À la loupe | L’indiscipline, le mal qui bride le début de saison des Predators
Au cœur de l’actualité après la transaction monstre ayant permis, entre autres, d’amener Kyle Turris dans le Tennessee, les Predators viennent d’apporter de la profondeur dans un secteur de jeu, le centre, qui leur a posé problème depuis l’entame de la saison. En se renforçant de la sorte, la troupe de Peter Laviolette paraît désormais plus complète, et mieux armée pour parfaire un bilan plutôt équilibré (7-5-2, 16 points en 14 matchs).
Toutefois, il est évident que l’arrivée de Turris n’estompera pas à elle seule tous les maux ayant touché Nashville jusqu’ici. De fait, l’un des principaux problèmes freinant les Preds en ce début de saison est bien interne, et concerne la discipline de l’équipe. Depuis la reprise des hostilités en octobre dernier, les coéquipiers de Roman Josi trônent en effet au sommet du classement des formations les plus pénalisées à travers le circuit Bettman.
Un handicap pesant
Au total, on recense pas moins de 77 pénalités mineures infligées aux Predators, en 14 rencontres cette saison. Derrière eux, Pittsburgh occupe le second rang avec 73 séjours en prison, puis Tampa Bay, Chicago et Détroit se retrouvent tous à égalité en troisième place, avec 64 PM chacun. Présent dans les hauteurs du classement pour chaque type de faute, les Preds sont particulièrement dans la mire des arbitres pour dureté (roughing, 11 sanctions), ainsi que pour cinglage (slashing, 13 pénalités). De nombreuses fautes avec le bâton ont d’ailleurs été commises, puisqu’un certain nombre d’accrochages (hooking, 10 cas) est aussi répertorié, les Preds ayant également fait trébucher assez souvent leurs adversaires (tripping, 10 cas).
Des fautes évitables, et une indiscipline forcément coûteuse sur l’ensemble d’une partie. En moyenne, les locataires de la Bridgestone Arena ont dû composer avec 16,4 minutes de prison par rencontre au cours de cet exercice 2016/17. C’est 3,1 minutes de plus que les Penguins (13,3), de nouveau dauphins des Preds à ce classement, et 4,2 de plus que les Bruins de Boston (12,2), qui y occupent la troisième position.
Immanquablement, les Predators s’en retrouvent donc handicapés, et ce malgré l’efficacité de leur infériorité numérique, qui garde leur cage inviolée 82,6% du temps, au 8ème rang à travers la LNH. Bien qu’efficace à 4-contre-5, donc, Nashville paye malgré tout son manque de discipline avec un total de 12 buts encaissés sur le »Penalty Kill », soit le 5ème total le plus élevé dans le circuit Bettman.
Les Predators prêts à corriger leurs tares?
Au sein de l’alignement des Preds, les joueurs sont néanmoins conscients du problème et souhaitent le résoudre. Interrogé quatre jours plus tôt, dans la foulée d’une défaite concédée face à San José (4-2), le centre Ryan Johansen n’a ainsi pas manqué d’inciter ses coéquipiers à être plus vigilants dans le cours du jeu:
« Il n’y a pas d’explication » a-t-il d’abord lancé à Adam Vingan, du Tennessean. « Nous devons simplement faire attention à nos bâtons, et faire ce que nous pouvons pour ne pas nous mettre dans une situation difficile. »
Au fil de ces 14 premiers matchs, cette abondance de pénalités a par ailleurs eu son influence sur les performances de la formation à 5-contre-5. Souvent interrompues par des fautes évitables, les phases à forces égales s’en sont retrouvées écourtées pour Nashville, qui peine donc à trouver son rythme dans ce contexte. À l’heure actuelle, l’escouade du Tennessee ne compte ainsi que 24 buts inscrits en égalité numérique, soit le pire total de la Ligue, ex-æquo avec quatre autres équipes (Pittsburgh, Edmonton, Calgary et la Caroline).
Conscient de cette influence négative, Peter Laviolette, l’entraîneur-chef, espère donc voir du changement dans l’attitude de ses hommes au cours des prochains matchs. Selon lui, il n’y a pas, en revanche, de faute particulière à corriger, ses joueurs en commettant tout un éventail:
« Je ne crois pas qu’il n’y ait qu’une chose. Nous en avons pris tout une variété l’autre soir (contre les Sharks, ndlr) donc il n’y a pas une chose en particulier » a-t-il avancé au Tennessean. « J’aurais vraiment aimer les voir rester en dehors de la prison, au lieu de prendre, je crois, 7 ou 8 pénalités. Ça fait 15, 16 minutes de hockey à forces égales… Je veux voir ce que l’équipe peut faire dans cette phase, donc nous devons éviter d’être pénalisés. »
Après avoir permis aux Islanders de reprendre confiance dans leur jeu de puissance deux semaines plus tôt, au cours d’une défaite (6-2) marquée par 3 réalisations adverses sur l’avantage numérique, les Preds courent un risque de rééditer cette triste performance ce soir, face aux Blue Jackets (19h).
À l’instar des New-Yorkais, les joueurs de John Tortorella défieront eux aussi Nashville avec le statut de pire équipe de la Ligue à 5-contre-4 (11,36% de conversion). Espérons, pour leur bien, que les hommes de Peter Laviolette ne permettront pas à leurs hôtes de se refaire une santé dans ce secteur, en leur offrant de nombreuses opportunités de s’exprimer sur le jeu de puissance…
[STATS_EQUIPE]NSH[/STATS_EQUIPE]
Commentaires