Jack Eichel mérite le Trophée Hart
Le trophée Hart est remis chaque année au joueur jugé le plus utile à son équipe. En anglais, on parle de most valuable player (MVP). Chaque personne a sa définition de ce titre prestigieux. Pour cette raison, sa remise fait souvent beaucoup jaser. Récemment, l’attaquant vedette des Jets de Winnipeg Mark Scheifele a créé une certaine controverse en affirmant que Jack Eichel mérite l’honneur pour la dernière saison. Je ne peux qu’être d’accord avec lui, du moins en partie. Il mérite au moins d’être considéré.
Mark Scheifele lance des fleurs au capitaine des Sabres, Jack Eichel https://t.co/WyeiPTNYIi #Sabres #Buffalo #tslh pic.twitter.com/2rWnGIV1BZ
— Toutsurlehockey.com (@Toutsurlehockey) April 30, 2020
Depuis ses débuts dans la LNH, Jack Eichel ne reçoit pas l’attention qu’il mérite. Quand les médias lui en donnent, c’est souvent pour des mauvaises raisons. À tord ou à raison, on l’associe à une mauvaise attitude. Là n’est toutefois pas le point aujourd’hui. Côté statistique, Eichel mérite d’être considéré pour le titre de MVP de la saison régulière.
Avec 78 points en 68 matchs, il a évidemment terminé au premier rang des pointeurs chez les Sabres de Buffalo. Sam Reinhart le suit avec 28 (!) points de moins. La « drop » est drastique. Victor Olofsson arrive au 3e rang avec 42 points en 54 matchs. Sans rien enlever à son talent de marqueur naturel, ses statistiques n’auraient jamais été aussi bonnes s’il n’avait pas eu Eichel pour lui mettre su’l tape! Bref, il est évident que les Sabres sont tirés vers le haut par Eichel.
Au niveau de la ligue, Eichel se classe au 10e rang des pointeurs et au 8e rang des buteurs. Comme le Hart est remis au joueur qui a le plus aidé son équipe, regardons le pourcentage de buts auquel les meilleurs pointeurs du circuit ont participé avec leur formation respective.
Draisaitl : 110/225 = 49%
Mcdavid : 97/225 = 43%
Pastrnak : 95/227 = 42%
Panarin : 95/234 = 41%
Mackinnon : 93/237 = 39%
Marchand : 87/227 = 38%
Kucherov : 85/245 = 35%
P. Kane : 84/212 = 40%
Matthews : 80/238 = 34%
Eichel : 78/195 = 40%
Eichel se classe donc dans le top-5 des attaquants les plus « utiles à leur équipe » au niveau des points. Regardons maintenant, parmi ces six joueurs (Eichel et P. Kane sont à égalité), lesquels ont marqué le plus haut pourcentage de but de leur équipe respective.
Draisaitl : 43/225 = 19%
Mcdavid : 34/225 = 15%
Pastrnak: 48/227 = 21%
Panarin: 32/234 = 14%
Eichel: 36/195 = 18%
P. Kane: 33/212 = 17%
Notre top-3 : Pastrnak, Draisaitl, Eichel. Prenons maintenant en considération les coéquipiers de chacun. Pastrnak jouait avec Patrice Bergeron et Brad Marchand. On s’entend qu’il s’agit d’un trio d’élite. Pastrnak est excellent, mais aurait-il fait mieux qu’Eichel à sa place avec les Sabres? La question se pose. Draisaitl a joué une bonne partie de l’année avec McDavid. C’était magique à regarder. Lui, je pense qu’il aurait fait aussi bien qu’Eichel, placé pas mal seul dans une équipe qui en arrache. Je pense que le débat se joue donc entre Draisaitl et Eichel.
Les Sabres ont terminé la saison avec un différentiel de -22. Eichel a réussi a quand même terminer la campagne avec un différentiel de +5. Les Oilers ont terminé la saison avec un différentiel de +8. Leon Draisaitl l’a conclue avec un différentiel négatif, soit de -7. Je tiens à dire que je déteste cette statistique. Mais, dans le cas précis de l’analyse d’aujourd’hui, elle devient intéressante.
Les deux attaquants ont joué un peu plus de 22 minutes par match en moyenne. Draisaitl n’a bloqué que 19 lancers, Eichel 42. Draisaitl a donné 27 mises en échec, Eichel 40. Les deux ont un ratio de 0.66 takeaway par giveaway. Sur le plan physique et défensif, l’avantage doit être donné à Eichel.
Bref, le choix est excessivement difficile à faire. Draisaitl a été plus dominant, mais dans un contexte plus favorable. Eichel a traîné les Sabres sur son dos tout au long de la saison, sans McDavid à ses côtés. Toute la pression était sur lui et il l’a gérée d’une façon extraordinaire. Je n’ai que comparer Draisaitl et Eichel car comparer de cette façon tous les joueurs qui pourraient potentiellement être nominés aurait été beaucoup trop long. Ce que je voulais expliquer, en gros, c’est le principe.
Si j’avais une prédiction à faire, je ne miserais pas sur le capitaine des Sabres. Cependant, lorsqu’on analyse en profondeur plusieurs statistiques, on se rend compte qu’il mérite définitivement d’être considéré. C’est le point du texte! J’espère que vous avez apprécié!
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