Dossier | Le Canadien, maître artisan de son malheur chez les joueurs de centre depuis plus de 15 ans

C’est connu de tous, le Canadien de Montréal manque énormément de profondeur chez les joueurs de centre. Depuis quelques années, on peut voir l’émergence de plusieurs joueurs chez le Tricolore, mais malheureusement, on parle plus d’un rendement éphémère auprès de joueurs de troisième trio qui bénéficient du manque de profondeur pour jouer sur les premiers trios. On n’a qu’à penser à Paul Byron, Dale Weise ou Philip Danault, qui sont tous de bons joueurs de deuxième trio ou même de troisième.

Or, à Montréal, le manque de profondeur au centre fait qu’un joueur comme Danault endosse un rôle qui n’est pas à lui, soit celui de premier centre. Si le Québécois a su se démener, on ne peut garantir un tel rendement pour les années prochaines. C’est là que l’on doit se pencher sur la réelle problématique de centre au sein de la formation montréalaise. Le repêchage et les transactions sont deux stratégies qui semblent échapper à l’organisation depuis la sélection de Tomas Plekanec en 2001. Seul réel joueur de centre de premier plan (plus maintenant mais…) repêché à l’époque en troisième ronde, l’organisation de la Sainte-Flanelle semble éprouver des difficultés sur les deux plans à acquérir un centre d’impact. Voici un aperçu des sélections du Canadien au poste de centre depuis le repêchage de 2001.

Après observation des sélections au repêchage chez le Canadien, on peut se rendre compte que plusieurs joueurs de centre sont passés sous le radar des recruteurs, optant pour d’autres joueurs lorsqu’est venue au tour de l’organisation de parler. Qui plus est, si la problématique de centre est alarmante depuis plusieurs années, on ne semble pas s’en rendre compte au point de changer la stratégie de repêchage. En effet, depuis 2001, un total de 37 défenseurs a été choisi par le Canadien et de ce lot, on ne peut considérer que 8 d’entres eux comme joueurs actifs dans la LNH.

Alors qu’on croyait qu’Alex Galchenyuk sauverait la donne pour les prochaines années, on semble de plus en plus abandonner dans son cas. Également, l’ailier naturel en Michael McCarron semble en voie de transformation pour en faire un joueur de centre en raison de son gabarit. Or, à Montréal, on ne l’utilise présentement que sur un quatrième et on jubile royalement lorsque celui-ci lâche les gants devant un opposant. Un «goon», ça se repêche après les cinq premières rondes, alors pourquoi autant de joie devant un choix de première ronde, sélectionné pour son imposant gabarit et sa capacité de compter des buts, qui endosse un rôle de pugiliste ?

Et au niveau des transactions ?

Si l’on observe au niveau des transactions sous la même période de temps, on constate que l’organisation n’a pas mis les efforts nécessaires à l’amélioration de la ligne de centre. Sous cet aspect, nous porterons cette fois un regard sur les joueurs de centre acquis par transaction, mais aussi, ce que l’organisation a payé pour ces joueurs.

C’est donc dire que la direction du Canadien n’a jamais vraiment réussi à mettre la main sur un centre dominant et la tâche de remplacer Plekanec au titre de premier centre revenait de droit à Alex Galchenyuk avant même qu’il n’ait foulé la glace du centre Bell une première fois. Malheureusement, le plan de développement semble avoir accroché quelque part dans son cas et la relève n’a pas été prévue par l’équipe de recruteur ainsi que par la direction. Évidemment, il est difficile de réaliser des transactions d’envergure, comme le dirait si bien Bergevin. Toutefois, si ce discours revient chaque année de la bouche du directeur général, ce n’est que pour une seule raison: le Canadien n’a rien pour marchander. À qui la faute dans ce cas ?

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