Logan Sawyer : « Je crois être un vol pour les Canadiens, et j’ai hâte de le prouver. »
Logan Sawyer est le plus récent choix de troisième ronde des Canadiens de Montréal. Il a accepté de se confier à l’auteur de ces lignes au sujet de sa décision de quitter prématurément la BCHL pour intégrer les rangs de Providence College dans la NCAA, de l’année qu’il a passé au Québec durant son adolescence, ainsi que de son parcours en tant que joueur de hockey.
Des témoignages de son ancien entraîneur et directeur général à Brooks, Ryan Papaioannou, ainsi que de son futur entraîneur et directeur général à Providence College, Nathan Leaman, ont également été recueillis.
Sawyer est un centre ontarien de 18 ans qui se distingue sur la patinoire par sa créativité avec la rondelle et son aisance sur patins. Cette année, il était considéré comme l’un des meilleurs joueurs évoluant dans le Junior A au Canada, accumulant 78 points en 59 parties sous les couleurs des Bandits de Brooks dans la AJHL/BCHL.
Sa production lui a valu l’attention des dépisteurs du circuit Bettman, et la majorité des listes de repêchage l’identifiait comme un espoir qui entendrait son nom être appelé entre le 100e et 150e rang durant la séance de sélection. Le Tricolore a finalement jeté son dévolu sur Sawyer avec le 78e choix, à la surprise de plusieurs analystes et partisans. De son côté, le principal intéressé s’y attendait un peu.
À lire: Profil d’espoir de Logan Sawyer
Ciblé par le CH
Sawyer affirme que le CH a manifesté son intérêt envers lui tout au long de la saison. Il a régulièrement entretenu de bonnes et longues discussions avec l’organisation.
« J’ai parlé aux représentants du Canadien à plus de 5 reprises durant l’année, souligne quant à lui Ryan Papaioannou, entraîneur-chef et directeur général des Bandits dans la BCHL. Je pouvais sentir leur intérêt. Ils ont travaillé très fort afin d’obtenir un portrait complet du joueur avant de le sélectionner. »
Le nouvel espoir du Tricolore n’a jamais prêté attention aux listes en prévision du repêchage, car, selon lui, elles ne sont jamais fiables : « Je suis en mesure de reconnaître à quel point je suis bon, et je sais à quel rang j’aurais dû être sélectionné », avoue-t-il.
« Je crois être un vol au repêchage pour les Canadiens, et j’ai hâte de le prouver », ajoute Sawyer
La vidéo publiée sur YouTube jeudi par le Canadien, dévoilant les coulisses du repêchage, révèle que l’organisation considère le centre ontarien comme un potentiel coup de circuit, doté d’un excellent potentiel offensif.
« Il a le cerveau d’un attaquant top 6 dans la LNH », affirmait Nick Bobrov, codirecteur du recrutement amateur du Canadien, avant le repêchage.
Type de joueur
Sawyer compare son style de jeu à celui de Trevor Zegras, des Ducks d’Anaheim, grâce à sa créativité et son intelligence sur la patinoire. Ryan Papaionnou relève aussi la soif de Sawyer à trouver le fond du filet comme étant l’une de ses plus grandes qualités, et possiblement l’aspect de son jeu le plus sous-estimé. Les adversaires ont de la difficulté à anticiper ses actions avec la rondelle.
« Je ne voudrais pas être comme Zegras à sa place, mais c’est mon avis personnel. Logan doit encore travailler sur son jeu défensif, mais à mon sens, il devrait viser à devenir un joueur plus complet que Zegras sur 200 pieds », explique l’entraîneur des Bandits.
À l’automne, Sawyer joindra les rangs des Friars de Providence College, sous la direction de Nathan Leaman. Ce dernier dirigeait également l’équipe championne américaine au Championnat mondial junior de hockey en 2021. Un certain Trevor Zegras avait d’ailleurs été nommé le joueur le plus utile du tournoi grâce à ses 18 points : la deuxième plus impressionnante récolte dans l’histoire des États-Unis. Leaman raconte à la blague que, de son côté, il ne se plaindrait pas de voir Sawyer suivre les traces de Trevor Zegras sur la patinoire. Il voit également des similarités entre les deux joueurs en termes de style de jeu, bien qu’il soit forcé d’admettre que Zegras était à un niveau supérieur au même âge.
Le nouvel espoir du Canadien a tout de même été nommé joueur le plus utile des récentes séries éliminatoires dans la BCHL, amassant 7 buts et 8 mentions d’aides pour un total de 15 points en 12 parties.
