En pleine course aux séries, comment expliquer que les meilleurs attaquants obtiennent un temps de jeu de quatrième ligne?
Le constat était frappant au dernier match. Si Jonathan Drouin était vanté d’être sur la deuxième unité en compagnie de Jesperi Kotkaniemi, la réalité était bien différente lorsqu’on observait le match. Au final, Drouin concluait la rencontre avec un temps de jeu de 10:55 pour 12:28 dans le cas de Kotkaniemi. En guise de comparaison, Jordan Weal et Nate Thompson ont vu la glace pour un total de 15:36 et de 14:23 respectivement. Si ces deux gaillards de quatrième trio étaient présagés pour être utilisés sur l’avantage numérique, sachez qu’il ne s’agit pas ici d’un grand facteur à considérer puisque Montréal n’a été en «powerplay» qu’à une seule reprise dans le match contre les Flyers.
Les meilleurs joueurs ne peuvent s’exprimer
Lorsqu’on regarde les autres formations en course pour une place en séries, le constat est alarmant pour la formation de Montréal. Pourquoi des gars comme Barzal, Duchene, Panarin, Dubois, Aho, Williams et la liste continue, obtiennent un temps de jeu supérieur à 20 minutes au sein de leur équipe ? Vous me direz: «mais ces joueurs sont meilleurs que les nôtres à Montréal.» Peut-être, mais ce qui importe, c’est de voir à quel point les meilleurs éléments de chaque formation aspirant à accéder aux séries sont sollicités au niveau du temps de jeu alors qu’à Montréal, on semble être en mode participatif. Tout le monde joue, tout le monde a du plaisir ! Rappelons qu’il s’agit ici de la LNH, pas de la catégorie peewee C du hockey mineur.
C’est donc alarmant de constater que les cinq meilleurs marqueurs de l’équipe en Max Domi, Tatar, Drouin, Gallagher et Danault affichent un temps de jeu au dernier match comme suit:
– Domi: 14:29
– Tatar: 15:42
– Drouin: 10:55
– Gallagher: 16:15
– Danault: 18:33
Rien n’a enlevé à Danault, car il mérite amplement son temps de jeu, mais il demeure anormal de voir que Max Domi et Tomas Tatar ne sont pas plus souvent sur la patinoire que lui. Même son de cloche pour Gallagher, qui affiche quand même plus de 30 buts encore cette année. On semble avoir peur de ne donner que 7-8 minutes au quatrième trio à Montréal et on semble également effrayé de faire jouer les meilleurs attaquants pendant 22 minutes.
Le temps des auditions est terminé et Claude Julien doit faire jouer ses meilleurs éléments. Oui, Drouin est en panne, c’est assez évident. En l’étiquetant comme étant sur le deuxième trio avec Kotkaniemi, mais lui donner un temps de jeu de quatrième ligne, aussi bien laisser faire. À 90% du temps dans la LNH, le quatrième trio n’obtient même pas 12 minutes de temps de jeu. À Montréal, le «quatrième trio» joue autant sinon plus que les deux meilleurs marqueurs de l’équipe. L’approche défensive que le CH adopte ces derniers temps les coulera si Julien ne revient pas à la base. En début d’année, il y avait du hockey excitant à Montréal, axé sur la vitesse et sur l’offensive. Ça porté fruit ! Maintenant, on semble être retourné dans le bon vieux style «sur les gardes» du CH, préférant se défendre plutôt qu’attaquer.
Même à Tampa Bay, où la qualité de la profondeur est effrayante, on ne se gène pas pour faire jouer les gros canons pendant plus de 20 minutes, faisant en sorte que le dernier trio obtient les graines restantes, avec un temps de jeu avoisinant les 8-9 minutes. Venez pas me faire croire, chère organisation du Canadien, que la profondeur du CH est plus solide qu’à Tampa pour se permettre de faire jouer tout le monde de façon équitable, surtout en mode «course aux séries.»
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