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Auston Matthews et Mike Babcock, l\’accord parfait ?

Après plusieurs années d\’attente, et suite à l\’entame d\’un processus de reconstruction particulièrement poussé, la métropole ontarienne a finalement vu ses prières exaucées avec l\’arrivée en ville d\’un espoir de tout premier plan, potentiel visage de la concession locale pour les saisons à venir. Natif de l\’Arizona et issu, à l\’instar d\’un certain Jack Eichel, des rangs du programme junior de développement américain, Auston Matthews est un joueur de centre aux qualités louées et reconnues, ce qui le place d\’emblée au premier plan du cirque médiatique entourant les Maple Leafs. L\’an prochain, c\’est sous la houlette de Mike Babcock que le jeune attaquant fera son entrée dans la grande ligue, et comme le note Arpon Basu de nhl.com, ce sera vraisemblablement pour pivoter le troisième trio de l\’attaque torontoise. Potentiellement affublé de Matt Martin et Michael Nylander, Matthews devrait, en principe, se placer dans la hiérarchie des centres derrière Nazem Kadri et Tyler Bozak. Pour Babcock, cependant, ce rôle moins exposé ne devrait pas altérer les éventuelles chances de voir le jeune Auston s\’élever dans l\’alignement, tandis que son temps de glace sera finalement tributaire de ses performances en matchs : « le truc vraiment bien concernant le hockey, c\’est qu\’on peut t\’amener sur le banc puis t\’envoyer jouer chaque jour et à toi de voir où tu en est » expliquait, au soir du repêchage, le technicien chez TSN 1050 (script de l\’entrevue par mapleleafshotstove.com), « Tu démarres 1, 2, 3 ou 4 dans l\’alignement, mais si tu joues bien tu finis premier. Ça n\’a guère d\’importance. Quiconque joue correctement, joue plus » conclut-il. Un système au mérite donc, caractéristique d\’un entraîneur en demande de joueurs d\’équipe, ayant absorbé de son passage aux Red Wings une culture avant tout basée sur le respect d\’une dynamique collective.

Mais au-delà des principes moraux que Babcock entend faire triompher sur la glace, notre homme possède aussi un système, une approche, dans laquelle le futur joueur d\’impact que pourrait devenir Matthews devra s’immerger pour progresser…

L\’entente qui peut naître, au fil des mois, entre un joueur et son coach, se base sur de nombreux facteurs. Parmi ceux-ci, leur concordance technique. Via Auston Matthews, Mike Babcock récupère un joueur extrêmement polyvalent, dont les talents de manieur de disque semblent faits pour s\’intégrer à son style avant-tout caractérisé par un taux de possession élevé. Durant son passage à Detroit, ce secteur s\’est avéré être celui où ses Red Wings sont parvenus, années après années, à maintenir un niveau d\’une excellence remarquable. Si à l\’époque il possédait entre ses mains un effectif largement supérieur à l\’actuel alignement des Maple Leafs, Babcock pourra cependant s\’employer à forger sur le long terme les acquis tactiques nécessaires à ses jeunes pousses pour espérer les voir s\’épanouir au sein de ses exigeants systèmes offensifs.

Concernant Matthews, les dépisteurs du circuit ont d\’emblée pu apprécier ses qualités en possession de la rondelle. Comme le rapportait Dennis Schellenberg de thehockeywriters.com, le passage en Suisse du jeune américain a par ailleurs permis d\’apporter une certaine ampleur à ses talents. Si, en premier lieu, notre homme excellait naturellement lorsqu\’il s\’agissait de traverser la zone neutre, ses progrès dans le jeu défensif et physique en font maintenant un attaquant plus mature et difficile à désarçonner. De ce que nous révèle le portait du joueur dressé par Schellenberg, on peut retenir que l\’usage optimisé de son jeu de corps a rendu Matthews encore plus compatible aux phases de possession, du moins, plus qu\’il ne pouvait l\’être avant d\’avoir affronté des adversaires plus âgés et expérimentés. Les systèmes de Babcock, bien que n\’étant pas nécessairement basés sur la domination physique, demandent un minimum d\’implication le long des bandes, mais aussi dans la zone défensive, afin de remonter la rondelle. Aujourd\’hui, comme le reconnaît Don Granato (son ex-entraîneur au sein du programme « United States National Development Team ») dans un article de Dave Feschuk de thestar.com, les talents de l\’espoir dans ces domaines sont indiscutables :

« Vous aller venir pour l\’apprécier, dire \’\’Oh mon dieu ! Il s\’est encore sorti du coin, et il a la rondelle !\’\’… il a vraiment une incroyable coordination œil-main. »

En clair, en alliant sa vitesse d\’exécution à sa résilience et son implication dans les phases plus rudes du jeu, Matthews s\’impose comme un espoir unique à développer pour son nouvel entraîneur-chef.

