Ces agents de joueurs qui deviennent de grands Directeurs Généraux

Dans la LNH, de nombreuses équipes misent sur d’anciens joueurs pour occuper le poste de Directeur Général (DG). Des anciens comme Steve Yzerman, Joe Sakic ou Rob Blake ont réussi à la tête de franchises respectives en mettant à profit leur expérience de joueur pour bâtir des équipes compétitives. D’autre part, de plus en plus de Directeurs Généraux n’ont pas forcément de carrière en tant que joueur professionnel, mais sont plutôt issus de milieux académiques. Ces DG apportent une approche différente, souvent plus analytique ou basée sur des compétences en gestion.

Actuellement, 19 des 32 directeurs généraux de la LNH sont d’anciens joueurs professionnels, ce qui souligne l’importance de l’expérience sur la glace dans la gestion des équipes. Cependant, dans ce groupe, seul Doug Armstrong, des Blues de St. Louis, peut se vanter d’avoir remporté la Coupe Stanley en tant que DG. Il est également important de noter que Joe Sakic et Brian MacLellan, qui ont respectivement mené l’Avalanche du Colorado et les Capitals de Washington à la Coupe Stanley, occupent désormais des postes de président des opérations hockey. Comme ils ne sont plus directement DG, ils ne sont pas pris en compte dans le décompte de ceux qui ont remporté les grands honneurs.

Quelques autres DG ont suivi un parcours différent de celui des anciens joueurs, optant pour des études universitaires avancées avant de gravir les échelons dans le monde du hockey professionnel. Ce bagage académique leur a souvent permis de se démarquer rapidement, notamment dans des rôles de gestionnaires, d’analystes ou de directeurs de personnel.

Le domaine du droit est aussi une voie importante pour certains DG qui ont connu un grand succès dans la LNH. Chris MacFarland en est un excellent exemple. Diplômé de l’Université Pace en droit, il a rapidement intégré les bureaux de la LNH, ce qui lui a permis de se forger une expertise précieuse en matière de gestion d’équipe et de négociations contractuelles. Son parcours avec les Blue Jackets, où il a gravi les échelons, l’a préparé pour son rôle actuel avec le Colorado. MacFarland a été reconnu comme l’un des architectes de la conquête de la Coupe Stanley par l’Avalanche. Joe Sakic, conscient de son importance dans le succès de l’équipe, a choisi de lui céder le poste de DG tout en restant président des opérations hockey, afin de garder MacFarland au sein de l’organisation.

Julien Brisebois est un autre exemple remarquable. Il est diplômé en droit de l’Université de Montréal et titulaire d’une maîtrise en administration des affaires à John Molson School of Business, Brisebois a acquis une expertise unique en droit du sport et en administration. Il a d’abord travaillé comme consultant pour la LNH et la MLB, particulièrement dans le cadre de négociations contractuelles nécessitant un arbitrage. En 2001, le Canadien de Montréal l’a embauché, où il a gagné en importance au sein de l’organisation. C’est avec le Lightning de Tampa Bay que sa carrière a atteint son apogée. En 2018, il a été nommé Directeur Général de l’équipe et depuis il a mené le Lightning à deux victoires consécutives en finale de la Coupe Stanley en 2020 et 2021.

Les anciens agents se font remarquer

Les anciens agents de joueurs prennent aussi de plus en plus de place dans les bureaux de direction de la LNH, et pour de bonnes raisons. Leur expertise en gestion contractuelle, en négociation et en compréhension des subtilités du plafond salarial leur donne des compétences primordiales pour diriger une équipe de hockey professionnel. Kyle Dubas, aujourd’hui DG des Penguins et autrefois des Maple Leafs, a gravé son nom dans l’histoire en devenant le plus jeune agent certifié de l’Association des joueurs de la LNH.

Émilie Castonguay est également un exemple marquant. Ancienne agente de joueurs, notamment d’Alexis Lafrenière, elle combine une solide formation en droit avec une expérience en gestion d’athlètes. Bien qu’elle soit aujourd’hui directrice générale adjointe chez les Canucks de Vancouver, elle est souvent citée comme une potentielle future directrice générale. Deux autres noms qui ressortent dans cette tendance sont Bill Zito et Kent Hughes.