« J’ai toujours brillé dans les parties importantes, où la pression est à son comble. C’est le meilleur type de matchs », affirme Sawyer.
Départ imprévu vers la NCAA
Comme mentionné, Logan Sawyer ne sera pas de retour à Brooks la saison prochaine. À la surprise de plusieurs, il a récemment annoncé qu’il se joindrait à Providence College, dans la NCAA, en dépit du fait qu’il était supposé demeurer dans la BCHL pour une saison supplémentaire selon les termes de son entente.
Il y a deux ans, l’espoir du Canadien s’était engagé à évoluer pour l’université dès l’automne 2025. Nathan Leaman, qui agit aussi comme directeur général de l’équipe, a précisé qu’il tentait de convaincre le jeune centre de signer avec Providence depuis le début de la pandémie en 2020. Malgré un emploi du temps très chargé, Leaman suit Sawyer attentivement depuis des années, mais spécifiquement lors de sa plus récente saison à Brooks : « On l’a épié de très près. Je lui ai parlé toutes les semaines et j’ai assisté à autant de matchs que possible en personne. Je pense qu’il a connu une saison très impressionnante », confie l’entraîneur.
Leaman explique avoir finalement pris la décision de conseiller à Sawyer de faire le saut dans la NCAA dès 2024-25 lorsqu’il l’a rencontré en personne dans un camp préparatif au début de l’été.
« Sa façon de se comporter m’a sauté aux yeux. J’ai dit à Logan que, s’il attaquait son année recrue dans la NCAA avec la même intensité qu’il a attaqué son camp de préparation, il allait être un joueur très important pour nous. Sa mentalité et sa soif de réussir m’ont convaincu de l’intégrer dès cette saison », note Leaman. Ce dernier avait aussi été impressionné par son intelligence sur la glace et son bâton actif lorsqu’il avait assisté à quelques parties à Brooks en fin de campagne. Ces qualités répondaient à un besoin pour Providence, selon l’entraîneur-chef.
Quant à Papaioannou, qui assume également les fonctions de directeur général à Brooks, il est probablement juste d’affirmer qu’il n’est pas un fervent admirateur de la décision de Sawyer. « C’est probablement mieux que je garde ma façon de penser à ce sujet pour moi-même », déclare-t-il, lorsque questionné par rapport à son rôle et son niveau d’implication dans les discussions qui ont envoyé l’espoir de 18 ans vers la NCAA un an plus tôt que prévu.
Aux yeux de la récente sélection du Tricolore, l’opportunité de faire le saut dans les rangs universitaires lui a simplement été proposée, et il n’a su l’a refusé : « Je crois que de rejoindre la NCAA est la meilleure décision que n’importe quel joueur peut prendre. C’est rapidement devenu la ligue la plus compétitive pour cette tranche d’âge », affirme-t-il. Malgré ses origines ontariennes, Sawyer a tourné le dos aux Otters d’Érié, l’ayant repêché dans la OHL, afin de préserver son éligibilité dans les rangs universitaires.
L’objectif de l’attaquant cette saison est de progresser chaque jour. Il avoue également s’être fixé quelques objectifs sur le plan personnel, mais ceux-ci ne seront jamais priorisés au détriment du succès de son équipe.
« On doit travailler sur sa force musculaire. Ça lui prendra probablement du temps à s’ajuster dans les rangs universitaires, affirme son futur entraîneur-chef à Providence. Toutefois, c’est le type de joueur qui ne regarde jamais en arrière lorsqu’il trouve son air d’allée. » Leaman prévoit de placer Sawyer dans un rôle offensif dès ses débuts à Providence.
Écoutez un extrait de l’entrevue avec Nathan Leaman ici :
Expérience au Québec
Logan Sawyer a pris part au camp du Tricolore à Montréal en juillet, mais il ne s’agissait pas pour lui d’une première au Québec. L’Ontarien a résidé en famille d’accueil en Estrie au cours de la saison 2022-23, afin de s’aligner pour le Collège de Stanstead.
Celui qui a appris à parler français à l’école primaire affirme qu’il pouvait sentir la passion des Québécois envers le CH lors de son séjour d’un an à Stanstead. Il conclut :
« J’ai toujours su que Montréal était une ville passionnée de hockey. J’ai eu la chance d’assister à quelques matchs du Tricolore lors de mon passage au Québec et j’ai très hâte de pouvoir sauter sur la glace du Centre Bell à mon tour.»
Commentaires