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Dossier | L’héritage du hockey soviétique influence-t-il la LNH d’aujourd’hui?

Pendant plus d’une décennie, la rivalité opposant l’URSS au Canada a marqué au fer rouge l’histoire du hockey sur glace. De la Série du Siècle en 1972, à la finale de la Coupe Canada 1987, les deux nations se sont affrontées dans ce qui restera comme une incroyable opposition de style. Les Russes, très mobiles et coordonnés, ont magnifié au fil des années le jeu tel que pratiqué depuis leurs équipes de jeunes. Aujourd’hui, si la puissance de l’Est est nettement moins marquée qu’auparavant, plusieurs éléments laissent à penser que l’héritage de l’Armée Rouge sur le hockey-nord américain est, en revanche, toujours vivace.

Des idées et méthodes novatrices

Commençons par le commencement. Depuis la naissance du système soviétique, seul une poignée de coachs se sont succédé à la tête de l’équipe nationale. Au début des années ’70, Vsevolod Bobrov et Boris Kulagin dirigèrent la sélection au cours des premières grandes confrontations face à des joueurs de la LNH. En 1978, l’arrivée de Viktor Tikhonov sur le banc a marqué l’apogée de la domination russe, avec trois médailles d’or olympique (’84, ’88, ’92) mais aussi une victoire écrasante sur l’Unifolié en finale de la Coupe Canada ’81 (8-1). Sous la houlette de cet entraîneur froid et autoritaire, les Soviétiques ont également connu leur plus cuisant revers avec le Miracle sur Glace en 1980, ainsi que la défaite en 3 matchs lors des finales de la Coupe Canada ’87.

Mais sans conteste, le coach ayant eu la plus grande influence sur le hockey russe reste Anatoly Tarasov, considéré aujourd’hui comme l’un des tacticiens les plus innovants, tous sports confondus. Pendant près d’une décennie, celui-ci servi comme co-entraîneur de l’URSS aux côtés d’Arkady Chernyshev (qui était officiellement le numéro 1). Outre ce règne à la tête de l’équipe nationale, Tarasov fut également le technicien du CSKA Moscou, le club central de l’Armée Rouge (devenu une franchise de KHL), sur une période incroyablement longue (1947/1974, avec quelques interruptions). À sa tête, notre homme supervisait entre autres la formation des jeunes joueurs. Bien aidé par la centralisation de l’état soviétique, il y posa les bases de ce qui allait devenir la matrice du hockey russe pour près d’un demi-siècle.

Le corps de la sélection était en effet issu des rangs de son organisation, passant par les différentes étapes du système qu’il avait élaboré. De prime abord, la principale caractéristique de son hockey reste sa forte nature idéologique. Au fil des compétitions, le mouvement, la passe et le collectif étaient mis en avant, en accord avec la doctrine communiste qui régissait alors la société russe. Au Kremlin, l’équipe nationale était vue comme un outil politique, servant à démontrer la domination du modèle socialiste à travers le monde. Mais pour Tarasov, ces principes se voulaient surtout techniques, la passe étant selon lui le meilleur moyen de construire le jeu, de s’offrir des occasions de but.

À l’origine, comme beaucoup d’autres techniciens et hockeyeurs russes (Bobrov et Chernyshev notamment), Tarasov était passé par l’école du soccer, qui enseigne toute l’importance des situations de deux-contre-un. Dans son système, l’élimination du joueur adverse se fait en créant un surnombre, donc en trouvant un partenaire de passe. Le porteur du disque est donc tout aussi responsable de la bonne exécution de cette passe, que son équipier prêt à la recevoir, et c’est au porteur de se mettre dans la position idoine pour transmettre la rondelle. Pour y parvenir, les joueurs doivent acquérir une certaine intelligence tactique. Les déplacements sur la glace et donc, la qualité du patinage, possèdent ainsi une importance cruciale.

