Finalement, les séries auront grandement profité au Canadien de Montréal
Lorsque le CH s’est fait confirmer qu’il entrait dans la ronde préliminaire, j’étais de ceux qui trouvaient cela absurde. Comment, avec la saison qu’a connu le Canadien, pouvait-on penser qu’une telle formation aurait une chance ? La formation de Claude Julien aura su me faire mentir, disposant des Penguins lors de la ronde préliminaire. Lorsque c’est arrivé, la déception était palpable puisqu’en gagnant, on mettait une croix sur le 9e choix au repêchage. »Tout cela pour une ronde de plus, » disais-je jadis. Ce fut néanmoins le cas. Les Flyers disposent du Canadien dans un duel partiellement dominé par Montréal. Le Canadien n’était toutefois pas de taille, mais l’équipe s’est bien battue. On repêche finalement au 16e rang.
De prime à bord, je trouvais le tout très dommageable pour l’équipe. Au 9e rang, on s’assurait d’un joueur qui possédait un avenir dans la NHL de manière presque assurée tellement le potentiel du top10 était élevé. Malheureusement, on se retrouve au 16e rang. Ce n’était pas si grave, puisqu’on savait qu’un bon joueur allait tomber dans les mains de Marc Bergevin. On se retrouve donc avec Kaiden Guhle, alors que Cole Perfetti, Marco Rossi, Seth Jarvis et Yaroslav Askarov étaient tous disponibles au 9e échelon. Lorsqu’on regarde cela, c’est très triste. Par contre, Marc Bergevin a su nous convaincre lors de la période morte que les séries ont grandement servi à l’organisation; elles auront servi à attirer des joueurs.
Bénéfices à l’interne
Cette présence en séries a eu un impact sur les troupes à l’interne. On sait qu’on peut parvenir à se démarquer en séries maintenant et comme on y a goûté, on veut y retourner, séries COVID ou non. La troupe de Claude Julien a montré du caractère lors des récentes éliminatoires et c’est de bon augure pour la prochaine saison. Des gars comme Gallagher et Petry ont tout de suite réitéré leur engagement avec l’organisation puisqu’on croit en la philosophie actuellement. Qui plus est, les jeunes de l’organisation apprennent maintenant dans un environnement prônant la victoire, et non le simple développement. Certes, le développement est important, mais une évolution au sein d’une équipe qui gagne, c’est encore mieux.
Je sais très bien qu’en saison l’année dernière, le club ne démontrait en aucun cas les qualités d’une équipe de séries. Par la force des choses, on s’y est retrouvé et l’équipe s’est bien battue sans un gros alignement. C’était encourageant et suffisant pour oublier la saison de misère que fut celle de 2019-2020, un sentiment ressenti auprès de plusieurs partisans que je qualifierais comme étant une fausse confiance. C’est sur cette »fausse confiance » malheureusement qu’on a bâti un club pour la prochaine saison. Un club pour retourner en séries. Les éliminatoires ont permis d’ajouter des éléments manquants, mais est-ce que ce sera suffisant ?
Une destination intéressante…PARDON?
Longtemps, on a affirmé que Montréal n’est pas intéressante comme destination pour un joueur autonome. Pourtant. Joel Edmundson et Tyler Toffoli ont décidé de se lier au CH pour quelques années. Joel Edmundson n’avait aucune obligation de prolonger son contrat avec Montréal même si ses droits furent acquis via transaction. Le défenseur était libre comme l’air et pouvait amplement signer ailleurs. Il a choisi Montréal. Les excuses de l’impôt et d’un club incapable de gagner, elles sont subitement disparues. Pourquoi donc ?
