Dossier: de quelle manière les Bruins parviennent-ils à créer et exploiter leurs nombreuses chances de marquer?
Avec une fiche de 10-6-0 et une place au deuxième rang de la Division Atlantique, les Bruins enchaînent, malgré les critiques qui ont émaillé la préparation de l\’équipe en amont de cette nouvelle campagne. Du haut de leurs 41 buts marqués, les hommes de Claude Julien se positionnent dans la bonne moyenne de la Ligue Nationale, avec une place de douzième formation la plus prolifique à travers le circuit. Certes de plus en plus versés dans la Marchand-dépendance, les B\’s se distinguent cependant par un réel équilibre de la ligne bleue à l\’alignement offensif, présentant des statistiques exemplaires en termes de différentiel de tirs (+74, le quatrième meilleur de la ligue, selon sportingcharts.com) et de lancers tentés par match (32,6 en moyenne, troisième équipe à ce chapitre en LNH). Au fil des rencontres, le jeu pratiqué par Boston génère ainsi de nombreuses chances de marquer, les attaquants manquant parfois de verve pour faire fructifier leurs nombreuses munitions…
La balance parfaite du premier trio
Constituée de Brad Marchand, Patrice Bergeron et David Pastrnak, la plus redoutable ligne des Bruins produit pour l\’heure au rythme espéré, emmenée par les 16 points (5 buts, 11 assistances) du natif de la Nouvelle-Écosse. De fait, l\’ailier et son compère tchèque (qui tourne à 14 points, dont 10 buts) compilent en cumulé une bonne trentaine d\’unités, leur duo formant la principale arme offensive des locataires du TD Garden. Au cœur des séquences de possession les plus assurées de son équipe, ce trident d\’élite se distingue par sa complémentarité, avec un Bergeron davantage destiné à œuvrer dans l\’ombre. Multiple vainqueur du Trophée Frank J. Selke récompensant son activité des deux côtés de la patinoire, le québécois équilibre la première ligne des B\’s de sa présence stabilisatrice et via son contrôle limpide de la rondelle, aussi bien sur le front de l\’attaque que dans le cercle de mise au jeu. Malgré son apport numérique relativement faible (2 buts, 2 assistances, 4 points), sa maîtrise technique permet au premier centre de s\’insérer parfaitement dans le mouvement collectif des siens, tout en étant bien épaulé par les deux snipers qui évoluent à ses côtés.
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Une alchimie que l\’on peut retrouver au niveau des statistiques de possession, notamment via l\’indice Corsi. Les chiffres postés par les trois camarades à ce chapitre sont ainsi totalement ébouriffants : Bergeron y trône à 61,69%, Marchand à 61,46% et Pastrnak complète l\’ensemble à 60,97%. Avec cette récolte, le trio d\’avants occupe tout simplement, selon puckalytics.com, les trois premières places de la ligue concernant le pourcentage Corsi des attaquants ! En compilant créativité, implication et mouvement, cette ligne se place ainsi comme l\’une des plus à même de faire un usage intelligent de la rondelle, rassemblant les qualités nécessaires pour développer des phases de possession bien exécutées. Également capables de s\’impliquer physiquement dans la bagarre pour le disque, les trois compagnons d\’armes s\’engagent de telle sorte que le jeu le long des bandes et dans l\’enclave n\’est jamais délaissé lorsqu\’ils évoluent ensemble à forces égales.
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Équilibrée autant dans l\’engagement physique que la justesse technique, cette ligne d\’attaque s\’impose au fil des matchs comme le pilier de l\’offensive à Boston. Avec deux ailiers franc-tireurs et un centre à tout faire, le premier trio des Bruins symbolise parfaitement la balance qui porte actuellement cette équipe : dominée par ses attaquants les plus prolifiques, soutenue par l\’accomplissement régulier des tâches plus sombres.
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Une domination très prononcée dans le cercle de mise au jeu
Avec 181 « faceoffs » remportés cette saison, pour un taux d\’efficacité de 58,8%, Patrice Bergeron se place là encore sous la lumière des projecteurs comme un membre important de l\’escouade du Massachusetts. À ses côtés, et selon hockey-reference.com, les troisième et quatrième centres Dominic Moore et Riley Nash remportent respectivement 54,9% et 54,7% de leurs mises au jeu, tandis que David Krejci limite la casse à 50,4%. Mises bout à bout, ces performances placent les Bruins au troisième rang de la ligue en termes d\’efficacité dans ce secteur, avec un taux de réussite collectif de 53%, d\’après puckbase.com. Une constante qui permet de souligner l\’apport important des joueurs de centre au sein de l\’alignement des Bruins. En effet, ceux-ci remplissent bien leur rôle des deux côtés de la patinoire, assumant leur part de travail dans la fabrication du jeu et offrant, pour certains d\’entre eux, une belle contribution sur le plan numérique (Krejci à 10 points dont 8 assistances, Moore à 6 points dont 4 buts).
