Bruce Cassidy et Mike Sullivan: parcours semblable et même combat
Les Bruins de Boston ne cessent de surprendre à ce moment crucial de la saison. Aux prises avec près de sept joueurs sur la touche, la troupe de Bruce Cassidy continue d’aligner les victoires, guidée par ses vétérans en Brad Marchand et en Patrice Bergeron, qui a subi de nombreuses blessures également cette saison. La défensive des Bruins est décimée présentement alors que Zdeno Chara et Charlie McAvoy sont tous deux hors course. Pourtant, Boston présente une fiche de 6-2-2 lors de leurs dix derniers matchs. Un excellent rendement considérant l’état des forces à l’interne. Si cette réalité ressemble de beaucoup à celle des Penguins de Pittsburgh depuis quelques années, on se tournera vers les maîtres de cérémonie derrière tout cela, Bruce Cassidy et Mike Sullivan.
Mike Sullivan, bâtis chez les Bruins
L’entraîneur-chef des Penguins a débuté sa carrière d’entraîneur sous les couleurs des Bruins. En charge des Bruins de Providence, il gradue rapidement dans le grand club à même sa saison recrue pour y devenir assistant. L’année suivante, il prend charge de l’équipe pour les mener en séries. L’année suivante, la troupe de Boston ne se qualifie pas en séries et Sullivan est limogé. Après avoir rapidement appris les rudiments d’entraîneur-chef, il ne trouve malheureusement pas d’emploi au cours de la saison 2006-2007 avant de recevoir un coup de fil du Lightning pour la saison suivante. Il devient donc assistant à Tampa Bay pour une saison avant de se joindre aux Rangers.
De là, il apprend aux côtés de John Tortorella. Ce dernier a été un réel mentor pour Mike Sullivan, avec qui il toujours une amitié forte. Après un séjour de quatre saisons à New York et une escale à Vancouver en 2013-2014, Sullivan se voit confier la barre des Penguins de Scranton/Wilkes-Barre lors de la saison 2015-2016. Il n’y reste que quelques instants avant de prendre la relève de Mike Johnston. Un scénario similaire à celui qu’il a vécu à Boston, alors que les grosses responsabilités tombent sur ses épaules de façon assez rapide.
Sullivan relève toutefois l’énorme défi, alors que la saison des Penguins déraillait. Son système de jeu est acheté par les joueurs, il a l’appui total de son capitaine Sidney Crosby et le nouvel entraîneur mène les Penguins vers la Coupe Stanley. L’année suivante, l’équipe récidive. La mentalité de Sullivan est fort simple: amener un joueur des mineurs, peu importe de la ECHL ou de la LAH, vers la LNH tout en suivant le même système de jeu. Avec cette approche, les joueurs arrivent au sein du grand club et ont déjà adopté le système à Sullivan, appris déjà dans les mineurs. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreux jeunes joueurs repêchés tard ou signés en cours de saison comme agents libres se démarquent à Pittsburgh.
Cassidy, un parcours similaire, mais ô combien différent
Le sous-titre peut paraître contradictoire, mais regardons le tout de près. Bruce Cassidy a beaucoup plus d’expérience de coaching que Mike Sullivan. Il a débuté sa carrière en 1996 alors qu’il dirigeait les Lizard Kings de Jacksonville dans la ECHL. Ce n’est qu’en 2002 qu’il débute sa carrière en LNH, chez les Capitals de Washington. Aucun stage en tant qu’assistant n’aura été nécessaire, mais après une saison et demie, il est congédié par Washington. Assistant à Chicago deux ans plus tard, il retourne dans les rangs juniors, en OHL, pour se perfectionner comme entraîneur-chef.
Après deux ans à diriger les Frontenacs de Kingston, il débute comme assistant chez les Bruins de Providence en 2008. De là, il passe trois ans à étudier les rudiments d’entraîneurs avant de prendre les rênes de l’équipe. C’est donc entre 2011 et 2016 que Cassidy dirige le club-école des Bruins. De là, il a pu connaître presque tous les joueurs du pipeline des Bruins, tous les joueurs qui ont gradué et qui ont plafonné. Bref, l’entraîneur développait tranquillement une connaissance accrue des forces en présence au sein de l’organisation.
Ce n’est qu’en 2016 que l’on monte Cassidy dans le grand club pour assister Claude Julien. Après le congédiement de celui-ci, on confie l’équipe à Cassidy. Sa grande connaissance des jeunes de l’organisation, mélangée avec le tournant jeunesse que l’on voulait entreprendre au sein des Bruins, constituait un mariage parfait. Cassidy conclut la saison 2016-2017 en amenant les Bruins en séries. Maintenant, quels points ont en commun Cassidy et Sullivan ?
Connaître ses jeunes
Cassidy et Sullivan partagent un point commun qui deviendra le point tournant au sein de leur organisation respective: ils connaissent leurs jeunes joueurs. Dans une LNH qui laisse de plus en plus place aux jeunes, c’est important d’avoir un entraîneur qui connait ses effectifs tant en LNH qu’en LAH. Sullivan et Cassidy «coach» présentement des joueurs qui ont déjà évolué pour eux en LAH, un avantage notoire sur les autres formations.
C’est également pour ces raisons que les jeunes sont en mesure de bien performer. Ils connaissent le système de leur entraîneur et lorsqu’on leur octroie de plus grosses responsabilités, les jeunes répondent à l’appel. On n’a qu’à citer l’exemple des blessures courantes au sein des deux formations.
Lors des deux dernières campagnes, les Penguins ont subi des pertes importantes pendant toute la saison et même en séries. C’est pourtant des joueurs comme Scott Wilson, Bryan Rust, Connor Sheary et Matt Murray qui ont su pallier à ces pertes. Des joueurs qui, au cours de la même année, évoluaient sous les ordres de Sullivan dans les mineurs.
Cette saison, les Bruins connaissent les mêmes obstacles avec une liste de blessés interminables, un malheur qui perdure depuis le début de la saison. Pourtant, on voit des joueurs comme Torey Krug, Brandon Carlo et Danton Heinen élever leur jeu de plusieurs crans en l’absence de joueurs d’impact. À l’instar des Penguins, on parle là de joueurs qui ont également évolué (longtemps ou non) sous les ordres de Cassidy en LAH.
Quand un entraîneur connait exactement ce qui s’en vient comme lot de joueurs des mineurs, cela facilite grandement le travail lorsque les blessures commencent à s’empiler. C’est ce qui lie grandement les parcours de Cassidy et de Sullivan. Maintenant, l’entraîneur des Bruins saura-t-il sceller la saison avec une Coupe Stanley comme l’a fait Mike Sullivan ? Les chances sont là, car à voir comment la troupe se débrouille sans des joueurs comme Chara, McAvoy, Backes, Nash, DeBrusk et Bjork, les Bruins risquent d’être de coriaces adversaires en séries.
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