Chronique vintage | La fois où un joueur n’a coûté qu’un dollar…
À l’époque, les transactions impliquant des montants d’argent n’étaient pas rares. On n’a qu’à se rappeler de la fameuse transaction d’Eric Lindros le 30 juin 1992 qui a rapporté 15M$ aux Nordiques de Québec en plus de mettre la main sur d’excellents joueurs. Il ne s’agissait pas de la seule transaction impliquant de l’argent avant l’implantation du plafond salarial dans la ligue nationale. En effet, le 30 juin 1993, soit un an jour pour jour après une transaction impliquant 15M$, les Red Wings et les Jets concluaient une transaction qui aura coûté 1$ à l’organisation de Détroit. Oui…1$ !
On est très loin du 15M$ donné pour Lindros, mais il faut dire que le joueur impliqué n’avait pas son statut non plus. Cette journée de 1993, les Jets envoyaient Kris Draper aux Wings contre des considérations futures. Ces fameuses considérations furent finalement la »modique » somme de 1$. Lorsque la transaction fut officielle, le clan Draper n’en croyait pas leurs yeux. Choix de 3e ronde des Jets en 1989, l’attaquant était vu comme un joueur de rôle qui pouvait combler les trous un peu partout. Par contre, dans le grand club, on n’a jamais vraiment daigné l’essayer, passant donc trois ans complets dans la AHL.
Malgré tout cela, qui pouvait s’attendre à une telle transaction ? Certainement pas le principal intéressé. Les Wings se sont toutefois frottés les yeux lorsque le tout fut accepté par les Jets. L’organisation du Manitoba s’était tout simplement débarrassée de Draper et encore là, le mot est faible. Dès son acquisition, les Wings ont fait confiance en Draper, qui s’est développé comme un réel joueur de soutien fiable et efficace. Il n’aura jamais obtenu plus de 40 points en une saison et sa moyenne de points par année tournait autour de la mi-vingtaine.
Récipiendaire du trophée Frank Selke remis au meilleur attaquant défensif du circuit, Draper a su prouver sa valeur tout le long de sa carrière. Participant à quatre championnats mondiaux, à une Coupe du monde ainsi qu’en évoluant pour l’équipe olympique canadienne en 2006, le natif de Toronto fut reconnu par de nombreux dirigeants comme un joueur excessivement utile aux succès d’un club. Maintenant âgé de 49 ans, il peut contempler ses quatre bagues de la Coupe Stanley en se disant qu’elles valent certainement plus qu’un petit dollar.
Disons que pour les Wings, c’est un dollar tellement bien investi. En plus de l’apport de Draper sur la glace entre 1993 et 2011, l’homme de hockey est maintenant directeur du recrutement amateur et relève directement de son ancien coéquipier, Steve Yzerman. Lorsque questionné sur cette fameuse transaction, Draper ne peut qu’en rire, mais d’après moi, les Jets ne devaient pas la trouver drôle les quelques années après cette horrible transaction.
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