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Maîtres du disque dans le cercle des remises en jeu, les B\’s s\’offrent ainsi plus de possibilités de conserver la possession en zone offensive, tout en s\’assurant de mettre plus facilement la main sur la rondelle dans leur propre territoire. Également capables d\’alimenter leurs ailiers de façon satisfaisante, les centres de Boston jouent actuellement d\’une manière propice à générer des chances de marquer pour leur propre formation.
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Quelques joueurs mobiles au sein de la défensive
C\’est également le cas de la brigade arrière locale, boostée par l\’arrivée sur la première paire de la recrue Brandon Carlo. Tête d\’affiche de l\’imposant contingent d\’espoirs détenus par les Bruins à la ligne bleue, le jeune américain s’épanouit dans un rôle de bloqueur de tirs épatant, formant un tandem imperméable avec Zdeno Chara (33 lancers stoppés pour lui cette saison et 35 pour Chara). Cependant, et à la différence de son vénérable partenaire, Carlo possède encore ses jambes de 20 ans, son apport dans le jeu ne se limitant guère à ses belles qualités d\’anticipation en défense. Patineur fluide, le natif du Colorado s\’impose par son style épuré comme un élément précieux sur les phases de transition, capable d\’accompagner et sécuriser la projection du disque vers l\’avant. Une contribution finalement illustrée par sa fiche de pointage, cumulant 4 unités (2 buts, 2 assistances, et un superbe ratio de +11) depuis le début de saison.
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Sur la seconde paire, c\’est Torey Krug qui se charge d\’apporter sa mobilité aux sorties de zone des siens. Le petit défenseur contribue lui aussi à hauteur de 4 points (1 buts, 3 assists), faisant par ailleurs valoir ses attributs de passeur et son lancer frappé surpuissant sur la première vague d\’avantage numérique. À forces égales comme en supériorité, Krug sait se mettre en position de fluidifier la circulation du disque, créant aussi le danger par l\’entremise de ses multiples coups de canon. De fait, l\’américain est actuellement le joueur des Bruins qui produit le plus de lancers, avec 97 tentatives cette saison. Une statistique évidemment influencée par le temps de glace accordé à notre homme sur les phases à 5 contre 4, où son tir est souvent mis à contribution, mais également significative du rôle important qui peut lui être confié le reste du temps. Krug génère ainsi de nombreuses chances de marquer via son hyperactivité au lancer.
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Avec ces deux arrières relativement mobiles qui avalent de longues minutes chaque soir, les Bruins recouvrent une certaine vitesse dans le jeu de transition. Sans pour autant faire partie des équipes les plus rapides de la ligue, Boston se place malgré tout comme une formation capable de se créer des opportunités en faisant habilement voyager le disque d\’un camp à l\’autre, se basant sur la réussite de ses tireurs pour finir le travail.
Des tares dommageables à la finition
Seul problème, l\’efficacité des B\’s aux abords de la cage n\’est guère, jusqu\’à maintenant, proportionnelle à l\’excellent travail réalisé en amont pour se créer des chances de marquer. Si l\’on a vu que Boston faisait partie des formations en mesure de se procurer un grand nombre d\’occasions par match, reste qu\’une certaine incapacité à convertir ces efforts reste latente sur la glace du TD Garden. En termes de pourcentage au tir (statistique rapportant le total de lancers au nombre de buts marqués), les Noir et Or pointent ainsi au 25ème rang de la Ligue Nationale, convertissant 7,66% de leurs tentatives. Il s\’agit, par exemple, d\’un taux de réussite inférieur à celui des Flames de Calgary (21ème avec 8,21%), une formation engluée dans le bas du classement et également gangrenée par de gros problèmes à la finition.
Afin de remonter dans la colonne des buts marqués, les Bruins devront donc se montrer plus tueurs aux abords de la cage. De fait, le groupe assemblé par Don Sweeney est actuellement en pleine de capacité de se créer ses propres chances de faire vibrer les cordages. Ces opportunités, ils les génèrent par l\’entremise d\’une domination silencieuse dans le travail de l\’ombre ou via une circulation du disque fluide et intelligente, à défaut d\’une foudroyante rapidité. Obtenir une possession de la rondelle plus fructueuse devrait donc être le but poursuivi dans les prochains jours par la troupe de Claude Julien, alors que ses hommes retrouveront leurs prochains adversaires d\’ici jeudi, avec un déplacement dans le Minnesota pour y défier le Wild.
[STATS_EQUIPE]BOS[/STATS_EQUIPE]
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