Dossier | Plekanec, Pacioretty, Beaulieu, Emelin… on veut les échanger, mais comment? Galchenyuk peut-il être comparé à Tyler Seguin?
Après la défaite du Canadien aux mains des Rangers, plusieurs partisans réclamaient la tête d’un ou de plusieurs joueurs de leur équipe chérie. Les performances hautement décevantes de Max Pacioretty ont soulevé l’ire des partisans, à l’instar de celles de Beaulieu, qui n’a point été en mesure de se tailler une place dans l’alignement pour le match décisif. Et que dire de la saison médiocre de Plekanec et des demandes incessantes d’envoyer le contrat d’Emelin sous d’autres cieux malgré qu’il peut se montrer efficace avec son jeu physique. Vraiment, on peut parler d’une saison gâchée à Montréal, mais peut-on vraiment se permettre d’échanger tout le club ?
Des années de misère au centre
Il est évident qu’un trou béant demeure au sein de l’alignement du CH. Comment peut-on parler de profondeur au centre lorsque le tout est mené par Phillip Danault, un très bon troisième partout ailleurs dans la LNH. Heureusement, le Québécois a sauvé les meubles en connaissant sa meilleure campagne depuis le junior en termes de production offensive. Toutefois, il semble que la problématique des centres à Montréal ne date pas d’hier. Voici un court aperçu des meilleurs productions de joueurs de centre au cours des 10 dernières années:
Saison | Meilleur centre | Buts | Passes | Points |
---|---|---|---|---|
2015-2016 | Alex Galchenyuk | 30 | 26 | 56 |
2014-2015 | Tomas Plekanec | 26 | 34 | 60 |
2013-2014 | David Desharnais | 16 | 36 | 52 |
2012-2013 | Tomas Plekanec | 14 | 19 | 33 |
2011-2012 | David Desharnais | 16 | 44 | 60 |
2010-2011 | Tomas Plekanec | 22 | 35 | 57 |
2009-2010 | Tomas Plekanec | 25 | 45 | 70 |
2008-2009 | Saku Koivu | 16 | 34 | 50 |
2007-2008 | Tomas Plekanec | 29 | 40 | 69 |
2006-2007 | Saku Koivu | 22 | 53 | 68 |
On peut constater que Tomas Plekanec a longtemps été le centre le plus productif de l’équipe. Or, le scénario n’est plus du tout comme tel et personne ne semble en mesure de le remplacer. Ce manque de profondeur, voire même de talent pur, à la position de centre amène son lot de problèmes dans le jeu du CH. Comme l’équipe ne comporte que Radulov qui est en mesure d’entrer en territoire ennemi sans lancer la rondelle en fond de zone, le temps de possession du CH en ressort grandement affecté. Une problématique qui se transpose dans l’avantage numérique du CH, comme on a pu constater lors de la série contre les Rangers.
En effet, le Canadien n’a compté qu’à trois reprises en six rencontres pour un total de 20 opportunités. Lorsqu’on observe les meilleurs avantages numériques qui oeuvrent dans le circuit, on constate qu’un roulement de position s’effectue à même la zone adverse. Or, chez le Canadien, deux seules options s’imposent: passer à Weber ou bien tirer la rondelle dans le fond de la zone. Sans un joueur de centre efficace, il est pratiquement impossible de regagner la rondelle en fond de territoire, d’où la raison pourquoi le Canadien a eu le pire différentiel Corsi pour le nombre de tirs tentés, incluant les tirs bloqués et ratés en avantage numérique cette saison selon des données recueillies sur Hockey Reference.
Galchenyuk peut-il être comparé à Seguin ?
Maintenant, les espoirs sont fondés sur Alex Galchenyuk, choix de première ronde en 2012. Or, celui-ci ne répond pas aux attentes et l’impatience gagne les partisans qui souhaitent du changement après ces séries décevantes. Un changement d’air serait-il nécessaire ? Peut-être, mais on pourrait également s’attendre à constater un effet de type « Tyler Seguin » si un tel scénario se produit. En effet, Seguin tardait à se développer à la position de centre chez les Bruins et malgré une bonne saison en 2011-2012, il plafonnait par la suite, jusqu’à ce qu’il soit échangé aux Stars.
On connait la suite. Seguin devient le centre tant attendu et il s’impose dans la colonne des marqueurs avec quatre saisons consécutives avec plus de 70 points. Présentement, Galchenyuk possède plus d’expérience qu’en affichait Seguin à l’époque de cette fameuse transaction. Doit-on user de patience encore avec l’athlète de 23 ans afin d’éviter de le regretter dans deux ans ? Je vous laisse le soin de répondre à cette question…
Maintenant, comment procède-t-on ?
Cette fameuse question. Beaucoup de joueurs «à échanger», mais peu de valeur en banque. Nathan Beaulieu ne présente pas vraiment les qualités d’un top 4 actuellement et à moins d’une insertion dans un «package deal», il est dur d’imaginer qu’un club paie cher pour lui. Toutefois, si on veut faire une place à Sergachev l’an prochain, on doit prendre des décisions au sein de l’organisation. Beaulieu risque donc fort bien d’être le principal acteur d’une transaction de débarras.
Au niveau de Tomas Plekanec, son salaire astronomique non proportionnel à sa production freine clairement les ardeurs des équipes. Présentement, Plekanec serait une bonne option pour une équipe qui se cherche un bon centre fiable de troisième trio, mais pas au coût de 6M$ pour encore deux ans. Bon nombre de gens souhaitent son départ pour Las Vegas. Un scénario possible, car l’équipe voudra se nantir de bons vétérans pour débuter dans la ligue. Malheureusement, une transaction impliquant Plekanec serait difficilement réalisable.
Max Pacioretty a peut-être déçu en séries, mais quel club se débarrasserait d’un compteur de 35 buts minimum qui coûte 4,5M$ par année ? J’ai cette réponse: personne ! Certes, il est l’un des joueurs qui cumulent le plus de buts dans un filet désert, mais n’empêche qu’après toutes ces années où Montréal se cherchait un joueur capable d’inscrire plus de 20 buts par année, l’organisation peut enfin compter sur un joueur qui en offre 35. Son contrat étant encore valide pour deux saisons, il représente clairement l’une des meilleures aubaines de la LNH. Échanger Pacioretty alors que le club peine à inscrire des buts? Rien n’est impossible, mais le prix devra en valoir la chandelle.
Enfin, le seul problème avec Alexei Emelin est son contrat. Son rendement comme quatrième défenseur est très pertinent pour un club dont la robustesse n’est pas la force première. Pourrait-il quitter pour Las Vegas ? Possible, étant donné que seul son contrat de 4,1M$ dérange. Toutefois, ce problème ne s’applique pas seulement à Emelin. Si l’on additionne les salaires de Shaw, Emelin, Plekanec et Petry, on parle de 19,5M$. Une telle somme vaut-elle vraiment ces quatre joueurs ? L’été s’annonce mouvementé à Montréal et Marc Bergevin devra s’inspirer de son homologue de Tampa Bay, Steve Yzerman, afin de liquider du salaire inutile pour ensuite combler les vides de l’alignement tout en gardant en tête que la prolongation de contrat de Carey Price approche à grands pas.
[STATS_EQUIPE]MTL[/STATS_EQUIPE]
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