Bilan des mouvements du Canadien de Montréal | Il faut compter plus de buts que l’autre équipe pour gagner

Les 2 dernières semaines ont été intenses pour chacune des équipes de la LNH. En commençant par le repêchage d’expansion en poursuivant avec le repêchage amateur de la LNH et en terminant par le marché des joueurs autonomes, les médias et partisans de chacune des formations font un bilan du travail de leurs directeurs généraux. Comment s’est débrouillé Marc Bergevin avec le Canadien de Montréal? Allons-y par positions.

Une stabilité devant le filet jusqu’en 2026

On dit de Carey Price qu’il est le meilleur gardien au monde. En 2018, il aura le salaire qui vient avec, mais est-ce que ce fut la bonne décision de la part de la direction?

Price est la pièce maîtresse de l’organisation du Canadien et Marc Bergevin n’avait pas le choix de s’assurer de ses services jusqu’à la fin de sa carrière. Le gardien originaire de la Colombie-Britannique terminera son nouveau contrat à l’âge de 39 ans et à 10.5 millions par saison, il sera payé à sa juste valeur et même un peu moins. Ça peut paraître beaucoup présentement, mais avec un cap salarial qui augmente et les salaires qui augmentent également, Price aurait pu obtenir bien plus s’il avait testé son autonomie en juillet 2018.

Carey Price n’a plus rien à prouver dans cette ligue, car il a tout remporté…tout, sauf le trophée qui compte vraiment, soit la coupe Stanley. Bien qu’il soit le meilleur gardien de la ligue, il ne peut pas marquer de but et il sera toujours dépendant de l’équipe que son patron placera devant lui, donc plus que jamais, il devra voler encore plusieurs matchs s’il espère un jour mettre la main sur le précieux trophée.
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Une défensive revampée

Beaucoup de points d’interrogation planent au-dessus de la défensive du Canadien de Montréal. On identifiait déjà un manque sur la 1re paire l’an dernier, mais l’été de Bergevin n’aura pas permis de rectifier le tir jusqu’à maintenant.

David Schlemko rendra de fiers services à l’organisation en compagnie de Jordie Benn sur la 3e paire tout comme Karl Alzner en compagnie de Jeff Petry, mais on se demande toujours qui jouera à la gauche de Shea Weber. Alzner est la grosse prise du Canadien cet été, mais l’ancien des Capitals n’est pas un défenseur #2 dans la LNH. Il est stable défensivement et très constant, mais du point de vue offensif, ce n’est pas le défenseur tant attendu par les partisans du tricolore. Alzner aurait été une belle addition pour jouer aux côtés de P.K. Subban lorsque ce dernier endossait encore l’uniforme du CH, mais Shea Weber a besoin d’un défenseur mobile et à caractère offensif pour jouer avec lui, et ce, même s’il produit 40 à 50 points par saison.

Ne jetons pas tout de suite la serviette dans le cas d’Andrei Markov qui, même à 37 ans, serait toujours utile à la brigade défensive de l’équipe. Le russe a décidé de tester son autonomie pour la 1re fois de sa carrière, mais peut-être recevra-t-il une douche d’eau froide lorsqu’il aura fait le tour des offres qu’il aura reçues. Il demande un salaire de 6 millions par saison pendant 2 ans, mais s’il voit qu’il ne pourra pas les avoir, peut-être sera-t-il de retour à Montréal et sur ce coup, on peut féliciter Marc Bergevin de rester campé sur ses positions avec son vétéran défenseur.

