En 2011 le toit coulait, en 2018 on n’a toujours pas colmaté les trous

La page Facebook de RDS a publié un vidéo souvenir datant du 28 février 2011 dans lequel on voit le directeur général de l’époque, Pierre Gauthier qui s’adresse aux médias après que la date butoir des transactions soit terminée. Cette saison-là, le Canadien avait terminé 6e de la conférence de l’Est et s’était fait éliminer en 1re ronde contre les Bruins de Boston en 7 matchs et c’était une saison à laquelle on avait dû se passer de Andrei Markov après qu’il se soit fait détruire le genou par Eric Staal des Hurricanes.

Gauthier avait ceci à dire aux journalistes.

Presque 1 an plus tard, Gauthier était congédié et on faisait place à Marc Bergevin, car le CH venait de connaître l’une des pires saisons de son histoire. Pourquoi je fais cette analogie ce matin? Parce que 7 ans plus tard, le toit coule encore et on se retrouve encore avec des trous, car les réparations temporaires n’ont pas résisté.

L’alignement actuel du Canadien a toujours des trous, mais il y a moyen de les colmater, mais tout dépend de comment on le fera et ça appartient à l’architecte et à l’entrepreneur (pour rester dans l’analogie de monsieur Gauthier). À quoi ressemblerait l’alignement du Canadien si les joueurs étaient tous au bon endroit dans l’organigramme?

Le premier point à souligner, c’est que je n’ai pas pris soin d’insérer Nikita Scherbak et Noah Juulsen dans l’alignement actuel, car ils ne sont pas dans la LNH depuis suffisamment longtemps pour se prononcer à savoir si on doit leur faire une place absolument dans l’alignement. L’autre point, c’est que j’ai volontairement oublié certains noms comme Byron Froese, Jordie Benn, David Schlemko et Logan Shaw, car pour moi, ce sont tous des gens pouvant entrer et sortir de l’alignement sans affecter le rendement de l’équipe. On ne peut pas donner autant de minutes à ces joueurs, car ils ne peuvent tout simplement pas les prendre.

Le dernier point de cet alignement est très clair: il manque un premier joueur de centre et un défenseur pouvant jouer sur la première paire défensive. Je ne vous apprends rien de ce côté, mais maintenant qu’on connaît les faiblesses de cette équipe, comment on fait pour colmater ces trous pour que ce soit durable?

Le repêchage?

Le repêchage de 2018 sera bon pour la LNH, mais la qualité des joueurs se situe davantage chez les défenseurs et les ailiers. On ne peut pas s’attendre à avoir un joueur de centre de premier plan en repêchant simplement, mais le besoin défensif pourrait être comblé cependant. On dit souvent qu’on ne doit pas repêcher en fonction de ses besoins, mais en fonction d’une vision à long terme, mais le Canadien a un besoin défensif criant et la profondeur du repêchage est au niveau de la défensive. C’est donc un bon moment pour l’équipe de combler un besoin dès l’an prochain.

On ne doit pas non plus fonder ses espoirs sur la loterie du repêchage. Tant mieux si on remporte la loterie Dahlin, mais sinon, on doit penser à l’éventualité qu’on devra repêcher dans les alentours du 6e ou 7e rang au total. La loterie aura lieu entre la fin de la saison régulière et le début des séries et plusieurs partisans du CH devraient être devant leur télé à ce moment.

Trop d’ailiers, pas assez de centres

Si Marc Bergevin demeure en poste, c’est l’occasion pour lui de frapper le grand coup durant la saison morte. On a tellement d’ailiers pouvant jouer sur le top 9 offensif qu’on doit en faire jouer quelques-uns sur le 4e trio et même en placer dans les gradins durant les matchs. Marc Bergevin n’a pas été convaincant lundi soir dans son point de presse en affirmant que Pacioretty n’était pas disponible et c’est également la même chose concernant Alex Galchenyuk.

S’il devait commencer la saison 2018-19 avec aucun centre de qualité sur son 1er trio, Marc Bergevin en serait assurément à sa dernière saison chez le Canadien, car au final, il a été engagé pour combler les besoins de son équipe et ça fait 6 ans qu’il dit qu’il n’est pas capable de combler ces besoins, donc si tu n’es pas capable, tu dois être congédié. Le repêchage de 2018 et l’ouverture du marché des joueurs autonomes seront intéressants à suivre du côté du Canadien et Marc Bergevin (ou son remplaçant) n’a pas le droit de se tromper cet été.

Un très long camp d’entraînement

Les 18 derniers matchs de la saison doivent servir de camp d’entraînement pour l’équipe. Hier soir, Claude Julien a employé une 2e vague d’avantage numérique formé de Charles Hudon, Artturi Lehkonen, Alex Galchenyuk, Victor Mete et Mike Reilly, donc tous des gars de 24 ans et moins et on a vue la rondelle être contrôlé de belle façon. On reprochait à Julien de ne pas faire suffisamment jouer ses jeunes joueurs, maintenant qu’il n’y a plus vraiment d’enjeu, il doit les mettre sur la glace et les évaluer afin de trier ceux qui peuvent aider l’équipe et ceux qui ne le peuvent pas et ça inclus le gardien Charlie Lindgren dans cet équation.

Pour reprendre l’analogie de Pierre Gauthier, le toit coule, mais ce sera cet été qu’on verra si on le répare de la bonne façon pour que ce soit durable et efficace ou si on continue de boucher les trous temporairement pour continuer d’accueillir le plus de monde possible.