Chronique vintage | Brian Savage: ce choix de huitième ronde qui fut ralenti par de nombreuses blessures
En 1991, nul ne croyait que la sélection de Brian Savage en huitième ronde allait devenir pertinente pour l’équipe. Souvent, lors de ces rondes tardives, les joueurs qui connaissent une belle carrière dans la grande ligue se font rares. Plusieurs éprouvent de la difficulté même à s’implanter dans la ligue américaine. Repêchée par le Canadien alors qu’il n’avait inscrit que 11 points en 25 rencontres pour l’Université Miami, basée en Ohio, l’équipe de recruteur de Montréal avait vu le potentiel de cet ailier qui possédait un physique intéressant. L’année suivante, il inscrit 24 buts tout en totalisant 40 points en autant de rencontres dans les rangs universitaires. L’année suivante, ses 37 buts en 38 rencontres attirent l’attention de l’état-major de Montréal, qui commence de plus en plus à croire que cette sélection deviendrait un vol.à
En 1993, Savage débute sa carrière professionnelle après avoir passé la majorité de la saison dans la Intl avec la Canadian National Team. Il y dispute une cinquantaine de rencontres, terminant premier compteur devant des joueurs tels que Paul Kariya et Petr Nedved. À son arrivée chez les Canadiens de Fredericton, club-école de Montréal à l’époque, Savage démontre rapidement ses qualités en inscrivant 27 points en 17 rencontres. Sa saison recrue chez le Tricolore, soit en 1994, fut cependant truffée de blessures, ne le limitant qu’à 37 rencontres.
Carrière limitée
Les deux saisons suivantes, Savage a su demeurer en santé, mais les 10 années suivantes ont toutes été raccourcies par de nombreuses blessures. L’attaquant ontarien produisait toutefois de façon régulière, gardant une moyenne de points par rencontre avoisinants 0,7. Le surnom de »Mr. October » lui a été attribué chez le Canadien puisqu’il connaissait habituellement d’excellents débuts de saison, mais il avait tendance à disparaître par la suite des feuilles de pointage. C’est en 1999 que Savage connaît une blessure qui changea le cours de sa carrière. Amené hors de la patinoire sur une civière, il avait encaissé une mise en échec par derrière qui lui brisa des vertèbres. Cette blessure laissait dans le doute plusieurs spécialistes quant à son habileté à revenir au jeu.
Pourtant, l’année suivante, Savage est de retour sur patin, connaissant une saison de 62 matchs, sa plus longue des trois années précédentes. Échangé aux Coyotes en 2002, il n’y reste que quelques rencontres avant de refaire ses valises pour St-Louis. Par la suite, le lock-out fait rage et Savage ne joue nulle part cette saison-là. De retour la saison suivante, cette fois chez les Flyers, il termine la saison et mentionne qu’il accroche définitivement ses patins, après 12 saisons dans la LNH. Pas mal pour un petit choix de huitième ronde. Si cela n’avait été des blessures, Savage aurait bien pu voir sa production offensive être doublée, mais il n’a su rester en santé, cumulant plusieurs incidents sur la patinoire.
Et maintenant…?
Depuis la transaction l’amenant dans l’Arizona, Savage n’a jamais quitté le désert, lui qui possède une maison à Scottsdale. Père de trois enfants, il occupait le poste de directeur régional et propriétaire d’une entreprise indépendante pour ACN en 2012, un projet présenté par son bon ami, Jeremie Roenick. En 2015, il devient également recruteur pour l’Académie de hockey Red Bull de Salzbourg. C’est lorsque son ami de longue date, Paul Henry, a offert à Savage d’envoyer son fils à l’Académie et par le fait même, lui filer le boulot de recruteur. Son fils Ryan, un choix de quatrième ronde d’Everett dans la WHL, serait très prometteur et son séjour à cette académie aurait été très positif.
Savage demeure une figure marquante dans l’histoire du Canadien malgré le fait qu’il n’a pas connu la carrière espérée. Les blessures ont malheureusement été partie prenante de son cheminement, mais pour un ancien choix de huitième ronde, un total de 359 points en 674 matchs en carrière demeure quand même respectable. En extrapolant sa production et en soustrayant les parties manquées pour cause de blessure, Savage avait le potentiel d’afficher des productions offensives avoisinant les 65 points chaque année.
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