Il y a maintenant sept ans, un drame survenait sur la patinoire du Centre Bell
Nous sommes en plein coeur de la saison 2010-2011. Les Bruins de Boston et les Canadiens de Montréal se disputent la tête de la division Atlantique au plus fort de leur rivalité. Les Bruins (46-25-11) et le CH (44-30-8) se positionnaient très bien pour une place en séries. Commençons par un court regard sur les forces en présence au cours de cette saison remplie en émotion.
Bruins Boston
Meilleur marqueur: Milan Lucic (62 points)
Gardien partant: Tim Thomas
Mise en contexte
Les Bruins présentent un alignement plutôt intéressant avec quatre joueurs dans la mi-vingtaine en tête des marqueurs. En effet, Lucic, Bergeron, Krejci et Horton en sont à l’aube de leur carrière et déjà, ils ont un impact certain sur l’alignement. Pendant ce temps, le jeune Brad Marchand commence à faire ses classes, alors qu’il n’a que 22 ans. Entraîné par Claude Julien, les Bruins accueillent également une jeune recrue de 18 ans du nom de Tyler Seguin. Celui-ci complète la saison avec 22 points en 74 matchs. On commence également l’année avec Blake Wheeler, que l’on refile à Atlanta contre Rich Peverley.
Dans le filet, on observe une belle lutte pour le poste de premier gardien entre Tuukka Rask et Tim Thomas. C’est finalement ce dernier qui a le vote de confiance de Claude Julien. Les Bruins peuvent compter également sur une bonne vague de vétérans en Mark Recchi, Michael Ryder et Zdeno Chara. Cette année-là marquera d’ailleurs la dernière campagne de Marc Savard, de nouveau sonné d’une commotion cérébrale sévère.
Canadiens de Montréal
Meilleur marqueur: Tomas Plekanec (57 points)
Gardien partant: Carey Price
Mise en contexte
On en est à la deuxième saison d’un vent de changement chez le CH. L’ère Carbonneau-Gainey derrière le banc est révolue et on fait place ;a Jacques Martin pour diriger le club. L’organisation fait également l’acquisition de nombreux joueurs qui ravivent l’espoir chez les partisans. En 2009-2010, on accueille Scott Gomez, Mike Cammalleri et Brian Gionta, trois joueurs qui ont connu du succès ailleurs avant de se greffer au CH.
Lors de la saison que l’on observe dans ce billet, en 2010-2011, on souhaite que les succès se poursuivent. Après tout, Gomez avait conclu sa première saison chez le CH avec 59 points, alors que Cammalleri (50) et Gionta (46) avaient également bien fait. On veut poursuivre sur cette vague une fois en 2010-2011. Ces trois joueurs connaissent malheureusement des baisses de production marquantes alors que le bon vieux Tomas Plekanec se montre toujours aussi fiable. En défense, on accueille une jeune recrue du nom de P.K Subban, qui s’établit comme meilleur marqueur chez les arrières de l’équipe.
On greffe également des vétérans à l’équipe avec Jeff Halpern, Paul Mara, Brent Sopel et Jaroslav Spacek. En plus de Subban, de nombreux jeunes joueurs se pointent le nez dans l’alignement: Lars Eller (acquis contre Halak), David Desharnais, Yannick Weber, Ryan White et Max Pacioretty.
Le fameux incident du 8 mars 2011
8 mars 2011, match présenté au Centre Bell entre les Bruins et le Canadien. Évidemment, ces affrontements soulèvent les passions en raison de la grande rivalité entre les deux clubs, d’autant plus que ce sont les deux meneurs dans la division Atlantique. Fin de deuxième période, le CH mène le bal par la marque de 4-0. Après une mise en jeu dans le territoire du Canadien, la rondelle est envoyée par la bande, du côté du banc des joueurs. La suite…Vidéo !
Le geste, une obstruction flagrante puisque Chara empêche Pacioretty de poursuivre son chemin vers la rondelle, qui n’est plus dans les parages, a eu l’effet d’une bombe dans le Centre Bell. Les partisans étaient tous debout, après coup, inquiet de voir que Pacioretty ne bougeait tout simplement plus. Plusieurs amateurs ont même appelé la police pour venir arrêter Zdeno Chara. On réclamait une enquête policière et une mise sous les verrous du grand défenseur des Bruins. On souhaitait presque se faire justice soi-même chez les partisans.
Les opinions divergent encore sur cette fameuse mise en échec. Les observateurs extérieurs néophytes diront que le geste était intentionnel et que Chara préparait son coup la veille du match. D’autres, plus habitués aux rudiments du hockey pour y avoir même joué, diront qu’il est impossible, avec la vitesse du jeu et de l’exécution, de prévoir une telle mise en échec à cette place bien précise de la patinoire. Car admettons le, cette mise en échec, dans le coin de patinoire, est tout à fait légal, malgré qu’elle requiert une punition mineure pour obstruction.
On remarquera sur le vidéo qu’au moment de l’impact, presque aucun partisan ne se lève de façon offusquée. C’est donc via la reprise vidéo que la majorité des gens ont pu analyser le geste. Il faut pourtant se rappeler que la vitesse d’exécution sur la reprise est dix fois inférieur à celle en réalité. Si les gens n’ont pas pu voir la mise en échec correctement en raison de la vitesse du jeu, croyez-vous que Chara a eu le temps également de prévoir son «attentat» ?
Fermeture du dossier
Au final, il n’y aura eu aucune poursuite criminelle à l’endroit de Zdeno Chara. La pression populaire aura tout de même obligé le Directeur des poursuites criminelles et pénales à se pencher sur le dossier. Les effectifs policiers ont d’ailleurs rencontré de nombreux témoins ainsi que l’assaillant. C’est fou ce que la pression médiatique et populaire peut faire dans la société québécoise…
Quant à Pacioretty, il subit une sévère commotion cérébrale et de blessures de nature cervicale. Sa saison est bien sur terminée et Chara s’en tire avec un inconduite de partie, mais aucune suspension. Malgré la position prise par les bonzes de la LNH, qui a fait rager Montréal au grand complet, on ne baissait pas les bras du côté des partisans afin de faire incriminer Chara au criminel. Ce fut (heureusement) en vain.
Et vous, quelle est votre opinion sur le geste, sept ans plus tard ?
Commentaires