Attirer John Tavares à Montréal | Réalisable financièrement, mais qu’en est-il sur le plan transactionnel?
Hier, on apprenait que Marc Bergevin s’est fait surprendre à épier le match des Islanders de lundi dernier. Les rumeurs ont explosé de nouveau quant à une possible acquisition des services de John Tavares chez les Canadiens. Comme mon collègue l’expliquait hier, la possibilité d’accueillir son salaire actuel au sein de la masse salariale est une chose tout à fait réalisable même si Bergevin ne donne aucun joueur de l’alignement actuel. En effet, le DG des Canadiens dispose d’environ 8 M$ en espace salarial alors que le salaire de John Tavares monte à 5,5 M$. C’est donc une prise intéressante puisqu’avant même de donner un joueur en échange, on peut accueillir son salaire.
Toujours sous l’aspect financier, il faut considérer que Tavares est à sa dernière année de contrat. Ce qui veut donc dire que pour faire son acquisition, les Canadiens doivent s’assurer d’être en mesure de le signer soit cet été ou dès son arrivée. De ce fait, on peut clairement affirmer que Tavares risque de toucher un salaire entre 8 et 10 M$ par année. Bergevin devra donc s’assurer de libérer quelques millions en plus, puisque le contrat faramineux de Carey Price (10,5M$) entrera en vigueur dès la prochaine saison. Heureusement, Montréal se verra être libéré automatiquement des 6M$ de Tomas Plekanec, ce qui laisse un bon coussin pour négocier avec Tavares.
Au final, on parle ici d’une transaction parfaitement réalisable sur le plan financier. Mais qu’en est-il sur le plan transactionnel ? Montréal a-t-il le nécessaire pour conclure une telle transaction ?
Qui donner ?
Si l’on regarde les forces en présence depuis quelques années à Montréal, on peut se rendre compte que peu d’espoirs sont classés «de premier plan.» En effet, Michael McCarron et Nikita Scherbak, deux anciens choix de première ronde de l’organisation, plafonnent actuellement en LAH. Si l’organisation de Montréal ne l’est trouve pas assez talentueux pour les utiliser dès maintenant, pourquoi une autre organisation perdrait son joueur de concession pour l’obtention de l’un de ces joueurs. Poursuivons dans la sphère «espoir» des Canadiens afin de trouve une bonne valeur d’échange en analysant les jeunes appartenant au possible avenir du CH.
Dans cette catégorie, on retrouve Charles Hudon, Victor Mete, Simon Bourque et Brett Lernout. De ce lot, on retrouve trois défenseurs que l’on croit en mesure de représenter l’avenir du CH. Mete prouve actuellement qu’il possède le potentiel pour devenir une pièce importante de l’organisation. Même son de cloche pour Hudon, en qui l’organisation a usé d’une patience quasi exténuante avant de le monter dans le grand club. Du côté des Islanders, on ne cherchera pas à faire l’acquisition d’un défenseur qui «va peut-être se débrouiller en LNH» contre un joueur de concession. Assurément qu’un défenseur devra être inclus dans une possible transaction impliquant Tavares, mais cet élément devra être établi de prime à bord. C’est donc dire qu’actuellement, chez les jeunes espoirs dans l’organisation montréalaise, on ne retrouve personne qui soit digne d’être échangé contre Tavares.
Passons aux choix de repêchage. Pour le prochain repêchage, Bergevin dispose de leur choix de première ronde et de deux choix de deuxième ronde. Va-t-on dépenser tous les choix de première ronde pour les trois prochaines années pour l’acquisition de Tavares ? Il s’agit d’une possibilité, mais il ne faut pas oublier que Montréal n’a pas l’habitude de terminer dans les derniers de l’Est. C’est donc dire que les choix ne seront pas élevés dans les rondes de repêchage. Si l’on regarde également du côté des Islanders, Garth Snow possède deux choix de première ronde en 2018 (le leur et celui de Calgary) en plus d’avoir deux choix de deuxième ronde (le leur et celui de Calgary). New York ne cherche pas à reconstruire, donc la cible dans un possible échange avec Tavares ne sera assurément pas des choix au repêchage. Ils sont déjà bien nantis en ce sens pour la prochaine année.
Maintenant, analysons les joueurs actuels de l’alignement. Y’a-t-il des éléments en présence qui permettraient l’acquisition de John Tavares ? Évidemment, Drouin et Price sont deux intouchables. Si l’organisation voulait échanger son gardien de but étoile, elle l’aurait fait avant de le signer pour 10,5 M$. Si l’on touche à Shea Weber, on ne possède plus aucun défenseur numéro un au sein d’une brigade déjà assez fragile. On doit donc se tourner vers Alex Galchenyuk. Gagnant 4,9 M$ par année, il représente un bel atout dans la manche de Bergevin. Le problème, c’est qu’il est trop tard pour procéder à ce scénario.
En 2015, Carey Price s’est blessé et les Canadiens n’allaient nulle part. Pendant ce temps, Galchenyuk termine la saison avec 30 buts, atteignant enfin un certain potentiel qui répondait tranquillement aux attentes envers le jeune joueur de 22 ans à l’époque. C’est à ce moment précis que l’on aurait dû l’échanger. Pourquoi ? Parce qu’on ne semblait pas croire en lui sur le long terme, sinon l’année suivante, il serait resté au centre et on lui aurait donné des responsabilités dignes de son statut. La saison suivante a débuté et l’utilisation de Galchenyuk est redevenue au même niveau qu’avant qu’il n’inscrive 30 buts. Si on n’en croyait pas en son potentiel sur le long terme, pourquoi ne pas s’être servi de sa saison de 30 buts pour réaliser une transaction pendant qu’il valait quelque chose ?
Visiblement, Galchenyuk n’a plus grand-chose à offrir aux Canadiens et son rendement s’en fait sentir. On ne sait plus où l’utiliser, on ne sait plus comment faire pour que sa progression reparte. Plusieurs personnes désirent une transaction impliquant Galchenyuk pour Tavares en plus de plusieurs choix et peut-être un ou deux espoirs. En récapitulatif, les choix risquent de ne pas peser dans la balance du côté des Islanders et les espoirs ne semblent pas de qualité suffisante du côté de Montréal. Ajoutons à cela un joueur qui n’est plus l’ombre de lui-même, qu’on n’a pas su faire progresser et faire grandir à la suite de sa saison de 30 buts.
Enfin, encore faut-il que Garth Snow veule échanger son joueur de concession. Comme l’expliquait le DG des Islanders au New York Post, l’organisation fait tout son possible pour conserver les services du joueur «qui vaut le Terre à leurs yeux.» En plus d’ajouter des pièces pour faire les séries cette saison, la possibilité d’un déménagement à Belmont émane de tout cela également. Ce qu’on peut donc y comprendre, c’est que si Snow plie et transige pour Tavares, le prix sera incroyablement élevé.
Au final
Financièrement, Montréal serait une belle terre d’accueil pour John Tavares. Par contre, sur le plan transactionnel, qui Montréal peut-il donner en échange ? On ne parle pas d’un joueur de deuxième trio ou un plombier… On parle ici d’un joueur de concession de la même classe qu’un Crosby, Toews ou Stamkos. Le seul joueur digne de cette transaction demeure Carey Price. Les Islanders peinent à avoir un gardien d’impact et Montréal n’a pas de centre numéro un. Serait-ce le prix à payer pour faire venir Tavares à Montréal ? Du coup, on réglerait peut-être un problème, mais on en créerait un nouveau entre les deux poteaux et avec les performances défensives jusqu’ici, on en peut se permettre de s’affaiblir dans le filet chez les Canadiens.
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