Comparaison statistique des débuts de saison de Carey Price
»Carey Price n’est plus le Carey Price de ses beaux jours ». »Que se passe-t-il avec Carey Price? » »Échangeons Price et gardons Allen et Primeau comme duo! » Ce sont là des phrases que l’on retrouve fréquemment sur les réseaux sociaux ou dans les différentes tribunes ces temps-ci. Présentement, le souffre-douleur semble être Carey Price bien que l’équipe montréalaise soit classée 3e dans tout le circuit Bettman. Dans un récent épisode du TSLH Podcast, nous avons discuté de son début de saison en compagnie de Jonathan Deschenes, co-fondateur de PASS Hockey. Grâce à son modèle de statistique avancée concernant les gardiens, nous avons mis le doigt sur ce qui cloche jusqu’ici.
Dans cet épisode, nous nous penchons sur le pourcentage d’efficacité réel de Carey Price. Avec l’analyse de PASS Hockey et en considérant les données obtenues avant le match contre les Sens, on peut déterminer que Carey aurait dû donner 13 buts. À ce jour, il en comptait 17. Jusqu’ici, ce sont les tirs voilés avec un seul écran qui posent problème. Vous voulez en savoir plus sur l’évaluation globale de Carey Price ? Écoutez l’épisode ci-dessus, c’est rempli d’excellentes analyses sur le cerbère du CH.
Habitué à de mauvais débuts
Pour l’excuser, l’argument souvent utilisé est le suivant: Price nous a habitué à de mauvais débuts de saison, il va rebondir.
Je suis en accord avec l’affirmation voulant que Price rebondisse bientôt. C’est évident pour moi qu’il va retrouver ses moyens. Mais qu’en est-il de ses débuts de saison au cours des dernières années? J’ai donc décidé de me pencher sur la question en récupérant les données de ses deux premiers mois des dernières campagnes. Donc, mon échantillon se situe du début de saison 2016 jusqu’à aujourd’hui et je comptabilise son pourcentage d’efficacité lors du premier, du deuxième mois et du troisième mois d’activité pour chaque campagne. Voici les résultats:
Analyse du graphique
Comment on peut le constater ci-haut, Carey Price nous a majoritairement habitué à une moyenne d’efficacité supérieure à 900 depuis 2016. À l’exception de la saison 2017-2018 (0,883), les performances cette saison de Price sont un peu en deçà de ce qu’il offre sur une base régulière lors du premier mois d’activité.
En 2018-2019 et l’an dernier, Price a connu des baisses dans son 2e mois d’action. Toutefois, lors de ces deux mêmes saisons, il a retrouvé sa touche du premier mois lors du troisième. Quant à la saison 2016-2017, on peut constater une sérieuse baisse de rendement en décembre.
Quelle conclusion peut-on tirer de tout cela ? Je m’avancerais à dire qu’il est faux de croire que Carey Price nous a habitué à de mauvais débuts de saison et les chiffres démontrent assez bien ce constat. L’évaluation que j’en tire également, c’est que la constance absolue n’existe pas chez un gardien de but. On en a discuté dans notre podcast, mais la charge de travail d’un cerbère découle directement de la charge de travail de l’équipe au complet. Ce qui est décevant cette saison, c’est de voir l’équipe performer très bien et de voir la charge de travail de Price être réduite alors que ce dernier répond peut-être moins bien à cela.
Puisqu’on parle de charge de travail d’équipe, observons en dernier lieu le rendement du CH lors des périodes analysées dans cet échantillon. Est-ce que le rendement de Price suivait les bonnes performances de son équipe ?
Début de saison du CH | Fiche 1er mois | Fiche 2e mois | Fiche 3e mois |
---|---|---|---|
2016-2017 | 8-0-1 | 8-5-1 | 6-4-4 |
2017-2018 | 4-7-1 | 8-5-2 | 4-7-1 |
2018-2019 | 6-3-2 | 5-6-3 | 10-5-0 |
2019-2020 | 7-4-2 | 4-5-4 | 7-7-0 |
2021 | 5-1-2 | 3-1-0 | ? |
Le constat que j’en tire lorsque je regarde ces deux tableaux, c’est: »ainsi va le CH, ainsi va Price ! » Lorsque la fiche du club est excellente, le pourcentage d’efficacité de Price l’est tout autant. L’inverse est aussi perceptible.
Or, cette saison, on observe une différence majeure à ce niveau. La fiche du CH est excellente, mais les statistiques de Price ne le sont pas autant qu’on peut le constater en 2016-2017. Comment peut-on expliquer cela ? Seul Carey Price possède la solution et comme on l’explique dans notre podcast, il y a aussi une gestion d’énergie dans toute cette histoire.
Je ne crois pas que Price soit affecté mentalement par la perte de temps de jeu, mais comme on abordait le point dans notre podcast, il utilise probablement cette charge réduite pour travailler certaines choses, ce qui peut indirectement affecter son rendement statistique.
Pour une analyse encore plus complète, je le répète, écoutez notre épisode ci-haut (ou ci-dessous) pour comprendre parfaitement ce que Price doit améliorer.
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