Scott Darling n’aura pas su s’imposer dans sa nouvelle carrière outre-mer
La position de gardien de but est définitivement la plus ingrate du métier. Souvent sous pression, ils se retrouvent dans le banc des accusés après une défaite et peinturé dans un coin dans la victoire. Être gardien de but relève des qualités physiques et techniques, évidemment. Par contre, l’aspect mental fait partie, à mon avis, à 65% des caractéristiques importantes pour ce job. De nombreux gardiens prometteurs, une fois acculés devant la pression, craquent. Était-ce le cas de Scott Darling, une fois qu’il fut promu au poste de partant ?
À Chicago, Darling a couvert les arrières de Corey Crawford d’une brillante façon entre 2014 et 2017. Le parcours du gardien de but natif de Newport News ne fut pas de tout repos. Produit issu de la NCAA, Darling fut un choix de 6e ronde de l’encan 2007 par les Coyotes. Il ne signe toutefois aucun contrat d’entrée avec la formation et il débute donc, après son parcours universitaire, sa carrière professionnelle en SPHL. Avant d’écrire ces lignes, je n’avais AUCUNE idée quelle était donc cette ligue qui me semblait plutôt, comment dire, »secondaire ». Après quelques recherches, il appert que cette ligue est inférieure à la ECHL, mais elle demeure une ligue professionnelle.
Après deux saisons complètes dans cette ligue, qui est finalement de quatrième ordre, Darling gradue en ECHL au sein des Nailers de Wheeling en 2012. Il garde également un match avec les Bulldogs d’Hamilton en AHL, récoltant un jeu blanc. Comme il n’avait pas des statistiques à tout casser en SPHL et en ECHL, on parlait d’un coup de chance à l’époque. Pourtant, la saison suivante, il obtient un premier contrat AHL avec l’Admirals de Milwaukee. Il passe tout de même six rencontres en ECHL, mais sa saison se déroule majoritairement en AHL avec 26 matchs. Son rendement étonnait plusieurs et cela lui permettra, l’été suivant, de signer un premier contrat en LNH.
Un excellent auxiliaire, mais…
Darling a donc commencé sa carrière pro en 2010 au sein de la SPHL. Quatre ans plus tard, il signe un contrat d’entrée d’une saison avec les Blackhawks. Pour les trois années suivantes, il assure les arrières de Corey Crawford avec brio. Si bien que de plus en plus, on le voit devenir un gardien partant en LNH. Les Hurricanes se risquent et mettent la main sur le cerbère. Rapidement, on lui donne un contrat de 4 saisons au coût annuel de 4,15M$. C’était beaucoup d’argent pour un gardien qui, à ce jour, n’avait jamais gardé le filet pour plus de 30 matchs.
Or, on le voyait vraiment comme le gardien partant des Canes en 2017. Malheureusement, le poids du contrat et de la charge de travail aura eu sa peau. Dès sa première saison comme partant, il affiche un rendement bien en deçà des attentes avec une moyenne d’efficacité de 0,888 pour 43 matchs. À Chicago, cette statistique tournait autour de 0,920 pour une trentaine de matchs. À cela s’ajoute les blessures et le parcours de Darling est mis fin abruptement quand l’organisation l’envoie en AHL un an après son acquisition. James Reimer et Petr Mrazek font le travail et Darling est rapidement »tabletté ».
Le contrat de Darling est donc racheté et cette saison, il pouvait s’aligner où bon lui semblait. C’est donc dans la EBEL League qu’il poursuit sa carrière. Ce championnat d’Autriche de hockey sur glace n’est pas vraiment réputé pour être une ligue dominante, mais Darling devait s’en servir pour retrouver sa confiance et se ressourcer. Ce ne fut pas le cas. Cette saison, en 33 matchs, il cumule une moyenne sous la barre des 0.900 en termes d’efficacité. Alors que les quarts de finale étaient en cours dans la EBEL League, la crise du coronavirus a mis un terme à sa saison.
Le gardien s’est montré d’ailleurs très heureux d’avoir pu revenir au pays avant qu’on ferme les barrières. En effet, la ligue d’Autriche permettait aux joueurs de voyager dans plusieurs pays d’Europe grâce au hockey. Toutefois, cela devenait un gros problème avec le COVID-19, comme l’explique Darling à Tracey Myers du site de la NHL:
Nous sommes partis de là-bas le plus rapidement possible. En Europe, on doit serrer la main des joueurs après chaque match. Une pratique qui n’avait pas de sens en ces temps de pandémie. Il y a même une formation au nord de l’Italie dans la ligue et on devait y aller même si la pandémie faisait déjà rage. Finalement, on s’est fait éliminer avant. Je suis très reconnaissant d’avoir pu rentrer au pays rapidement considérant le contexte horrible en Europe.
Une histoire qui pourrait bien être constituée en une fin de carrière abrupte. Comme Darling a connu des difficultés sur la glace et que le contexte de la EBEL League ne semblait pas de tout repos, on pourrait presque se demander s’il ne pourrait pas accrocher ses patins à 31 ans.
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