Il y a le talent, mais il y a aussi le coeur | La raison du succès des Sénateurs en séries 2017
Le 8 mai 2016, Guy Boucher fut nommé entraîneur-chef des Sénateurs d’Ottawa après le congédiement de Dave Cameron. Tout de suite lorsque la nouvelle est sortie, plusieurs analystes voyaient les Sénateurs se classer en séries éliminatoires et pourquoi? Guy Boucher est un entraîneur exigeant, mais capable de trouver un moyen pour sortir le meilleur de ses joueurs à chaque match.
Il arrivait dans une équipe avec un bon noyau de joueur mélangé de jeunes talentueux avec de bons vétérans et mené par un capitaine dont le talent est incroyable. C’était facile de dire qu’avec une bonne éthique de travail et un bon système de jeu, que cette équipe parviendrait à se classer parmi les 16 équipes ayant une chance de gagner la coupe Stanley. La saison a débuté de mauvais pieds chez les Sénateurs et ils ont eu leur lot d’embûche. L’entraîneur québécois n’a pas manqué de le souligner dans son dernier point de presse de la saison hier après l’élimination face aux Penguins de Pittsburgh.
Clarke MacArthur le miraculé
Le camp d’entraînement a été marqué de rebondissement lorsque l’attaquant Clarke MacArthur subissait une commotion cérébrale en plein match intra-équipe, une 4e en 19 mois seulement.
Le prospect Patrick Sieloff, qui a été obtenu dans la transaction envoyant Alex Chiasson aux Flames de Calgary, a asséné une violente mise en échec à MacArthur dans le coin de la patinoire en voulant probablement démontrer qu’il était capable de jouer de façon intense et engagé. Normalement, ce genre de match n’est jamais vraiment marqué par de grosses mises en échec afin d’éviter des blessures aux joueurs réguliers, mais Sieloff s’est fait montrer par Bobby Ryan qu’il n’aurait jamais dû faire ce genre de geste. MacArthur avait déjà subi une commotion cérébrale l’année précédente et ça l’avait confiné qu’à 4 petits matchs dans toute la saison régulière, mais voilà que moins d’un an plus tard, il en subit une autre et cette fois, celle-ci pourrait compromettre sa carrière.
Le 20 janvier, la direction des Sénateurs annonce que la saison de MacArthur est terminée, car il y a une limite à ce que le cerveau humain puisse endurer. Pierre Dorion a donc travaillé afin de donner de l’aide à son entraîneur en allant chercher des joueurs comme Tommy Wingels, Alex Burrows et Viktor Stalberg entre autres, mais le 4 avril dernier, un certain Clarke MacArthur prend part au match les opposants aux Red Wings de Détroit. Sa volonté de revenir au jeu a pu déjouer tous les pronostics et même tous les diagnostics des médecins.
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Saison difficile pour Craig Anderson
Anderson est normalement sujet à blessure lorsque l’on regarde sa carrière, mais cette fois la blessure n’était pas physique, car sa conjointe Nicholle a été diagnostiquée d’un cancer. Le gardien américain de 36 ans a dû quitter 3 fois l’organisation des Sénateurs pour ces raisons et en novembre dernier, Anderson est allé au chevet de sa femme pour une durée indéterminée.
Boucher a donc dû gérer cette adversité, car bien qu’il soit normal qu’un joueur aille prendre soin de sa femme, la LNH n’arrête pas ses activités pour ça. Par chance, Boucher s’est vu donné de l’aide lorsque l’ancien du Canadien, Mike Condon est arrivé par voie de transaction avec les Penguins de Pittsburgh.
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Condon a repris son rôle de #2 lorsqu’Anderson a été littéralement chassé de la maison par sa conjointe, car selon elle, il serait plus utile sur la glace à faire ce qu’il aime qu’à la maison à regarder ses coéquipiers travailler fort pour des victoires et d’autant plus qu’elle prenait du mieux dans les dernières semaines.
Apprendre à la dure pour Mike Condon
Les partisans du Canadien connaissent le gardien américain pour avoir créé la surprise du camp d’entrainement de 2015 en devenant l’adjoint de Carey Price. Malheureusement pour le tricolore, la saison de Price s’est terminée abruptement en novembre et Condon a dû prendre la relève. Il a obtenu 55 départs, ce qui est énorme pour un gardien recru dans la LNH, mais dans les circonstances, il a fait le travail. Malheureusement pour lui, l’arrivée d’Al Montoya l’a fait quitter la métropole par le biais du ballottage en octobre dernier, mais il a obtenu une chance en or en novembre lorsque Pierre Dorion faisait son acquisition afin de venir prendre la relève d’un Craig Anderson absent.
Guy Boucher n’a pas tardé à lui faire confiance en lui donnant plus de 25 départs de suite et Condon a répondu à l’appel avec une très bonne fiche de 19-14-6 et en cumulant pas moins de 5 jeux blancs. On dit qu’Anderson est une pièce maîtresse dans les succès des Sénateurs, mais durant la saison 2016-17, Condon a contribué de brillante façon lorsqu’il a dû pallier la perte d’Anderson, car il est passé par là chez le Canadien.
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Pierre Dorion mérite sa nomination
Date | Joueur acquis | Joueur donné | Équipe |
---|---|---|---|
27 juin 2016 | Patrick Sieloff | Alex Chiasson | Calgary Flames |
18 juillet 2016 | Derick Brassard + 2e ronde 2018 | Mika Zibanejad + 7e ronde 2018 | New York Rangers |
2 novembre 2016 | Mike Condon | 5e ronde 2017 | Pittsburgh Penguins |
24 janvier 2017 | Tommy Wingels | Zack Stortini + Buddy Robinson + 7e ronde 2017 | San Jose Sharks |
1er février 2017 | Marc Hagel | Considération future | Minnesota Wild |
27 février 2017 | Alex Burrows | Jonathan Dahlen | Vancouver Canucks |
28 février 2017 | Viktor Stalberg | 3e ronde 2017 | Carolina Hurricanes |
1er mars 2017 | Jyrki Jokipakka + 2e ronde 2017 | Curtis Lazar + Mike Kostka | Calgary Flames |
Ce sont les transactions qu’a faites Pierre Dorion depuis son entrée en poste en avril 2016. Chacune d’entre elles a eu un impact direct sur la formation, car lorsque des blessures sont survenues durant la saison, il a toujours pu amener de nouveaux joueurs en réaction.
Il a également pu voir que le projet Curtis Lazar n’allait pas fonctionner à Ottawa et n’a pas tardé à agir pendant qu’il pouvait encore obtenir quelque chose de concret pour lui, ce qui est tout à son honneur.
La volonté peut parfois dépasser le talent
Dans les 3 séries auxquelles les Sénateurs ont pris part, on les classait toujours comme étant négligé, car sur papier, ils affrontaient une équipe considérée plus forte. C’était un peu moins clair dans la série contre les Bruins, mais contre les Rangers et contre les Penguins, jamais on n’aurait vu les Sénateurs sortir gagnants.
Le travail de Guy Boucher fut colossal derrière son banc et les histoires personnelles de MacArthur, Anderson et à la rigueur, celle de Condon ont donné de la force aux joueurs et c’est ce qui les a menés en 2e prolongation d’un 7e match contre les champions de la coupe Stanley. Avec un peu plus de profondeur offensive, ils auraient peut-être pu se présenter en finale contre les Prédateurs, mais au final, la meilleure équipe a gagné.
C’est une chose d’avoir du talent, mais c’en est une autre d’avoir du talent et de la volonté, comme quoi c’est bien vrai que lorsque tu es classé en séries, tout peut arriver.
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