Concernant son sens de la passe, l\’ancien du ZSC Lions se distingue cette fois-ci par sa vision et son intelligence de jeu. Clairement porté par sa belle aisance technique, notamment lorsqu\’il maîtrise le disque, il devrait normalement se fondre sans grand obstacle dans le mouvement collectif prôné par Babcock. Si parfois il pourrait gagner à simplifier ses choix, il demeure un fabriquant de jeu à polir, et définitivement prometteur. Or, en jumelant cet ensemble d\’atouts allant de la vision à la technique, Matthews se place également dans une intéressante position pour se conformer à une autre particularité des systèmes échafaudés par son nouveau coach : les sorties de zone. Comme l\’explique Anthony Petrielli, de mapleleafshotstove.com, dans un excellent article consacré au technicien (dont je ne saurais trop vous recommander la lecture en intégralité), pour lui, les remontées de rondelle depuis son propre but se font de manière « resserrée ». Concrètement, Mike Babcock tient à ce que ses joueurs communiquent de manière à réduire les espaces qui les séparent, tout en donnant plus de solutions au porteur du disque. L\’objectif ? Une fois la remontée complétée, le joueur en possession de la rondelle doit normalement voir plusieurs équipiers disponibles autour de lui, après que ceux-ci aient pris part à l\’effort pour accéder à la zone adverse. Des déplacements intelligents et coordonnés, c\’est en soit la base d\’une transition vers l\’offensive réussie, pour peu que les attaquants sachent bien se défaire de leurs adversaires à la ligne bleue.

Ainsi, ce type de projection vers l\’attaque doit plus à l\’effort collectif qu\’aux exploits individuels de joueurs d\’exceptions, tout en maintenant un style plus élaboré que ne peuvent le faire certaines équipes défensives appuyant d\’avantage sur l\’échec avant.

Dans ce contexte, nul doute que les fameuses qualités techniques, et la vision du jeu, sur lesquelles se repose Matthews peuvent trouver un bel écho. Idem justement concernant l\’échec avant. Comme le souligne Petrielli, Babcock ne recherche pas nécessairement un énorme impact physique dans ce domaine. Si les attaquants se doivent d\’assurer un minimum de jeu robuste, requis pour tous dans la LNH, l\’usage fait de la crosse dans les duels face aux arrières adverses possède également son importance, de même que le placement de l\’unité sur la glace, qui en groupe homogène doit faire le maximum pour empêcher le disque de ressortir. On observe ainsi que là où de nombreuses équipes tentent par la suite de faire en sorte que leurs défenseurs puissent prendre des lancers frappés, parfois pour chercher une déviation devant le filet, Babcock demande plus de créativité à son groupe d\’avants, appelé à combiner d\’avantage au plus près du but. Encore une fois, la technique de Matthews apparaît parfaitement compatible à cet objectif, d\’autant que le jeune homme se distingue également par son formidable tir du poignet (vous pourrez le constater sur cette compilation de ses buts sous la tunique de Zurich), très utile lorsque votre unité est appelée à musarder non-loin de la cage adverse.

Par ailleurs, il est établi que Babcock repose une partie de son approche en offensive sur les contre-attaques et les revirements. De fait, notons que si Matthews n\’est peut-être pas le centre idéal des deux côtés de la patinoire, bien qu\’il est largement progressé en Suisse côté défense (aussi bien lorsqu\’il doit bloquer des tirs que pour redescendre au soutien), il possède cependant les aptitudes nécessaires pour franchir le dernier rideau protecteur de la ligne bleue, le tout couplé à un véritable instinct de finisseur face au gardien. En cela, notre homme a toutes les chances de faire des ravages sur ces phases d\’attaque soudaines.

Visiblement, il semble que la philosophie de Babcock et le style de Matthews ne soient pas juste compatibles. En soit, il semble qu\’un espoir d\’une telle envergure se présente comme prêt à s\’accorder à n\’importe quel type de jeu, ou type de coach, du moment que l\’aide suffisante lui est fournie. Cependant, la concordance entre le profil du jeune américain et les attentes de son nouvel entraîneur apparaît évidente sur le plan tactique.

Reste enfin que Mike Babcock est également profondément perfectionniste. Reconnu pour son côté obsessionnel et son attitude placide au possible sur le banc, le technicien originaire de Saskatoon n\’est pas nécessairement homme à faire un cas de l\’amour de ses joueurs. Néanmoins, sa volonté de baser ses relations avec son groupe sur un respect mutuel semble, d\’après l\’article fleuve consacré au personnage publié par Brett Popplewell de sportsnet.ca, être la clé de sa gestion psychologique. Exigeant, le double champion olympique l\’est avec l\’ensemble de son vestiaire et ne tolère pas d\’exceptions. Comme le note Dave Feschuk dans l\’article de thestar.com précédemment cité, sa relation avec Phil Kessel en fut ainsi tumultueuse, Babcock ne se satisfaisant pas de l\’implication défaillante de cet ailier pourtant bourré de talent. Cependant, ce type de problématique ne semble pas être à l\’ordre du jour avec Auston Matthews, comme l\’explique, sous la plume de Feschuk, Ron Filion, ancien entraîneur du jeune homme lors de ses années dans l\’Arizona :

« Ce gamin a envie d\’apprendre et Babcock est l\’un des meilleurs enseignants, je crois que c\’est une relation idéale »

Pour la plupart des partisans, il est très clair que l\’avenir des Leafs passera par l\’entente entre ces deux personnages. Aussi, il est rassurant pour la concession de constater que Mike Babcock, non-content de voir débarquer dans son effectif un véritable diamant à polir, pourra également exploiter à bon escient l\’éthique de travail de sa nouvelle recrue vedette. Pour Auston Matthews, l\’assurance de se retrouver, dès son année recrue, entre les mains de l\’un des tacticiens les plus respectés de la LNH demeure un réel atout pour parfaire sa transition vers le monde professionnel. En tant qu\’épicentre du phénomène de reconstruction torontois, nul doute que le jeune américain devra se préparer à soutenir une pression très très élevée. Le rôle de son coach consistera donc à lui offrir l\’environnement tactique le plus propice dans l\’optique de l\’amener rapidement à exploiter intelligemment son énorme potentiel.

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