Depuis 2000, quel pourcentage des joueurs québécois repêchés par le Canadien accèdent à la LNH?
Chaque repêchage du Canadien, la même chanson se fait entendre: «Montréal ne repêche pas assez de Québécois.» Évidemment, lorsqu’on regarde certains compatriotes évoluer dans la LNH, on regrette amèrement les années où Montréal avait un droit de veto sur les joueurs Québécois au repêchage. De nos jours par contre, il s’adonne que la majorité des Québécois qui se font annoncer sur la grande estrade en juin entendent leur nom de la bouche de Trevor Timmins en fin d’encan.
Les opinions sont partagées sur ce sujet, mais un fait demeure: de moins en moins de Québécois trouvent preneur au repêchage annuel. Or, plusieurs se frayent un chemin vers les grandes ligues sans nécessairement être repêchés. On n’a qu’à penser à Yanni Gourde ou Jonathan Marchessault, qui sont tous deux des rouages importants pour leur formation respective. Toutefois, il faut faire bien attention lorsqu’on bâtit notre opinion sur le sujet du manque de Québécois chez le CH. Des cas comme Gourde et Marchessault, nous les comptons sur les doigts d’une main alors qu’on compte plusieurs milliers de joueurs issus de la LHJMQ depuis les années 2000.
Depuis le début du nouveau millénaire, le CH a tout de même sélectionné 23 Québécois sur un total de 18 repêchage. Malheureusement, comme ils sont tous issus des dernières rondes, peu d’entres eux se sont rendus chez les professionnels. Voici un courte portrait des joueurs Québécois repêchés par le CH depuis 2000:
– Des 23 joueurs choisis, 8 ont accédé à la LNH pour un pourcentage de 35%.
– Des 23 joueurs choisis, 15 n’ont jamais accédé à la LNH pour un pourcentage de 65%.
– Un seul joueur n’a jamais joué pour le CH, mais a joué tout de même 31 matchs en LNH répartis chez les Leafs et les Rangers. Il s’agit d’André Deveaux, choix de 6e ronde en 2002 du CH.
– Enfin, 7 joueurs québécois se sont rendus en LNH et ont endossé le gilet tricolore. Voici la liste de ces joueurs:
Joueur | Repêché quand | Matchs chez le CH | Points chez le CH |
---|---|---|---|
Jonathan Ferland | 7e ronde en 2002 | 7 | 1 |
Maxim Lapierre | 2e ronde en 2003 | 293 | 80 |
Guillaume Latendresse | 2e ronde en 2005 | 232 | 85 |
Mathieu Carle | 2e ronde en 2006 | 3 | 0 |
Gabriel Dumont | 5e ronde en 2009 | 18 | 3 |
Louis Leblanc | 1ere ronde en 2009 | 50 | 10 |
Charles Hudon | 5e ronde en 2012 | 101 | 38 |
Maintenant, listons les joueurs natif du Québec qui ont en quelque sorte échappé au Canadien depuis 2000 lors des deux premières rondes de chaque encan. Évidemment, la projection d’un joueur lors du repêchage à savoir s’il sera dominant dans cinq ans est toujours peu fiable. Il y a tellement de facteurs qui peuvent influencer le développement que rien n’est pour acquis, même pour des joueurs choisis dans le top 5. Certains ont un pourcentage de réussite projeté plus élevé que d’autres, mais en général, il n’est pas toujours canné qu’un joueur percera. Voici donc les Québécois «oubliés» par le CH depuis 2000:
– Patrice Bergeron (45e) vs Cory Urquhart (40e)
– Anthony Beauvillier (28e) vs Hoah Juulsen (26e)
La liste n’est pas longue et le constat est frappant. Le CH n’a pas «échappé» de Québécois au cours des deux premières rondes depuis 2000 tant que cela. Lorsqu’il y en avait de disponible pour la 2e ronde, Montréal n’avait tout simplement pas de choix de deuxième ronde. En général, des bons québécois qui performent actuellement et qui sont choisis au cours des deux premières rondes, il n’y en a pas tant que cela. Oui, le CH a échappé des joueurs de qualité, comme lorsqu’il a choisi David Fischer avant Claude Giroux (ce dernier est franco-ontarien !), mais c’est faux de dire que lors des deux premières rondes, le CH a préféré des Américains plutôt qu’un Québécois. Si, pour certains partisans, repêcher en 1er ou en 2e ronde un Québécois classé dans la 3e-4e ronde est plus important que de prendre le meilleur joueur disponible selon les recruteurs, le débat se clos immédiatement. Oui, les recruteurs l’ont échappé sur plusieurs sélections à travers les années, mais cela n’impliquait que très rarement, voire même jamais, un Québécois de souche.
Donc, je repose la question: est-ce la réalité de dire que le CH boude les Québécois lors des encans amateurs ?
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