Daniel Brière : joueur québécois majeur des années 2000 et lié aux Flyers même après sa retraite
Un an auparavant, nous vous rapportions l\’annonce, par l\’entremise d\’une lettre dans les colonnes du journal \ »Le Droit\ », de la fin de carrière de Daniel Brière. Fort de 18 saisons au sein de la Ligue Nationale, l\’attaquant faisait le choix de quitter les patinoires pour consacrer du temps à sa vie de famille. Mais depuis un an, le téléphone de \ »Danny\ » ne s\’est pas pour autant arrêté de sonner…
Sélectionné en première ronde du repêchage 1996 (24ème choix) par les Coyotes de Phoenix, c\’est cependant à Buffalo que l\’ancien des Voltigeurs de Drummondville a totalement explosé, réalisant notamment une superbe campagne 2006/07, où le capitaine des Sabres totalise 95 points, se voit désigné meilleur joueur du Match des Étoiles et conduit finalement ses équipiers jusqu\’en Finale de la Conférence Est. Malheureusement pour les hommes de Lindy Ruff, un énorme Daniel Alfredsson leur barre la route, pour propulser en 5 rencontres les Sénateurs vers une ultime confrontation face aux Ducks d\’Anaheim, qui finiront par vaincre l\’équipe phare d\’Ottawa. Après cette nouvelle déception en Finale de l\’Est, qui suit celle de 2006 face aux Hurricanes, Daniel Brière finit par entamer la seconde partie de sa carrière à l\’été 2007 lorsqu\’il décide de se joindre aux Flyers de Philadelphie sur le marché de l\’autonomie. Dans la ville de l\’amour fraternel, Danny se rapprochera du Graal en 2010, en participant à sa première et seule finale de la Coupe Stanley. Meilleur pointeur des séries cette année-là, il tombera en 6 matchs face aux Blackhawks de Chicago, portés par un exceptionnel Jonathan Toews. D\’une aventure de 6 saisons à Philly naissent des liens fort avec la cité pennsylvanienne, si bien que l\’après carrière du québécois s\’inscrit aujourd\’hui dans une ville où il a tout connu.
Désormais, Brière entraîne sur place l\’équipe de ses trois garçons et prend part, à titre d\’observateur, à plusieurs réunions de direction chez les Flyers. Honoré par l\’organisation, il voit avant tout son avenir sur la terre de l\’Oncle Sam, comme il l\’expliquait en avril dernier à Jean-François Plante, sur lapresse.ca:
« Je suis plus occupé maintenant qu\’à l\’époque où je jouais au hockey. Les gens connaissaient mon horaire. Ils savaient quand me rejoindre. Maintenant, je suis partout ! Je fais de la radio, j\’apprends les rudiments du métier administratif chez les Flyers […] Je suis aux États-Unis et je n\’ai pas l\’intention de venir m\’installer au Québec même si je reviens souvent ici. » précisait-il, en marge de son intronisation au Temple de la Renommée de la LHJMQ.
Un homme occupé donc, de part ses activités à Philadelphie, mais également via son engagement sur le circuit Courteau. Car si Danny Brière ne se voit pas revenir au Québec dans les années à venir, il n\’en reste pas moins toujours lié à sa terre d\’origine. En effet, notre homme n\’est autre que le copropriétaire de l\’Armada de Blainville-Boisbriand, entité dirigée par l\’ancien défenseur des Flames Joël Bouchard.
Dans cette LHJMQ où il a tant brillé, il fait maintenant office d\’immortel. Originaire de Gatineau et porte-couleur des Voltigeurs de Drummondville durant trois saisons, Brière a marqué l\’histoire statistique de la ligue junior québécoise, engrangeant 416 points en 198 parties ainsi que 7 trophées individuels. Si il n\’a jamais participé au tournoi de la Coupe Mémorial, l\’ami Danny a cependant vu son chandail numéro #14 retiré par son ancienne formation et est donc, depuis le printemps dernier, membre du Temple de la Renommée de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Sur lhjmq.qc.ca, Pierre-Luc Chenel nous rapporte les propos d\’un homme ému au moment de son intronisation :
« J?ai été très honoré d?entendre ces mots-là de la part de M. Courteau. Ce n?est pas quelque chose auquel j?imaginais avoir la chance quand je jouais junior. Tu espères avoir une carrière au hockey. C?est quelque chose dont je vais être très fier pour le reste de mes jours, de faire partie de ce groupe sélect de joueurs qui ont été honorés. »
Avec en tête, cette rencontre face aux Tigres de Victoriaville en novembre 1994, où le jeune espoir qu\’il était parvenait à se révéler sur la scène nationale. Alors que la LNH se retrouve bloquée par un lock-out, tout le Canada a les yeux rivés sur Alexandre Daigle, premier choix au total de l\’encan amateur durant l\’été précédent. Revenu pour une pige de 18 matchs avec les Tigres, le futur flop des Sénateurs se dresse face aux Voltigeurs et la rencontre sera retransmise sur les antennes de TSN :
« On parlait juste d?Alexandre Daigle à cause du lock-out dans la LNH et dans ce match, j?avais marqué 3 buts, donc ça avait été un peu un grand pas personnel de réalisé » se souvient Brière, qui conclut « Je pouvais tenir tête à des joueurs qui avaient été repêchés dans la LNH. »
Au final, avec un héritage partagé entre la LNH et les rangs juniors québécois, Daniel Brière peut faire le bilan de sa longue carrière avec fierté. Depuis, toujours actif dans le monde du hockey, il s\’est également illustré par sa générosité, comme le note Justine Mercier, rédactrice au journal \ »Le Droit\ », avec en juin dernier un don 150 000$ au département de pédiatrie du Centre intégré de santé et de services sociaux de l\’Outaouais. À sa façon, Brière continue de rendre ce que le hockey lui a donné. Et on ne peut que l\’en féliciter.
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