Dans un texte de Richard Labbé, qui s’est entretenu avec Tyler Toffoli, le nouveau venu du Canadien, on comprend que le joueur souhaitait vraiment se joindre au CH. Lorsqu’on regarde son salaire, on constate qu’il n’a pas signer pour plus cher afin de compenser pour les impôts élevés du Québec. Il a signé parce qu’il voulait être à Montréal. Tout simplement. Voici ses propos:
»Je vais te dire pourquoi. Pendant les séries l’été passé, j’étais avec les Canucks, dans la bulle à Edmonton, et on avait vraiment beaucoup de temps libre. Alors je me suis mis à regarder des matchs de hockey chaque jour à la télé, et je me suis mis à regarder les matchs du Canadien. J’ai vu la façon dont cette équipe disputait ses matchs, j’ai vu combien tous les joueurs du club travaillaient à chaque fois, l’effort qu’ils y mettaient. Et puis j’ai vu les changements que la direction du club a effectués par la suite… Alors j’avais envie de faire partie de l’aventure. On a pris la décision en famille, ma femme et moi, et on avait envie de vivre ça »
Extrait de l’article de Richard Labbé
En partant, au début de notre conversation, T.Toffoli m'a expliqué qu'il a grandi dans un marché de hockey, et qu'il avait maintenant envie de jouer dans un marché de hockey. C'est pour ça, et pour gagner, qu'il est ici.
Mon texte: https://t.co/fJT6HOHBSb— Richard Labbé (@Richardlabbe) October 23, 2020
Ça en dit gros, très gros. Si le Canadien ne s’était pas présenté comme il l’a fait en séries, Marc Bergevin n’aurait possiblement pas réussi à convaincre Toffoli, un marqueur de 25-30 buts qui apportera beaucoup à l’équipe. Cette présence en séries a également permis d’échanger un centre de 4e trio contre un ailier robuste de top6. Bon, c’est une façon de voir les choses dans la transaction Domi-Anderson, mais on s’entend que Domi n’est pas du tout »un centre de 4e trio ».
L’éclosion de jeunes comme Suzuki et Kotkaniemi a permis à l’organisation de croire en son tandem d’espoirs. Ainsi, Max Domi a chuté dans la hiérarchie et rapidement, on n’avait plus de place pour lui. Si ce n’était pas des séries, on aurait peut-être encore pensé que Kotkaniemi n’est pas près et Domi aurait eu son utilité. Pour ma part, je pense encore que Kotkaniemi éprouvera quelques difficultés l’an prochain, mais il sera mieux entouré. Qui sait ce que cela peut donner ?
Le fait est que les séries ont permis de mettre en lumière plusieurs choses:
– On avait besoin d’un auxiliaire en saison et puisqu’en séries, on savait que Price ferait le travail. L’auxiliaire permettra d’aller chercher des victoires en saison pour reposer encore plus Price afin qu’il conserve sa dominance en séries.
– Suzuki et Kotkaniemi sont des joueurs de centre d’avenir à court terme. Encadrons-les afin de les permettre de se développer au sein d’un club gagnant.
– Max Domi ne cadre plus du tout dans la philosophie.
– On manque de profondeur en défensive.
– On a besoin de gars qui marquent des buts.
Ainsi, Marc Bergevin peut cocher les cases dans sa »to-do list ». On a ajouté de la robustesse (Anderson), de la profondeur en défensive (Edmundson) et du talent de marqueur (Anderson et Toffoli). Qu’est-ce que ça a coûté ? Max Domi et un 9e choix, sans toucher à la banque d’espoirs.
À mon humble avis, avec l’alignement que le CH présente à l’heure actuelle, je ne crois pas qu’on puisse parler d’équipe aspirante à la Coupe. Par contre, on l’a souvent dit, le CH veut profiter d’une fenêtre du moment que Price et Weber seront encore capable de suivre. Ce moment, c’est maintenant. Marc Bergevin prend un fort pari en »y allant » avec cet alignement plutôt que d’opter pour une reconstruction complète.
Les séries ont été bénéfiques pour le CH puisqu’elles ont placé l’organisation dans la colonne des destinations intéressantes. Josh Anderson (7 ans), Toffoli (4 ans), Edmundson (4 ans), Gallagher (6 ans) et Petry (4 ans) ont décidé de participer à l’aventure et ils ont démontré qu’ils VEULENT être à Montréal. Les séries auront servi à cela.
Malheureusement, les séries auront aussi permis à l’organisation d’être aveuglée par un faux sentiment de confiance en leur moyen. Espérons que les ajouts effectués feront le travail, sinon on trouvera le temps long !
Commentaires