Pour développer ce style, Tarasov a mixé les influences : soccer, Bolchoï (la célèbre compagnie de danse classique), jeu d’échecs… La créativité, la technique et l’excellence physique ont dû converger vers une forme d’attaque totale, où défenseurs et avants se partageaient les responsabilités offensives. Cette vision du jeu est parfaitement résumée par ces deux citations de Tarasov lui-même, reprises dans un papier du New York Times publié à sa mort, en 1995:

« Même s’il existe une limite à la vitesse de patinage de chaque joueur, il n’y en a aucune pour ce qui est des efforts créatifs, ou de la progression » a-t-il déclaré. « Un hockeyeur doit avoir la sagesse d’un joueur d’échecs, la précision d’un tireur d’élite et le rythme d’un musicien. Mais par dessus tout, il doit être un superbe athlète. »

Logiquement, cette quête de l’excellence devait être soutenue par un régime d’entraînement particulier. Très intensives, les séances dirigées par Tarasov mêlaient exigence et innovation, avec une volonté claire d’amener les joueurs au pic de leur condition physique. En matière de déplacements sur la glace, un focus était mis sur la nécessité de patiner aussi vite vers l’avant, que vers l’arrière. Avec les moyens mis à sa disposition, le coach du CSKA faisait en sorte de perfectionner au mieux les qualités techniques de ses hommes, employant de méthodes peu orthodoxes pour l’époque.

Cela passait notamment par l’usage de cônes et de plots, une originalité pour les années ’40-’50, période à laquelle il développa son programme. Pour la préparation physique, Tarasov privilégiait également l’entraînement hors-glace, donnant une place majeure à des séances personnalisées pour ses joueurs. Le soccer et le handball étaient régulièrement pratiqués et des éléments d’aérobic étaient aussi incorporés. Enfin, le technicien russe se distinguait, d’après certains, par son choix de quantifier le nombre de passes réalisées et leur pourcentage de réussite, afin de mesurer au mieux la possession du disque. D’aucuns y voient l’une des origines de ce que nous appelons aujourd’hui « statistiques avancées ». Et ce, dès les années ’50…

Mettre l’accent sur la passe et le mouvement signifiait par ailleurs revoir l’organisation tactique de ses unités. Pour Tarasov, les cinq joueurs devaient attaquer et défendre en même temps, en ne faisant aucune distinction entre les postes. Cette méthode laissait libre cours à la créativité, mais demandait également de vraies qualités d’anticipation. L’influence des Échecs, où la notion de « coup d’avance » est primordiale, n’était donc pas uniquement symbolique.

Progressivement, le style développé par Anatoly Tarasov permis à l’URSS de remporter un nombre impressionnant de championnats du monde, consacrant la domination d’un pays pourtant étranger au hockey avant le travail de son grand technicien. Les Vsevolod Bobrov et autres Viktor Tikhonov qui suivirent après son départ (il était tombé en disgrâce auprès du régime) assumèrent ensuite le poids de son héritage, en conservant les mêmes principes de jeu, jusqu’à l’inévitable dislocation de l’empire soviétique.

Détroit, terre d’influence

1991. Avec la chute de l’URSS et le départ de plusieurs vedettes de l’Armée Rouge vers la LNH, celle-ci s’impose comme une Ligue à dimension mondiale, mariant les influences nord-américaines, russes et européennes. Rapidement, cette migration de l’ensemble des meilleurs joueurs du Vieux Continent vers le circuit Bettman a marqué le début d’une certaine uniformisation du hockey pratiqué à travers le Monde. Partout, le style physique chéri au Canada s’est imposé comme une norme.

