Gabriel Landeskog est-il vraiment un joueur de concession?
Au coeur des nombreuses rumeurs de transaction précédant la date limite des échanges, le nom de Gabriel Landeskog demeurera au Colorado pour le restant de la présente saison. Selon ces mêmes rumeurs, Boston et Ottawa étaient dans les plus intéressés à ses services. Toutefois, le prix demandé par Sakic aurait été quelque peu élevé pour les organisations tant auprès de Duchene que de Landeskog. Une fois la poussière retombée et les spéculations terminées, peut-on vraiment confirmer hors de tout doute que Gabriel Landeskog peut porter l’étiquette de joueur de concession??
Un deuxième choix réellement dominant ?
L’attaquant suédois a été sélectionné comme deuxième choix lors de l’encan 2011, tout juste après Ryan Nugent-Hopkins. Au sein de cette toute première ronde, Landeskog est celui qui a cumulé le plus de points (274) actuellement dans la LNH. Or, il est également celui qui a disputé le plus de rencontres dans le circuit Bettman, n’ayant été blessé que très peu et en n’ayant jamais été relégué aux mineurs. Seul joueur de cette ronde qui porte le «C» sur son chandail, Landeskog demeure toujours un pilier important dans l’organisation de l’Avalanche.
Peut-on tout de même dire qu’il est un joueur de concession partout dans la LNH ? Au Colorado, les espoirs étaient bien fondés en lui pour le devenir. Toutefois, il semble que l’étiquette de joueur de franchise revient plus à Nathan MacKinnon qu’à Landeskog lui-même. Si l’on compare sa moyenne de points par rencontre avec les autres joueurs sélectionnés au cours de la même ronde, on peut observer que Landeskog n’a pas réellement l’impact d’un joueur portant ce titre:
Gabriel Landeskog (2e): 0,66 points par partie
Ryan Nugent-Hopkins (1er): 0,66
Jonathan Huberdeau (3e): 0,64
Mark Scheifele (7e): 0,73
Rickard Rakell (30e): 0,52
En observant ces chiffres, on peut affirmer qu’outre Mark Scheifele, ces joueurs ne correspondent pas au profil de joueur de concession. Nugent-Hopkins est bien loin de ce titre alors qu’il maraude le deuxième, parfois même le troisième trio. Du côté d’Huberdeau, son rendement va au-delà de la production offensive, étant bon dans les deux sens de la patinoire.
Et qu’en est-il des vrais joueurs de concession ?
Et si l’on pratiquait le même exercice avec de vrais joueurs de franchise ? Regardons certains joueurs de concession qui ont été repêchés au cours des dix dernières années.
Jonathan Toews (3e en 2006): 0,87 point par partie
Claude Giroux (22e en 2006): 0,88
Patrick Kane (1er en 2007): 1,01
Max Pacioretty (22e en 2007): 0,73
Steven Stamkos (1er en 2008): 0,99
Erik Karlsson (15e en 2008): 0,81
John Tavares (1er en 2009): 0,91
Tyler Seguin (2e en 2010): 0,85
Vladimir Tarasenko (16e en 2010): 0,82
Connor McDavid (1er en 2015): 1,09
Jack Eichel (2e en 2015): 0,78
En constatant ces chiffres, on peut en ressortir que Landeskog n’affiche en aucun cas le rendement d’un joueur de concession, du moins pour le moment. Comme l’explique DJ Bean du CSNNE, le meilleur comparatif à faire avec l’attaquant suédois serait avec Tyler Seguin. Celui-ci a connu un début de carrière plutôt lent en guise de production offensive avant d’être échangé à Dallas. Présentement, son rendement de 0,85 point par rencontre le place dans la catégorie des joueurs de concession alors qu’il fut, à l’époque, repêché au même rang que Landeskog, mais l’année précédente.
Une transaction aurait-elle l’effet identique sur Landeskog ? Seul l’avenir nous le dira, puisque tout porte à croire que le capitaine de l’Avalanche devrait être échangé à l’été. Toutefois, le prix demandé semble s’apparenter à celui pour un joueur de concession, ce qui a tendance à faire reculer les organisations intéressées. Peut-on vraiment réaliser une transaction au gros prix en espérant qu’il en devienne un ? Sacrifier l’avenir d’une équipe pour un joueur que l’on espère qu’il explosera les saisons suivantes ? La transaction ayant amené Seguin à Dallas n’impliquait pas de grands noms ni de choix de première ronde. Bien sûr, ce n’est que par après qu’on peut affirmer que les Bruins se sont fait voler.
L’Avalanche sera-t-elle les prochains à voler un autre club où sera-t-elle la victime cette fois ? Au final, dans le cadre d’une transaction d’une telle envergure, on doit payer pour ce que le joueur est actuellement et non ce qu’il deviendra peut-être.
[STATS]4986[/STATS]
Commentaires