6 joueurs qui ne performeront pas autant en 2023-2024.
Il s’est produit beaucoup de points dans la saison 2022-2023. Il y a eu onze marqueurs de 100 points et plus, et deux joueurs qui en ont amassé 99. De plus, un total de 46 joueurs ont fait au moins 1 point par match dans la LNH la saison dernière. Ce genre de statistiques fait néanmoins parti d’une nouvelle tendance qui s’est amorcée il y a environ 6 ans et qui s’est réellement concrétisé dans la LNH au cours des deux dernières saisons où plusieurs joueurs ont vu leur production offensive atteindre des sommets que les pronostiques n’avaient pas pu prédire.
Évidemment, l’implantation de nouveaux règlements visant à améliorer le spectacle sur la glace n’est pas étranger à cette augmentation marquée des statistiques offensives. Il est aussi important de noter que ce genre de production ne veut pas nécessairement dire qu’un joueur moyen (60-70 points) qui a connu une saison de 100 points pourra maintenir la constance d’un joueur élite (90 points et plus) à plus long terme. Tout comme un joueur de rôle jouant sur un 3e trio ne pourra pas produire 50 points et plus toute sa carrière. Et c’est dans cette optique que nous avons analysé six joueurs (dont un gardien) qui ont connu d’excellentes saisons (selon leurs standards) l’année dernière et qui ne poursuivront pas nécessairement sur cette lancée, sans toutefois être des déceptions.
Phillip Danault – centre – Kings de Los Angeles
Phillip Danault a marqué 27 buts durant la saison 2021-2022, sa première avec les Kings de Los Angeles, mais il pivotait le 2e trio des Kings et tout semblait fonctionner pour lui avec ses ailiers Trevor Moore et Viktor Arvidsson, alors que le jeune Quinton Byfield (le futur centre #1 de l’équipe) n’a pas été en mesure de se faire une place significative dans l’alignement des Kings. La saison dernière, avec 54 points, Danault a atteint son plus au sommet personnel en carrière. Les circonstances étaient similaires, malgré du temps relativement limité en avantage numérique(40.3%) où il a tout de même obtenu 20 points (sur 54) et il a réussi à connaitre sa meilleure campagne à vie.
La saison prochaine, les choses devraient être assez différentes chez les Kings. Au cours de l’été, ils ont acquis les services de Pierre-Luc Dubois et il sera au centre du 2e trio. Danault devrait se retrouver au centre de la 3e ligne, dépendant de la lente, mais constante évolution de Quinton Byfield. Il y a aussi fort à parier que Danault retrouvera un temps de jeu en supériorité numérique similaire à sa dernière année avec les Canadiens (7.2%), ce qui limitera encore plus ses chances de produire à un haut niveau. Cela étant dit, avoir Phillip Danault sur un 3e trio sera un luxe dont les Kings pourront profiter pour plusieurs saisons encore.
Linus Ullmark – gardien – Bruins de Boston
Linus Ullmark a connu une saison de rêve en 2022-2023, ce qui lui a permis de remporter le trophée Vézina, remis au meilleur gardien en saison régulière. Il maintenu une moyenne de buts alloués de 1.89 et un taux d’efficacité de 0.938%, en plus de récolter 40 victoires, ce qui représente une combinaison de statistiques inégalée dans l’histoire des gardiens de buts de la LNH. Ni Patrick Roy, ni Martin Brodeur n’ont jamais réussi à avoir ces trois statistiques simultanément en une seule saison. Et Linus Ullmark a toujours eu de relativement bonnes statistiques, même lorsqu’il évoluait pour les Sabres de Buffalo, comme en témoigne sa moyenne en carrière de 2.50 buts alloués par match et son taux d’efficacité de 0.919.
Là où il devient difficile de trouver du positif concernant Linus Ullmark est en séries. Que ce soit dans les 3 rencontres qu’il a joué avec les Amercians de Rochester en 2018 où il a accordé une moyenne de 5.50 buts par match ou en 8 parties éliminatoires avec les Bruins de Boston où il n’a pu faire mieux que 3.58 buts par match, il semble incapable de gérer la pression des séries. Et alors qu’il est peut-être vrai qu’il était incommodé par une blessure lors des dernières séries contre la Floride, il reste que le dossier de Ullmark présente une énigme dont on pourrait avoir d’autres indices dès la saison prochaine.
En 2023-2024, les statistiques de Linus Ullmark ne seront pas désastreuses, mais elles devraient être beaucoup en deçà de celles enregistrées la saison dernière. Les Bruins auront encore une défensive mature et stable, mais sans Bergeron comme pilier défensif en attaque, les choses seront assurément plus compliquées pour Ullmark et ses chiffres, mêmes bons, ne sauront pas à la hauteur de ceux de 2022-2023.