Toutefois, l’influence russo-européenne a également eu droit de citer outre-Atlantique, avec le soutien de techniciens de renom. Avant l’effondrement du bloc communiste, un coach en particulier s’est inspiré des méthodes de travail mises en place par Tarasov. Son nom? Scotty Bowman, le record-man de victoires pour un entraîneur-chef de LNH. Après ses premières confrontations face aux Russes, l’ancien tacticien du CH et des Red Wings a rapidement décelé le décalage majeur entre le hockey tel qu’il le connaissait depuis sa carrière de joueur, et celui, moins statique, imaginé par Tarasov. Dans cet excellent article du Globe & Mail signé Eric Duhatschek, Bowman évoque un camp d’entraînement observé à Montréal, dans les années ’50:

« Je ne l’oublierais jamais. Dick Irvin Sr. était le coach, et il dessinait deux lignes sur la glace afin de diviser la surface en trois tiers » explique-t-il. « L’ailier gauche devait rester à gauche, le centre au milieu et l’ailier droit à droite de la ligne. Et il était très pointilleux par rapport à ça. Le centre pouvait bouger un peu, mais si vous étiez un ailier gauche, vous étiez responsable d’un tiers de la glace. Idem pour l’ailier droit. »

Cette conception du jeu, alors bien ancrée dans les esprits, sera largement bousculée lorsqu’en 1972, la Série du Siècle a rebattu les cartes du hockey mondial. Le style soviétique faisait alors forte impression dans l’esprit de Bowman:

« Je l’ai étudié de manière intensive » raconte-t-il. « Les arrières canadiens (Serge Savard, Guy Lapointe, Brad Park, Gary Bergman, Rod Seiling, Bill White et Pat Stapleton) étaient tous de bons défenseurs offensifs. Mais si vous jetez un œil aux statistiques lors de cette Série, ils n’ont pratiquement rien fait. Ils pouvaient difficilement marquer le moindre point, à cause de la façon de jouer des Russes. »

Petit à petit, le technicien décryptait le jeu de l’URSS et ses caractéristiques, orientées vers la possession du disque. Il y décelait notamment une certaine filiation avec le soccer, où la possession est davantage déterminée par le nombre de passes réussies que de tirs pris:

« Leur style était différent. C’était un jeu de possession, ils ne prenaient pas beaucoup de lancers, les tirs étaient principalement des chances de marquer et ils utilisaient les cinq joueurs sur la glace pour la plupart des offensives, et à chaque fois qu’ils avaient le disque. Ils ne le perdaient pas, et souvent cela se terminait avec une chance de marquer. Leur jeu était tourné vers le collectif, leurs lancers n’étaient pas très puissants » détaille-t-il, en entretien avec Jared Clinton du Hockey News. « Ils ne tiraient pas beaucoup. Mais ils pouvaient vraiment passer la rondelle, et ils jouaient de manière si différente, car il était beaucoup question d’anticipation. C’était un peu comme au soccer, vous voyez, lorsque vous devez placer la balle là où l’adversaire ne pourra pas la récupérer. C’était différent. Une bonne part de notre jeu est allée dans le leur, et une bonne part du leur dans le notre. »

Comme expliqué dans ce superbe texte de Quinn MacKeen, de mapleleafshotstove.com, cette fascination a eu tôt fait de modeler les futures équipes de Scotty Bowman. Avec le Canadien, le coach a transposé ce style de possession du disque pour forger sa première dynastie dans les années ’70. Mais c’est bien-sûr à Détroit que l’entraîneur-chef allait faire passer cette philosophie à la postérité, avec la constitution du fameux « Russian Five ». À l’origine, l’unité soviétique la plus marquante comprenant deux futurs Red Wings était la « Green Unit », avec le duo formé par Slava Fetisov et Alexei Kasatonov en défense, et la ligne « KLM », Vladimir Krutov, Igor Larionov et Sergei Makarov, en attaque. Quelques années plus tard, Larionov et Fetisov atterrissaient dans le Michigan, rejoignant leurs compatriotes Slava Kozlov, Sergei Fedorov et Vladimir Konstantinov, tous repêchés auparavant par la franchise.

