Brandon Gormley : de vedette à déception…
Les plus passionnés amateurs de la LHJMQ se rappelleront certainement du défenseur Brandon Gormley, ancien des Wildcats de Moncton et des Cataractes de Shawinigan. Tout premier choix du repêchage de la LHJMQ en 2008, il a aussi entendu son nom en première ronde lors de l’encan annuel de la LNH en 2010, cette fois au 13e rang. Ce sont les Coyotes de Phoenix qui ont mis la main sur le très prometteur défenseur, qui n’a jamais été en mesure de s’établir dans la grande ligue. Retour sur sa carrière, qui se poursuit maintenant du côté de la Suède.
Si plusieurs doivent se souvenir de Gormley, c’est probablement car il a été en mesure d’exceller dès sa première saison dans la LHJMQ, à 16 ans. Rares sont les défenseurs en mesure de le faire. Son calme avec la rondelle et sa maturité pour un jeune de son âge le faisaient vraiment ressortir du lot. Ainsi, il a pu voir beaucoup de glace dès ses débuts dans la LHJMQ.
La saison suivante, les Wildcats ont mis la main sur la Coupe du Président. Il faut dire qu’ils comptaient sur tout un “Big Three” en défense, comptant David Savard, Mark Barberio, et évidemment le principal intéressé du texte, Brandon Gormley. Ensemble, les trois ont accumulé un impressionnant différentiel de +102.
Tout au long de la saison et des séries, Gormley a été un important morceau des Wildcats. Il a continué d’impressionner avec son grand calme dans toutes les situations et sa maturité. Il agissait déjà comme un leader. Son talent autant que son attitude attirait l’oeil des recruteurs. Au Tournoi de la Coupe Memorial, il avait amassé trois points en autant de matchs, trois défaites. Pour un jeune de son âge, il était très, très bon.
Après avoir été repêché au 13e rang du repêchage de la LNH, Gormley a évidemment effectué un retour à Moncton. Les Wildcats ont alors connu une saison un peu plus difficile, alors qu’ils ont été éliminés dès le premier tour des séries. Malgré tout, le défenseur a considérablement augmenté sa production offensive, passant de 0.74 point par match à un peu plus d’un point par match. Il avait même goûté à la Ligue américaine en fin de saison, amassant un point en quatre matchs et laissant une bonne impression.
La saison suivante, les Wildcats connaissaient encore une fois une saison difficile. Gormley a remporté le prestigieux titre du meilleur défenseur du Championnat Mondial Junior dans le temps des fêtes puis, le cycle du junior étant ce qu’il est, il a été échangé à Shawinigan. Du coup, l’espoir des Coyotes était assuré de participer au prestigieux Tournoi de la Coupe Memorial. On se rappellera de l’élimination des Cataractes en première ronde cette année-là… mais aussi de leur victoire du fameux tournoi!
Avec les Cataractes, le parcours de Gormley a été court mais fructueux. Bien qu’en saison régulière il n’ait amassé que 5 points en 9 matchs, il s’est bien repris en séries avec 5 buts et 2 passes en 7 rencontres. Puis, au Tournoi de la Coupe Memorial, c’est 9 points en seulement 6 matchs qu’il a inscrits, en plus d’afficher un très beau différentiel de +9! Une fin heureuse dans la LHJMQ qui annonçait un brillant avenir…
L’histoire en a décidé autrement. Malgré tout le talent qu’il avait et le physique de l’emploi, Gormley n’a jamais été en mesure de gagner un poste dans la LNH. Pourtant, sa première année dans la AHL s’était bien passée. Sa deuxième également, du moins au niveau des points.
Il avait montré de belles choses à ses débuts dans la LNH lors de la saison 2013-14 (2e saison chez les pros). Il a ensuite partagé la saison 2014-15 entre la Ligue Américaine et la Ligue Nationale. Il n’était pas capable de s’offrir un poste permanent. En septembre 2015, il a été échangé à l’Avalanche. Encore une fois, il a fait la navette entre NHL et AHL. Ça commençait à sentir la fin…
En 2016, Gormley s’est retrouvé libre comme l’air sur le marché des agents libres. Les Devils du New Jersey l’ont signé, avant de l’offrir aux Sénateurs d’Ottawa contre des considérations futures. Cette saison-là, il n’a pas goûté à la LNH et a dû se contenter des ligues mineures. C’était véritablement la fin de son rêve de s’établir dans la Ligue Nationale.
Depuis, Brandon Gormley roule sa bosse en Europe. Il a majoritairement évolué en SHL (Suède), mais un peu également en Finlande. Il semble avoir trouvé le calibre de compétition adapté à son talent. Il peut tranquillement gagner sa vie en jouant au hockey.
Parfois, il est extrêmement difficile de dire ce qui a mal tourné chez un joueur pour que ça ne fonctionne pas au niveau le plus haut. Gormley était un jeune sérieux, prêt à tout pour atteindre son rêve de jouer dans la LNH, doté d’un solide talent et d’une bonne shape de hockey. Il a été excellent dans la LHJMQ, a été repêché très tôt au repêchage de la LNH, a connu des débuts prometteurs chez les pros… mais a finalement été une déception. Une autre preuve que le repêchage est une science tellement inexacte. Et dire que plusieurs criaient au vol lorsqu’il a été repêché 13e par les Coyotes en 2010.
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