Bill Zito est diplômé de Yale et de la faculté de droit de l’Université du Wisconsin. Il a pratiqué le droit à New York et Chicago avant de fonder son agence de représentation sportive, Acme World Sports. En tant qu’agent, il a géré la carrière de plusieurs joueurs de renom, dont Tim Thomas, Tuukka Rask, Antti Niemi et Brian Rafalski, tous vainqueurs de la Coupe Stanley. Zito s’est rapidement distingué en négociant des contrats importants pour ses clients, comme l’entente de 8 ans et 56 millions de dollars pour Tuukka Rask en 2013. Son expertise a attiré l’attention des Blue Jackets de Columbus, où il a été embauché en 2013. Après avoir gravi les échelons au sein de l’organisation, il a été nommé Directeur Général des Panthers en 2020.

Kent Hughes, né à Montréal, a de son côté complété des études en droit en 1996 à Boston College. Lors de sa carrière d’agent, il aura été l’un des actionnaires de la réputée firme québécoise Quartexx Management. Il a représenté des joueurs d’envergure dans la LNH, notamment Patrice Bergeron, Kristopher Letang, Michael Matheson et Darnell Nurse. Le 18 janvier 2022, il quitte ses fonctions d’agent et la vingtaine de joueurs qu’il représentait pour devenir le 18e Directeur Général du Canadien.

Zito et Hughes, de par leur qualité de négociateurs de contrats, ont la réputation d’avoir accordé des pactes très favorables pour leurs équipes respectives. Que ce soit du côté des Panthers avec Barkov, Forsling, Reinhart, Lundell, Rodrigues et autres, ou du côté du Canadien avec Caufield, Slafkovsky, Dach, Newhook, Guhle, Xhekaj, ces contrats sont vus comme de bonnes affaires pour les équipes qui emploient ces joueurs.

Leur qualité analytique, acquise grâce à leur formation d’avocat, leur a permis de devenir des as pour dénicher du talent. Zito a acquis Tkachuk, Reinhart, Forsling et plusieurs autres éléments, ce qui lui a permis de remporter la Coupe Stanley en 2024. Seulement trois joueurs de l’édition championne de l’équipe provenaient du repêchage. Hughes a mis la main sur des joueurs à haut potentiel mais qui n’étaient pas encore pleinement établis, comme Kirby Dach et Alex Newhook. L’acquisition de Patrick Laine a le potentiel de devenir un véritable coup de circuit pour le CH. Finalement, il est parvenu à se départir des mauvais contrats de Mike Hoffman, Jeff Petry, Jake Allen, tout en faisant l’acquisition, par le fait même, d’un joueur qui a eu un gros impact sur l’équipe en Michael Matheson.

Ces deux hommes ont pu s’inspirer d’un autre qui avait pavé la voie pour eux. Pierre Lacroix fut agent de joueurs pendant 20 ans et eut comme clients Patrick Roy, Mike Bossy, Pierre Turgeon et Alexandre D’Aigle. Il fut nommé DG des Nordiques en 1994 et a remporté la Coupe Stanley avec l’Avalanche du Colorado en 1996 et en 2001 grâce à plusieurs coups fumants réalisés.

Zito et Hughes, ainsi que plusieurs autres, n’ont pas fini d’épaté leurs confrères. Ces DG qui ont un bagage académique plus important semblent capables de décortiquer la convention collective pour en tirer avantage. Julien Brisebois, en dépassant la masse salariale en séries éliminatoires, a pu compter sur une formation mieux nantie que ses adversaires. Eric Tulsky, cet été, a consenti des contrats uniques en leur genre, comme celui de Seth Jarvis, et qui sont échelonnés sur plus de 8 ans.

Bien que Hughes n’ait pas encore atteint le niveau d’excellence de Zito, il est en voie de devenir un grand DG dans la LNH. Tous deux auront plusieurs défis intéressants à venir. Zito devra faire face, l’été prochain à plusieurs joueurs importants qui deviendront autonomes sans compensation, notamment Aaron Ekblad, Sam Bennett et Carter Verhaeghe. Il devra s’assurer de conserver les bons éléments. Hughes, quant à lui, devra veiller à ce que ses principaux espoirs, tels que Ivan Demidov, Lane Hutson et David Reinbacher, respectent les standards salariaux établis au sein de l’équipe, et cela dans le but de construire une équipe championne.

• La malchance de Villle Heinola
• Une belle extension de contrat pour Dylan Guenther
• De plus grandes responsabilités pour Rick Nash à Columbus
• Les équipes à surveiller dans la LHJMQ cette saison
• Développement majeur pour le projet d’un nouvel aréna à Ottawa