchs si on inclut les six parties du Championnat mondial junior. L’année d’avant, c’était 28 incluant 9 matchs à l’international.
C’est trop peu pour un gardien en plein développement. Et c’est trop peu considérant que ces matchs, qui sont disputés majoritairement en Russie, impliquent l’une des meilleures formations de la KHL chez le SKA. De l’adversité, il en a peu vécu et une charge de travail similaire à ce qui l’attend en NHL, il n’en a jamais eu non plus.
C’est pourquoi il doit impérativement venir en Amérique du Nord, et ce, le plus rapidement possible.
Le dernier des quatre
Au cours des récents repêchages, quatre gardiens élites ont émergé: Spencer Knight, Jesper Wallstedt, Sebastian Cossa et Yaroslav Askarov. La seule différence entre ces quatre, c’est la charge de travail d’Askarov. Ce n’est pas pour rien que je le place dernier dans un classement des quatre meilleurs gardiens émergents.
Ce qu’Askarov nous démontre au WJC 2022, c’est qu’il manque de volume. Sa charge de travail n’est pas suffisante pour être efficace dans des matchs à haut rythme. L’an dernier, c’était la même chose. Il faut que ça cesse et ça commence par un développement nord-américain.
Les Preds doivent assurément rapatrier leur espoir. Certes, le développement d’un gardien de but, c’est long. Par contre, cet apprentissage de charge de travail est essentiel dans le développement d’un homme masqué et ce n’est pas en Russie qu’il l’acquiert.
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