A-t-on comblé les réels besoins chez le Canadien de Montréal?
La date limite des transactions est maintenant chose du passé et la course aux séries est maintenant la priorité des organisations. La journée d’hier fut pour le moins des plus surprenantes par son manque de grosses transactions, malgré les gros noms qui circulaient sur le marché. Tout pointe vers un repêchage d’expansion des plus actifs, mais pour les équipes qui souhaitaient ardemment améliorer leur club à l’approche des séries, l’occasion fut toutefois ratée pour certaines.
Plusieurs organisations ont effectivement dû se tourner vers des plans B lorsque les transactions impliquant des joueurs d’impact comme Matt Duchene ou Gabriel Landeskog ne se concrétisaient point. Même Radim Vrbata, un nom qui a beaucoup circulé jusqu’à la toute fin, demeurera en Arizona malgré son statut de joueur autonome sans compensation à la fin de la présente campagne.
À Montréal, les besoins ont-ils été comblés?
Du côté de Montréal, les espoirs étaient au rendez-vous concernant une possible acquisition d’un joueur comme Matt Duchene. Plus la journée avançait, plus le scénario devenait moins probable. C’est donc vers des joueurs comme Radim Vrbata et même Shane Doan que les yeux se tournaient vers 15h. Au final, c’est pas moins de 1050 livres qui se sont ajoutés dans l’alignement du Tricolore avec les acquisitions de Steve Ott, Brandon Davidson, Dwight King et Andreas Martinsen. En échange de tout ce beau monde, Marc Bergevin n’a dépensé qu’un choix de quatrième ronde en 2018, un choix de sixième ronde de 2018 ainsi que David Desharnais et Sven Andrighetto.
Le divorce entre le Canadien et l’attaquant québécois, qui a pour but de libérer de l’espace sur la masse salariale dans l’objectif de signer Radulov, est probablement l’un des bons coups de Marc Bergevin dans le cadre de cette période d’échange. Or, plusieurs s’attendaient à le voir ajouter du «punch» à une offensive déficiente depuis quelques semaines. Ce n’est toutefois que des joueurs de troisième et de quatrième trio qui se sont ajoutés à la formation, ajoutant ainsi muscle et robustesse. Les besoins du Canadien étaient-ils vraiment à ce niveau cependant ? Le but n’étant pas de critiqué sans fondement, mais bien d’analyser l’évolution de la ligue versus la vision de l’organisation actuellement.
Dans une ligue de plus en plus rapide et de moins en moins robuste, il est dépassé de dire qu’il faut des gros joueurs pour se rendre loin en séries. Au cours des dernières années, on ne peut dire que ce sont les équipes les plus robustes qui soulèvent le précieux trophée de la Coupe Stanley. L’an dernier, les Penguins ont misé sur la rapidité en obtenant Carl Hagelin et en montant des mineurs des joueurs rapides. Les années précédentes, ni les Kings ou les Blackhawks n’ont affiché d’offensive pesante. Ces deux franchises comptaient sur des joueurs rapides sur les deux premiers trios et sur une défensive impeccable.
Un débat dépassé
Il y a près de cinq ans qu’on dit à Montréal que l’équipe doit se grossir afin de performer à plus grande échelle. Or, ce débat se tenait à une époque où les équipes de l’Ouest se voulaient grosses et imposantes en échec avant. Depuis les deux dernières années, la nouvelle ère de la LNH laisse place aux jeunes joueurs rapides autant dans l’Ouest que dans l’Est. Malgré tout, il est vrai que le Canadien devait se grossir, mais de là à ajouter quatre joueurs au gabarit imposant sans y ajouter de rapidité par le fait même, a-t-on vraiment comblé le réel besoin ? Si l’on considère que l’année où Claude Julien a soulevé la Coupe, peut-être. En effet, les Bruins étaient l’une des équipes les plus robustes à cette époque. Toutefois, la «game» a beaucoup changé depuis 2011.
Marc Bergevin semble miser sur ses joueurs en place malgré la léthargie offensive selon ses propos. Il demeure confiant que les joueurs qui connaissent une mauvaise passe se lèvent. Ajouter de l’agressivité et de la robustesse semblait également faire partie des priorités de Bergevin. Avec 1,6 buts par rencontre lors du mois de février, les besoins du Canadien étaient-ils vraiment au niveau de l’agressivité ? Il y a cinq ans peut-être, mais dans l’immédiat, il était impératif de donner des joueurs pouvant amener de l’offensive à moindre coût et plusieurs joueurs répondant à ces critères étaient toujours disponibles à 15h mercredi.
Au final, il est tôt pour juger du bienfait ou de la nuisance de ces acquisitions sur le jeu du Canadien. Mieux vaut prôner la patience pour voir ce qui en ressort sur la patinoire. Toutefois, si les joueurs s’attendaient à avoir un coup de pouce en offensive, c’est raté. Maintenant, il y a deux façons de réagir auprès des joueurs qui représentent le noyau offensif de l’équipe: se retrousser les manches et faire le travail à eux-mêmes pour se sortir de la léthargie ou bien baisser les bras en se disant que l’organisation ne leur donne pas les munitions nécessaires pour aller à la guerre. Souhaitons que les vétérans prônent pour la première option, car l’accès aux séries est loin d’être assuré pour la troupe de Claude Julien.
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