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Connor McDavid: des comparaisons avec Sidney Crosby qui vont au-delà du rendement statistique

Les comparaisons entre Sidney Crosby et Connor McDavid sont inévitables. Qualifié comme étant la prochaine tête d’affiche de la LNH, l’attaquant des Oilers s’est toutefois fait mettre des bâtons dans les roues dès sa première campagne avec une blessure qui l’a limité qu’à 45 rencontres. C’est donc dire qu’au niveau du cumulatif de la saison recrue, c’est Crosby qui a eu le dessus avec 102 points à son arrivée dans la ligue. La moyenne de points des deux phénomènes se ressemblant beaucoup jusqu’ici, on assistera à une belle lutte entre Crosby et McDavid pour la suprématie offensive de la LNH, avec la présence des autres acteurs comme Marchand ou Kane.

Toutefois, en observant le rendement statistique général de ces deux prodiges, on observe que Crosby possède une longueur d’avance considérable sur McDavid. Les spéculations voulant que le capitaine des Oilers surpasse un jour celui des Penguins se veulent plutôt hypothétiques. Les comparatifs actuels se font plus au niveau de l’attention médiatique que l’émergence de McDavid dans les rangs junior a générée jusqu’à aujourd’hui, un peu à l’image de Crosby. Également, son arrivée dans la ligue au sein d’une équipe en éternelle reconstruction qui priait pour obtenir un sauveur, tout comme les Penguins en 2005 lorsqu’ils ont remporté la «lotterie Crosby.» Les comparatifs se font bien au-delà des statistiques et voilà qu’un autre argument de poids vient de s’ajouter dans le débat Crosby-McDavid.

Ces fameux compagnons de trio

C’est bien connu, Sidney Crosby ne fonctionne pas sur un trio comprenant deux autres joueurs d’impact. Jumelé parfois à Phil Kessel lorsque celui-ci s’est rapporté aux Penguins, «Sid» n’a pas été en mesure de s’y faire et l’expérience fut de très courte durée. Même scénario lorsque Marian Hossa s’était amené comme joueur de location pour jouer aux côtés de Crosby. À l’exception de l’avantage numérique, on semble jumeler Crosby avec des plombiers, des joueurs de deuxième trio ou des jeunes recrues. Si Patric Hornqvist et Chris Kunitz semblent être ses deux plus vieux compagnons, Conor Sheary et Jake Guentzel démontrent de plus en plus de belles choses en compagnie du capitaine.

Sidney Crosby est un fabricant de jeu qui rend ses acolytes encore meilleurs. Pourquoi n’est-il pas alors en mesure de bien s’entendre sur un trio avec des joueurs qualifiés de «superstars»? Aucun fait ne pourrait expliquer ce phénomène, le tout demeurant dans le mystère et dans l’hypothétique. En analysant le jeu et le style de Crosby, on peut comprendre qu’il est parfaitement en mesure de se libérer de deux joueurs défensifs qui le couvrent sur le long des bandes. En jouant avec un joueur comme Kessel, il est fort probable que la couverture à deux ne soit réduite qu’à un seul pour surveiller plus adroitement un franc-tireur comme le 81. Comme Crosby n’est pas le joueur à compléter 80% de ses jeux de façon individuelle, on réduit ainsi ses options, ce qui expliquerait qu’il connait plus de succès avec des joueurs «moins dangereux», qui le deviennent en jouant avec le 87.

Et McDavid dans tout ça ?

Le phénomène semble se transposer chez les Oilers. Ce n’est pas n’importe quel joueur qui peut suivre le train McDavid lorsqu’il est sur son erre d’aller. Parlez-en à Milan Lucic, signé à l’été pour s’aligner sur le même trio que le capitaine des Oilers. L’expérience fut très courte et on cherche encore une combinaison gagnante pour le 97, qui trouve tout de même le moyen de produire de façon régulière. Récemment, c’est une combinaison avec Leon Draisaitl que Todd McLellan a tenté d’instaurer, mais comble de malheur, cela ne porte pas ses fruits.

Avec près de 472 minutes de jeux ensemble à cinq contre cinq, il semble que Draisaitl et McDavid ne produisent pas de façon constante ensemble. Bien que le rendement de McDavid ne baisse point, Draisaitl vit une sorte de léthargie malgré qu’il soit en compagnie d’un des meilleurs pointeurs de la ligue. En fait, selon les statistiques évoquées dans un billet de David Staples, on constate que McDavid produit plus lorsque Draisaitl est au centre du deuxième trio plutôt que sur son aile.

Avec Draisaitl: 2,96 buts comptés par 60 minutes de jeux à forces égales pour le premier trio versus 2,46 buts alloués.
Sans Draisaitl: 3,14 buts comptés par 60 minutes de jeux à forces égales pour le premier trio versus 1,77 buts alloués.

C’est donc dire que les succès du premier trio sont plus importants lorsque Draisaitl occupe le rang de deuxième centre plutôt que sur le flanc de McDavid. Draisaitl affiche un style de jeu prônant la finesse lorsqu’il est sur la première unité plutôt que de se servir de sa grosseur comme il le fait à titre de deuxième centre. David Staples suggère une stratégie s’apparentant à celle utilisée à Pittsburgh, soit de «jumeler un joueur rapide et un attaquant opérant dans les deux sens (2-way forward).» Il suggère Lucic ou Maroon sur un flanc et Slepyshev, Caggiula ou même Puljujarvi sur l’autre aile.

Au final, bien que plusieurs s’amusent à comparer les statistiques de nos deux hommes, il semble que l’analyse va au-delà du rendement offensif. L’apport dans leur équipe respective, leur arrivée quasi similaire dans la LNH et maintenant, la recherche de combinaison parfaite laissent beaucoup plus place aux comparaisons que les simples statistiques. Sidney Crosby n’a jamais dérougi malgré des compagnons de trio qui, sans lui, n’aurait jamais obtenu autant de points en carrière. Doit-on vraiment s’obliger à jumeler Draisaitl avec McDavid à Edmonton considérant la voie qu’a empruntée l’organisation de Pittsburgh avec son joueur étoile ?

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