Est-il trop tôt pour parler de congédiement? | Serait-ce la bonne décision?
Force est d’admettre qu’après la 6e défaite de suite aux mains des Kings de Los Angeles, le Canadien rentrera à la maison en fin de semaine avec un constat d’échec, et ce, même s’ils parviennent à décrocher leur 2e gain de la saison contre les Ducks vendredi soir. On a fait un peu le tour de ce qui pouvait ne pas fonctionner chez le Canadien hier, mais en dehors de l’attaque anémique, la défensive ne livre simplement pas la marchandise et malheureusement pour l’organisation, c’est un problème que Marc Bergevin aurait dû voir venir avant d’effectuer tous ces changements.
Les partisans en parlent depuis un petit moment, mais certains médias commencent à soulever la question. Serait-il temps de remercier le personnel de direction du Canadien de Montréal? Avant de parler de congédiement, il faut avant tout connaître les raisons de celui-ci et ça va bien au-delà d’une simple fiche de 1-5-1 après 7 rencontres de début de saison.
Repêchage et développement
Ce sont 2 mots clés importants pour bâtir une organisation solide et performante et si on regarde le Canadien, on constate que sous l’ère Bergevin, le repêchage n’a pas été des plus fructueux. Depuis 5 ans, les seuls qui endossent présentement l’uniforme tricolore et qui ont été repêché par la direction Bergevin, c’est Alex Galchenyuk, Charles Hudon, Victor Mete, Arturri Lehkonen et Jacob de la Rose. Ce n’est pas si mal quand on regarde l’ensemble, mais outre Galchenyuk, aucun d’entre eux n’est un choix de 1re ronde et de tous les choix de 1re ronde obtenus, on les a soit échangés, soit envoyé dans les mineurs parce qu’ils ne sont pas assez bons pour se tailler une place à Montréal et on ne parle pas non plus des choix de 2e ronde échangés pour des joueurs marginaux comme Andrew Shaw et Jeff Petry.
On reconnaît la vision de Trevor Timmins lorsque vient le temps de se demander si le Canadien produit des joueurs de la LNH et on se rend compte que Timmins a repêché beaucoup de joueurs ayant patiné au moins 1 fois dans la LNH, mais les derniers joueurs repêchés par lui et qui sont vraiment des joueurs d’impact sont Max Pacioretty, Ryan McDonagh, P.K. Subban et Carey Price. Doit-on inclure Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher? On n’a qu’à se demander si les 2 attaquants font vraiment la différence, année après année et on aura notre réponse.
On a du mal à injecter du talent par voie de repêchage à cette équipe et les acquisitions estivales et par voie de transaction ne donnent pas le rendement espéré.
On efface et on recommence
C’est souvent ce qui est soulevé sur les réseaux sociaux. On échange ce qui a de la valeur pour faire le plein de choix et on rebâtit avec du sang neuf et du nouveau talent, tout en changeant le personnel de développement au passage, mais est-ce la bonne solution?
Le point important dans tout ça, c’est qu’une équipe qui termine, volontairement ou non, dans le bas du classement, elle doit s’assurer de repêcher le bon joueur et surtout de bien le développer afin de remonter rapidement, car on doit se demander si les partisans de la Sainte-Flanelle seraient en mesure d’endurer 3 à 5 ans de mauvaises performances afin d’en avoir 10 à 12 de succès par la suite. Beaucoup de gens ne sont pas d’accord avec cette philosophie, car on croit que ce n’est pas la meilleure façon de faire, mais si on jette un coup d’oeil sur les derniers gagnants de la coupe Stanley, le résultat est clair.
Saisons | Gagnants | Saisons difficiles de suite |
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2016-2017 | Penguins de Pittsburgh | 4 + lock-out 2005 |
2015-2016 | Penguins de Pittsburgh | 4 + lock-out 2005 |
2014-2015 | Blackhawks de Chicago | 5 + lock-out 2005 |
2013-2014 | Kings de Los Angeles | 6 + lock out 2005 |
Afin d’éviter les répétitions, on ne retient que les 4 dernières saisons, mais la dernière équipe à avoir remporté la coupe sans avoir passé par le fond du classement, ce sont Bruins de Boston en 2011 et ensuite on remonte aux Red Wings en 2008.
Plusieurs équipes ont emprunté ce chemin pour se hisser parmi les meilleures formations comme les Blues, les Blue Jackets, les Capitals, les Oilers et les Maple Leafs et on se demande si Montréal ne devrait pas en faire autant.
Les dirigeants passent, mais la même directive persiste
La dernière coupe Stanley du Canadien remonte à 1993 et on parlera du 25e anniversaire sans coupe Stanley au printemps prochain. Depuis le congédiement de Serge Savard, 5 directeurs généraux se sont succédé durant ces 25 années et le constat demeure le même. On est content de voir du sang neuf au départ, mais la lune de miel n’est que de courte durée lorsqu’on s’aperçoit que la commande du président, c’est seulement de se qualifier en séries, saison après saison.
On peut comprendre le propriétaire de vouloir une équipe comme le Canadien en séries, car ce sont des revenus bruts et même avec une élimination hâtive en 1re ronde, le propriétaire fait plusieurs millions. On voyait d’un nouvel oeil l’arrivée de Marc Bergevin, car il arrivait d’une organisation qui venait de remporter une coupe Stanley en 2010 et il y avait participé en assistant Stan Bowman et en apprenant de Dale Tallon, donc lorsque le Canadien a terminé 28e au classement en 2012, plusieurs partisans croyaient à une reconstruction comme l’ont fait les Hawks.
Au lieu de cela, on est parvenu à aller chercher des joueurs nous permettant de gagner en saison régulière dès maintenant, sans toutefois nous rendre jusqu’à la coupe, mais il n’a jamais été question de reconstruction pour la direction du Canadien.
Une reconstruction se ferait sans Price et Weber
Il est encore beaucoup trop tôt pour parler de reconstruction après seulement 7 rencontres, mais si on congédie Marc Bergevin, ou même si on le garde en poste et qu’on lui demande de reconstruire à neuf, on devrait regarder les possibilités d’échange pour Carey Price et Shea Weber pour la simple et bonne raison que quand le Canadien deviendrait une puissance de la ligue, les 2 joueurs étoiles seraient en fin de carrière et possiblement incapable de livrer la marchandise attendue pour une équipe prétendante à la coupe Stanley. C’est maintenant qu’on réalise que c’est en 2012 qu’aurait peut-être dû avoir lieu cette reconstruction avec une explication bien précise aux partisans qu’une équipe solide s’en viendrait dans les 5 années suivantes. Les repêchages de 2013 à 2016 ont produit des joueurs exceptionnels comme Nathan MacKinnon, Jonathan Drouin, Rasmus Ristolainen, Aleksander Barkov, Aaron Ekblad, Leon Draisaitl, Connor McDavid, Patrik Laine et bien d’autres encore, donc malgré de difficiles moments, le Canadien aurait de bons talents, tant en attaque qu’en défense et un gardien de but au sommet de sa carrière pour remonter au classement.
Serait-ce nécessaire de congédier Marc Bergevin dès maintenant? Non parce que le Canadien peut encore se remonter avec 75 matchs à disputer cette saison, donc la panique n’a pas lieu d’être. Cependant, le Canadien a-t-il ou aura-t-il ce qu’il faut pour soulever la coupe Stanley dans un avenir proche? Vous, qu’en pensez-vous?
[STATS_EQUIPE]MTL[/STATS_EQUIPE]
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