À Toronto, Curtis McElhinney ne s’inquiète pas de la « menace » Calvin Pickard

Prolongé de deux ans en juillet dernier pour un salaire annuel de 850 000 $, Curtis McElhinney semble être voué à faire de Toronto son dernier arrêt dans le circuit Bettman. À 34 ans, le gardien, qui occupe le poste d’auxiliaire de Frederik Andersen, s’approche en effet de la retraite. Alors qu’un été sans remous semblait l’assurer tranquillement de son rôle de numéro 2, l’ancien Blue Jacket a néanmoins été pris de cours par l’arrivée récente, par voie d’échange, du cerbère Calvin Pickard.

Plus jeune et doté d’une certaine marge de progression, l’ancien portier de l’Avalanche, passé brièvement par Vegas, représente un concurrent sérieux pour McElhinney. Impliqué, mais pas inquiet, le vétéran accepte pourtant sans sourciller la présence de ce rival, conscient de l’exigence qui va avec le poste de gardien dans la LNH:

« La réalité, c’est que si je ne faisais pas mon travail, ils iraient chercher quelqu’un, de toutes façons » a-t-il avancé à Luke Fox, de Sportsnet. « C’est la route qu’ils souhaitaient prendre. Que ce soit quelqu’un maintenant, où quelqu’un lorsque je ne ferais pas le job, c’est la même chose. La menace est toujours là. »

S’il n’avait aucune idée de ce qui se jouait en coulisses, l’Ontarien ne s’estime donc pas lésé:

« Je n’ai pas accès à ce type d’information, et pour être honnête avec vous, je ne pense pas y avoir droit » ajoute-t-il. « On essaie de se solidifier, du mieux possible.
[…] Je pense que [Pickard] est un bon gardien. Il a vraiment fait ses preuves dans le Colorado, où il a été bon, donc la profondeur ne sera jamais un problème. C’est quelque chose de bien. »

L’an passé, Pickard avait été propulsé au rang de portier numéro 1 de l’Avalanche suite à la blessure de Semyon Varlamov. Souvent délaissé par sa défensive, le cerbère de 25 ans avait alors bouclé sa campagne avec un ratio d’arrêts 90,4% en 50 rencontres. Des chiffres qui contrastent avec ses statistiques lors de la saison 2015/16, terminée avec 92,2% de tirs stoppés, en 20 apparitions avec les Avs. Si l’on prend en compte le contexte, le bilan de notre homme dans les Rocheuses est donc loin d’être désastreux.

Un tel CV mettra forcément une certaine pression sur McEhlinney, d’autant que Pickard a déjà commencé à apposer sa marque chez les Marlies. Avec le club-école torontois, le portier, qui ne compte qu’une apparition en LAH pour le moment, a paré 33 lancers dans une victoire face aux Bruins de Providence (3-2), bon pour un taux d’arrêts à 94,3%.

De son côté, le vétéran a lui débuté sa saison hier soir, contre les Red Wings de Détroit. Vainqueurs de ce duel riche en buts (6-3), les Leafs ont néanmoins concédé pas moins de 33 tirs, McEhlinney en stoppant une trentaine. Une prestation mitigée, qui ne remet toutefois pas en cause son statut d’auxiliaire à Toronto. Notre homme surfe en effet sur la dynamique de son arrivée convaincante dans la Ville-Reine quelques mois plus tôt, lorsqu’il avait posté un pourcentage d’arrêts de 91,4% en 14 rencontres avec la troupe de Mike Babcock.

Malgré tout, l’arrivée de Pickard devrait inciter McElhinney à rester sur le qui-vive. D’autant que derrière les deux hommes, Garret Sparks, 24 ans, sort d’une saison solide en Ligue Américaine (92,2% d’arrêts en 31 matchs avec les Marlies). Poussé par ce duo de rivaux, le vétéran sait qu’il devra assurer pour conserver sa place derrière l’intouchable Freddie Andersen. Sans quoi, l’ombre du ballottage et d’un éventuel changement de domicile pourrait éventuellement planer sur son futur à moyen-terme…

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