Filip Hronek – défenseur – Canucks de Vancouver
Filip Hronek a eu un impressionnant début de saison en 2022-2023 en compilant 24 points à ses 25 premiers matchs. Cette cadence a drastiquement ralentie par la suite et il a été échangé aux Canucks de Vancouver le 1er mars dernier pour ensuite être blessé après 4 rencontres et rater le reste de la saison. Sur les 38 points qu’il a amassé à Détroit, 16 provenaient de l’avantage numérique. Il a terminé la saison avec 39 points en 64 rencontres (un rythme de 49 points sur une saison complète). Il est très improbable qu’il puisse recréer ce genre de performance la saison prochaine. À Détroit, il occupait 42.1% du temps en avantage numérique, faisant de lui le défenseur le plus utilisé avec l’avantage d’un homme quand il était en dans l’uniforme des Red Wings en 2022-2023. À Vancouver, à moins d’une blessure à Quinn Hugues, Hronek devra se contenter de quelques secondes sur la 2e vague et cela affectera inévitablement sa production qui devrait se situer dans sa moyenne en carrière de 35-38 points.
Hampus Lindholm – défenseur – Bruins de Boston
Hampus Lindholm a amassé 53 point en 80 rencontres en 2022-2023, en plus de conserver un différentiel de +49, le plus haut total de toute la LNH la saison dernière. Reproduira-t-il cet exploit la saison prochaine? Assurément pas. Il sera un excellent défenseur pour la déjà très respectable brigade défensive des Bruins, mais il retournera à ce qu’il a fait toute sa carrière: il assurera une protection étanche dans sa zone, une bonne distribution de rondelle et il accumulera environ 40 points sans jamais mettre son équipe dans le trouble et en passant un peu de temps sur la 2e vague de l’avantage numérique.
Moritz Seider – défenseur – Red Wings de Détroit
Moritz Seider est un joueur complet que n’importe directeur général voudrait avoir dans son équipe. En 2022-2023, il a terminé la saison avec 42 points, 207 mises en échec (11e chez les défenseurs) et 190 tirs bloqués (5e dans la LNH). Cependant, malgré une présence sur 58% des supériorités numériques des Wings, Seider n’a récolté que 15 points avec l’avantage d’un homme, le plaçant derrière d’autres défenseurs de son âge dans cette catégorie (Addison, Sanderson), l’empêchant du même coup d’accéder au statut de « défenseur élite » qui vient souvent avec une production offensive plus prolifique, en plus du reste des statistiques adjacentes (exemple: Adam Fox).
C’est justement l’offensive de Seider qui continuera de décevoir ses partisans dans les prochaines années. Il est tellement bon et efficace dans toutes les facettes du jeu qu’il se retrouvera à couvrir trop de détails adjacents pour devenir un défenseur pouvant aspirer à 60 points et plus dans la LNH. La saison dernière, il a perdu son poste sur le premier avantage numérique à la faveur de Filip Hronek. La saison prochaine, avec l’arrivée de Jeff Petry et de Shayne Gostisbehere, qui ne sont pas les défenseurs les plus responsables défensivement (spécialement le Ghost), mais qui ont certaines habiletés offensives, il reviendra à Seider d’être le pilier de cette équipe et d’assurer une stabilité physique. Et dans une formation comme celle des Red Wings de Détroit, à mi-chemin dans une reconstruction accéléré, c’est le genre de mission qui pourrait ralentir la production offensive d’un jeune défenseur de 22 ans.
Ryan Nugent-Hopkins – ailier gauche – Oilers d’Edmonton
Ryan Nugent-Hopkins a obtenu 104 points la saison dernière, ce qui est tout un exploit pour un attaquant qui a quand même déjà amassé 61 points en 65 matchs en 2019-2020. Mais pour un joueur qui n’a jamais réussi à faire plus d’un point par match, c’est le genre de performance qui sera très difficile à reproduire la saison prochaine. Il est vrai que 53 des 104 points de Nugent-Hopkins en 2022-2023 ont été amassé sur l’avantage numérique avec McDavid et Draisaitl, mais d’autres joueurs ont joué avec le monstre à deux têtes dans le passé et jamais personne n’a produit comme RNH. Il a lui même joué avec eux depuis plusieurs saisons dans, approximativement, les même circonstances, et il n’a jamais autant produit.
Il est réaliste de croire qu’il ne pourra pas espérer une autre saison de 104 points dans le futur, mais il produira certainement un point par match pour encore quelques années, ce qui en fait, à 5.125M$ par année, une douce déception pour un joueur dont la zone de confort se trouve dans les alentours de 70 points par saison.
Commentaires