Rapidement, les deux vétérans s’imposaient comme des influences importantes pour leurs cadets, au sein d’une formation assemblée dans l’optique développer un jeu de possession dominant. Aussi, lorsque Bowman décida d’aligner ses cinq Russes sur la même unité en 1995, il ouvrit la porte à une nouvelle ère au sein de son organisation. Quand ils évoluaient ensemble, les joueurs venus de l’Est éblouissaient leurs coéquipiers par leur qualité de passe et de patinage. Toutefois, le coach canadien se cantonnait à rassembler ses joueurs russes lors des rencontres les plus importantes, afin de désorienter l’adversaire. Une sur-utilisation aurait permis aux autres formations de trouver un moyen de les contrer. En saison régulière, Bowman se plaisait donc à disperser son contingent d’ex-Soviétiques, afin de distiller cette philosophie de possession sur l’ensemble d’un alignement des plus denses. À leurs côtés, les Steve Yzerman, Brendan Shanahan et autres Nicklas Lidstrom s’épanouissaient eux aussi dans un style redoutable de confiscation du disque.

Progressivement, Bowman adaptait le modèle de hockey total imaginé par Tarasov au jeu rugueux de la LNH. Il s’employait à impliquer de manière identique défenseurs et attaquants dans l’offensive. Cette identité est parfaitement illustrée par le rôle particulier qu’il attribuait à Sergei Fedorov, un attaquant surdoué capable d’inscrire une centaine de points par saison, qui fut pourtant repositionné plusieurs fois en défense par son coach. Enfin, cette nouvelle approche forçait la direction des Red Wings à revoir son protocole de sélection lors des encans amateurs, en mettant davantage l’accent sur les capacités techniques. Du « Russian Five », c’est toute une culture qui s’est créée à Détroit, symbolisée par l’apogée, en 2008, du groupe dirigé par Mike Babcock. Une formation constituée, dans son noyau, de top-joueurs européens repêchés par l’organisation (Pavel Datsyuk, Nicklas Lidstrom, Henrik Zetterberg, Johan Franzen ou Nicklas Kronwall). Tous des hockeyeurs solides dans le maniement du disque et capables de s’imposer dans un système privilégiant la possession de la rondelle.

Dans la LNH d’aujourd’hui

Cette filiation, on la retrouve aujourd’hui du côté de Toronto, où Shanahan et Babcock ont pris les commandes de l’équipe locale. À nouveau, l’accent est mis sur les qualités techniques, avec de nombreux jeunes joueurs dotés de bonnes mains. On pense ainsi aux Auston Matthews, Mitch Marner, William Nylander, Connor Brown, Morgan Rielly ou Nikita Zaitsev, mais aussi aux espoirs Kasperi Kapanen, Andreas Johnson, Brendan Leipsic ou encore Jeremy Bracco.

Cette saison, les hommes de Mike Babcock ont d’ores et déjà apposé leur griffe sur la Ligue, avec une première participation aux Séries Éliminatoires depuis 2013 qui se profile. Sous les ordres de l’ancien coach des Red Wings, les Leafs ont mis en place un système proche de celui utilisé dans les belles années à Détroit et donc, témoin de l’impact culturel du « Russian Five ».

Principal point commun, l’utilisation de l’ensemble des joueurs présents sur la glace dans la construction de l’offensive. Un style radical mis en évidence par l’analyste Jack Han qui, sur son compte twitter, tient une petite rubrique nommée « 1-Minute Tactics ». L’un de ses épisodes du début de campagne était consacré aux Maple Leafs et à leur « hockey total », impliquant en permanence quatre joueurs lors des séquences de possession:

Si Han s’emballe un peu en parlant de tactique révolutionnaire, nous y verrons avant tout l’illustration de l’héritage bien ancré des principes élaborés par Tarasov, puis repris par Bowman, qui incitent les joueurs à s’investir continuellement dans l’attaque, peu importe leur poste. Les phases de possession impliquent l’ensemble de l’unité, ce qui conduit les joueurs à dépasser leur fonction.