Une attaque plus jeune, mais…

L’acquisition de Jonathan Drouin fait l’unanimité chez les partisans, car à 22 ans, le jeune homme a un potentiel fou. Il a connu une belle saison l’an dernier à Tampa Bay et il semble en voie de connaître une brillante carrière dans la LNH. Il s’agit du joueur le plus talentueux que le Canadien a acquis depuis Alex Kovalev en 2004 et il aura 6 ans pour exercer sa dominance offensive à Montréal. Les partisans vont l’aimer, mais il connaîtra également des passages à vide et ce sera important de le supporter quand ce sera le cas.
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C’est le seul ajout notable que le directeur général a apporté cet été jusqu’à maintenant et pour l’instant, il a perdu les services d’Alexander Radulov. Ce dernier est toujours sans contrat et pourrait revenir avec le tricolore, mais si ce n’est pas le cas, ce sera comme échanger « 4 trente sous pour une piasse » pour l’attaque du CH. Il subsiste toujours un questionnement quant à la situation d’Alex Galchenyuk qui a pourtant marqué 30 buts en 2015-16 en plus d’être dans le top 10 des meilleurs marqueurs de la ligue avant sa blessure en décembre dernier.

La direction veut le placer à l’aile gauche et on semble avoir perdu espoir sur le projet « Galchenyuk au centre », mais ça ne règle pas le problème principal de la formation. Marc Bergevin serait ou sera très grandement critiqué s’il met la même ligne de centre que l’an dernier sur la glace. Phillip Danault a fait un travail honnête, mais au mieux, il sera un bon 2e centre alors que Tomas Plekanec n’est plus du tout le joueur que l’on a connu il y a 5 ou 6 ans, donc comment on peut avoir une attaque solide et productive si le 1er centre de l’équipe s’appelle Phillip Danault? C’est la raison pour laquelle on pense que Bergevin n’a pas terminé de peaufiner son équipe et si c’est le cas, on ne pourra pas dire que le Canadien de Montréal édition 2017-18 sera meilleure que la précédente offensivement.

Un jour, faudra développer les joueurs adéquatement

Le Canadien compte actuellement sur 6 joueurs qui ont été développés par l’organisation et du nombre, seulement 2 joueurs ont été repêchés et développés par la direction de Marc Bergevin (Galchenyuk et Lehkonen).

Attirer des joueurs autonomes à Montréal, ce n’est pas facile contrairement à une équipe comme les Rangers de New York et c’est la raison pour laquelle le Canadien devrait revoir son équipe de développement et de recrutement. Est-ce que Carey Price aurait accepté un contrat à Montréal si on lui avait offert pendant qu’il était joueur autonome? Difficile à dire, mais c’est un problème auquel on fait face depuis des années.

Les meilleures équipes ont bien repêché et bien développé leur noyau et la majorité d’entre elles l’ont fait en sélectionnant très haut au repêchage. Sans dire que le Canadien devrait perdre volontairement, c’est très difficile de trouver du talent loin dans un repêchage et c’est aussi difficile de bien le développer.

Revoir ses priorités

Bergevin le dit lui-même, Carey Price est un joueur de franchise et d’exception. Il coûtera cher, mais il peut changer le cours d’un match à lui seul. C’est pourquoi il devrait investir son argent en attaque, mais actuellement, ce n’est pas le cas.

Marc Bergevin dépensera plus de 39% de sa masse salariale en défensive l’an prochain comparativement à 11% pour son gardien et 50% pour son offensive. À première vue, c’est un balancement qui est stable, mais dans les 50% d’attaque qu’on a, près de 10 millions sont donnés à 2 joueurs (Plekanec et Shaw) que l’on dit comme étant surévalués pour leur salaire annuel. Il faut également noter qu’il reste une marge de plus de 15 millions disponibles sous le plafond salarial, mais le directeur général devrait investir davantage sur son attaque plutôt que sur sa défensive et particulièrement à cause du fait qu’il a un gardien de but d’impact.

Lorsqu’une équipe gagne la coupe Stanley, elle est souvent prise comme exemple et les Penguins de Pittsburgh ont gagné 2 coupes avec la même recette, soit d’avoir une attaque dévastatrice, une défensive moins dominante, mais qui fait le travail et un gardien de but solide et dominant. Le Canadien a le gardien de but et ne serait par loin d’avoir l’attaque, mais il manque au moins 2 joueurs offensifs pour espérer rivaliser avec Pittsburgh.

Le Canadien a-t-il une meilleure équipe que l’an dernier au moment où l’on écrit ces lignes? Plusieurs semblent croire que non, mais qu’en pensez-vous?

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