À la loupe: Andy Greene, le général du New Jersey
Les Devils ont quitté la Caroline hier avec une victoire en poche (4-1), à l\’issue d\’une partie marquée par le tour du chapeau de Mike Cammalleri et l\’affluence anémique dans les travées de la PNC Arena. Dans l\’ombre de l\’ancien ailier du Canadien, un autre membre de la troupe de John Hynes est néanmoins parvenu à apposer son nom sur la fiche de pointage. Et il s\’agit tout simplement du capitaine, Andy Greene, le vétéran finissant d\’enterrer les espoirs des Hurricanes en fin de troisième tiers, marquant dans un filet désert d\’une relance décochée depuis son propre territoire. La conclusion idéale d\’une soirée chargée pour l\’arrière, véritable homme de fer du New Jersey, qui a encore une fois avalé les minutes pour endosser son subtil rôle de leader défensif…
La pièce majeure d\’une brigade arrière décriée
Andy Greene, c\’est avant tout le métronome des locataires du Prudential Center, lui qui a disputé la totalité des matchs depuis l\’entame de la saison 2012/13. Progressivement, le discret défenseur a vu son influence se décupler dans le vestiaire des Devils, finissant même par récupérer le \’C\’ à l\’automne 2015. Moins versé dans l\’offensive qu\’à une époque (il avait terminé la saison 2013/14 à 32 points), Greene excelle désormais dans un rôle moins exposé, pratiquant un jeu limitant les prises de risque. Cette année, notre homme réalise 62,9% de ses rentrées sur la glace en territoire défensif, plus que n\’importe quel autre arrière du New Jersey. Une utilisation ayant ainsi davantage pour but d\’endiguer les attaques adverses que de préparer les sorties de zone. De part son style physique et intraitable, Greene est aussi bien capable de remporter ses duels aux abords de la cage que de bloquer des tirs dans l\’enclave (26 lancers stoppés depuis la reprise, au premier rang chez les Devils), et ce sans faiblir au fil des matchs.
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Sans surprise, et au sein d\’un contingent d\’arrières assez faible en qualité, il gobe donc de nombreuses minutes et se trouve aujourd\’hui être le joueur le plus fréquemment aligné par John Hynes, avec un temps de glace moyen de 22:21 par rencontre. Parmi ses différentes responsabilités, Greene s\’impose aussi comme une pièce essentielle des siens en infériorité numérique, où il est le deuxième joueur le plus utilisé derrière le nouvel arrivant Ben Lovejoy. Souvent lancé dans des situations délicates, notre homme réalise également le tour de force de ne pas avoir été pénalisé cette saison. Immanquablement, les situations dans lesquelles le capitaine est employé ne contribuent guère à rendre sa fiche statistique très électrisante, avec seulement 2 points (1 but, 1 passe) pour un ratio négatif de -1. Un total assez exsangue en comparaison de son partenaire sur la première paire, Damon Severson, qui a de son côté amassé 9 points (2 buts et 7 assistances) depuis la reprise des hostilités.
Une soutien à l\’attaque discret, mais bien réel
Malgré tout, Andy Greene n\’est pourtant pas dénué d\’impact dans la construction offensive de son équipe. Si, alors qu\’il s\’est petit à petit mué en un joueur focalisé sur sa tâche en défense, son indicateur de possession Corsi a baissé au fil des saisons, Greene n\’en reste pas moins un joueur important dans la transition du disque vers l\’avant. Incisif dans la récupération, notre homme possède une lecture du jeu et une qualité de passe qui servent parfaitement ses partenaires en amont d\’une incursion chez l\’adversaire. Assez lent, l\’américain doit donc compenser par des choix intelligents afin de faciliter la circulation de la rondelle, ce qu\’il parvient à faire depuis quelques saisons. Comme le précisait C.J. Turtoro, auteur pour le site SB Nation allaboutthejersey.com, l\’efficacité des passes effectuées par Greene le plaçait il y a un an au douzième rang des défenseurs de la ligue, sur 244 arrières étudiés. Également capable de gêner l\’ennemi plus haut, dans la zone neutre, et d\’assister ses attaquants pour protéger le disque en phase de possession, Greene s\’impose naturellement comme un très bon joueur de soutien pour ses partenaires de jeu.
Avec ses relances efficientes et son jeu défensif sécurisant, le vétéran apporte aussi un solide contrepoint aux performances de Damon Severson, son partenaire sur le premier tandem du New Jersey. Rapide, technique et doté d\’un tir puissant, celui-ci possède un profil favorisant la mobilité du disque, bien plus flamboyant que son capitaine. Aligné en avantage numérique, le canadien de 22 ans a pour lui la chance d\’évoluer dans des situations propices à faire parler sa touche offensive. À ses côtés, Greene tient le rôle de rampe de lancement, capable de mettre son jeune équipier dans des conditions favorables pour le voir exploiter sa vitesse de patinage et ainsi dynamiser les transitions vers la zone offensive.
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Au sein d\’une franchise qui cherche progressivement à se bâtir une nouvelle identité à la fois moins frileuse et plus divertissante, Andy Greene pourrait au premier abord apparaître comme une anomalie. Pourtant, son apport en zone défensive et son intelligence de jeu sont autant de facteurs faisant du capitaine des Devils un rouage important dans la machinerie de John Hynes. Aussi bien capable de se battre pour récupérer le disque que pour le ressortir proprement en transition, il n\’est donc pas surprenant de voir le vétéran de 34 ans sur-utilisé par son staff technique. Patron du vestiaire, général d\’une défensive trop souvent résumée aux prouesses de Cory Schneider, il forme, en compagnie du gardien et de Taylor Hall, la colonne vertébrale du jeu pratiqué par les Devils.
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