Toutefois, cet héritage ne se transmet pas uniquement dans les rangs professionnels, puisqu’il influence aussi les coachs amateurs. C’est notamment le cas de Doug Brown, ancien joueur de LNH, qui s’est entretenu quelques semaines plus tôt avec Craig Custance, d’ESPN. Passé par Détroit au moment du « Russian Five », Brown a été très marqué par le style développé sous Scotty Bowman, qu’il tente humblement de dupliquer à son niveau. Aujourd’hui, notre homme entraîne dans un programme de jeunes dans le Michigan, où il a notamment dirigé des talents tels que Zach Werenski, Dylan Larkin ou Kyle Connor. Plusieurs joueurs qui sont arrivés dans le circuit Bettman avec une certaine maturité, doublée d’une vraie créativité, qu’ils doivent en partie à son enseignement. Brown explique:

« Je leur disais: tu es un joueur de hockey, peu importe l’endroit où tu te trouves au moment de la mise au jeu. Joue. Utilise le gardien si il le faut. Passe le disque, change de position. Si tu entrevois une bonne raison de monter en attaque, monte en attaque. Je leur laissait très peu de règles » assure-t-il. « Grâce à Scotty Bowman et au  »Russian Five », on a décroché notre diplôme sur la compréhension et la création d’opportunités. D’autres sports, comme la crosse ou le soccer, vous apprennent à créer des deux-contre-un… Lors des Olympiques 1980, c’est là que nous avons vu a quel point les Russes étaient bons. C’était le commencement. »

Notre homme met aussi en avant l’intelligence et la vision du jeu:

« C’est le cerveau, ce n’est pas le corps. C’est le cerveau qui permet de se créer du temps, de l’espace via le mouvement, afin de générer des deux-contre-un. Il analyse. Le cerveau est un muscle qui s’exerce, pour continuer à apprendre. »

Fait intéressant, Custance nous apprenais par ailleurs que Doug Brown est également consultant auprès du Lightning de Tampa Bay:

Une information qui interpelle, puisque le coach local Jon Cooper est reconnu par beaucoup comme un technicien laissant une certaine liberté à ses joueurs. D’année en année, les Bolts ont d’ailleurs su attirer les foules à l’Amalie Arena en développant un hockey offensif, célébré pour sa créativité et sa qualité technique. En 2015, la troupe de Steven Stamkos est même passée proche de remporter la Coupe Stanley. Sauf que cette année-là, comme deux fois auparavant, c’est un autre groupe de joueurs remplis de talent qui s’est dressé en finale pour arracher le précieux trophée.

Depuis 2010, les Blackhawks de Chicago représentent en effet un modèle d’excellence au sein de la Ligue Nationale, avec 3 Coupe Stanley remportées au cours de l’ère Joel Quenneville. Sculptée par Dale Tallon et Stan Bowman (tiens, tiens…), cette formation a su développer, comme les autres champions récents, son identité propre, basée sur un concept dominant. Si les Kings sont réputés pour leur mélange de maîtrise et de robustesse, ou les Penguins pour leur impressionnante rapidité sur les phases de transition, les Hawks, eux, ont fait la part belle à la technique pour construire leur règne. Et là encore, Scotty Bowman y voit une certaine filiation:

« Quand je regarde Chicago, avec Toews et Hossa qui jouent ensemble, je trouve qu’il y a des similarités avec les Russes » explique le légendaire coach, toujours dans The Hockey News. « Ils aiment circuler autour de la zone offensive, pour essayer de trouver subitement un partenaire. »

Évidemment, prétendre que la LNH a totalement assimilé le style l’Armée Rouge serait absurde. S’il existe bien des vestiges de cette identité dans la façon de jouer, de diriger et surtout, de penser le hockey, reste que la contribution des Soviétiques s’est aussi diluée dans un jeu plus global que jamais. L’évolution des tactiques défensives a également contribué à l’aseptisation du style russe. Et pour une dernière fois, c’est Scotty Bowman qui nous l’explique:

« De nos jours, c’est plus difficile dans le territoire offensif, car vous avez cinq gars qui vont venir le densifier dans la zone dangereuse, et c’est tout aussi difficile de se créer des chances de marquer, en raison des systèmes de blocage des lancers initiés par les entraîneurs. Le jeu est totalement différent. »

Mais l’héritage, lui, subsiste encore.

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