Jakub Voracek : un retour en forme du tchèque pour bien débuter la saison côté Flyers ?
Écartée des dernières séries en première ronde suite à une défaite en six rencontres face aux Capitals de Washington, l\’organisation pilotée par Ron Hextall vient d\’accomplir une intersaison relativement calme. Avec Dale Weise comme tête d\’affiche au rayon des embauches, et les déceptions Sam Gagner et R.J. Umberger en vedettes sur celui des départs, la haute-direction n\’a guère passé énormément de coups de téléphone au cours de ces dernières semaines. C\’est donc forts d\’un alignement stabilisé que les Flyers se présenteront à la reprise des hostilités en LNH, le 12 octobre prochain. En attaque, notamment, les deux premiers trios devraient compter sur les mêmes hommes forts que l\’an dernier, des joueurs déterminés à trouver d\’emblée leur rythme pour atteindre les séries le plus rapidement possible. Parmi eux, Jakub Voracek.
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Été 2015. Il y a presque un an de cela, au jour du 30 juillet, l\’ailier et sa franchise finissaient par conclure une entente conférant la somme de 66 M$ sur huit ans à l\’attaquant, pour un salaire annuel 8,25 M$. Un contrat lourd, à l\’époque justifié par les sommets en carrière que Voracek avait atteint à l\’issue de la saison 2014/15, compilant 22 buts et 59 assistances pour un total de 81 points, dont 11 filets et 33 présences sur la fiche de pointage en avantage numérique. Un exercice monstrueux, le plaçant dans le Top-5 des avants les plus prolifiques du circuit Bettman cette année-là. Avec des attentes élevées le concernant, le tchèque de 25 ans entama par la suite sa nouvelle campagne épinglé du statut de leader offensif des Flyers, aux côtés du centre franco-ontarien Claude Giroux. Mais à l\’arrivée, la cuvée 2015/16 ne s\’est pas avérée aussi satisfaisante que prévu pour ce bon Jakub. Pression du nouveau contrat ? Contrecoup des aléas de santé lui ayant fait louper 9 parties l\’an dernier ? Concrètement, il apparaît que cet ensemble décevant fut causé par une combinaison de facteurs à la fois physiques et psychologiques. Au final, l\’ailier a conclu son parcours 2015/16 en totalisant 55 points, 44 assistances et seulement 11 petits buts. En séries, Voracek s\’est fendu d\’une seule présence sur la fiche de pointage, un filet inscrit dans le Match 2 de la confrontation avec les Caps.
Rendu devant les journalistes à l\’issue de l\’élimination ayant suivie ce duel, l\’avant s\’est confié à la presse locale avec une certaine honnêteté, saluée par Jordan Hall de csnphilly.com. Ayant connu un début de saison difficile, avec un seul but inscrit sur ses 30 premiers matchs, Jakub Voracek n\’aurait guère su retrouver sa pleine confiance suite à cette entame compliquée. Comme il l\’explique, c\’est toute son approche du jeu qui s\’est retrouvée affectée par ce manque d\’aplomb : « Ce n\’est pas comme si j\’étais venu ici pour pleurer ou je ne sais quoi, mais il se trouve que parfois, lorsque les choses ne vont pas comme vous le souhaitez, et bien vous cogitez » assure-t-il, avant d\’enchaîner « je ne tiens pas à en faire une excuse mais avec moi, tout se fait automatiquement, les passes, les tirs : je n\’ai pas tendance à gamberger ». Cependant, l\’ailier a ressenti une certaine insécurité cette saison, ce qui a visiblement eu tendance à influer sur ses choix dans le jeu : « cette année parfois, avant de passer la rondelle, je pensais \’\’et si jamais je touchais quelque chose, et si jamais le disque ne va pas là où je le souhaite ?\’\’ avant même de passer. Je crois avoir eu un petit problème de confiance en moi cette année. » Combiné à la signature toute récente d\’une lucrative entente, et de l\’attention qui va avec, ce genre de questionnements peut vite pousser un joueur sur la mauvaise pente tout au long d\’une saison. Parallèlement, le pied de Voracek ne lui a jamais réellement laissé de répit, même après son retour le 19 Mars dernier. Sans être à 100% sur sa fin de parcours, le tchèque n\’a donc pas pu sauver ses statistiques durant les dernières rencontres de la régulière, avant d\’être presque totalement réduit au silence par la défensive de Washington.
Doutes psychiques et inconfort physique, tout cela n\’est d\’ailleurs pas pour faire le jeu d\’un attaquant misant beaucoup sur ses qualités d\’anticipation, sa vision et sa vitesse afin de faire la différence. Doué lorsqu\’il s\’agit de manier le disque, Voracek n\’est pas vraiment le prototype de l\’ailier robuste à la Milan Lucic (ou comme son équipier Wayne Simmonds). Pourtant, son gabarit pourrait laisser présager d\’un style plus rude, lui qui se monte à 6\’2\’\’ pour 214 livres. Mais de cet avantage de taille, il retire plutôt la possibilité de jouer de son envergure pour mieux contrôler le disque, lorsqu\’il se doit de se frayer un chemin entre les défenseurs, tout en disposant bien de sa masse pour conserver sa mobilité. Toutes ses qualités, doublées d\’un vrai instinct de finisseur, illustrent la vraie arme offensive que peu représenter Voracek, dans n\’importe quel alignement. Malgré tout, lorsqu\’il ne pose pas les statistiques attendues, l\’ancien Blue Jacket se retrouve vite dans la mire des critiques, d\’autant plus qu\’il ne possède pas l\’influence défensive d\’un Claude Giroux pour contrebalancer une éventuelle baisse de production. Pour réellement étaler son jeu, il se doit avant tout d\’être au maximum de ses capacités physiques, recouvrant ainsi son explosivité si dangereuse en phase de rush vers le filet. Et comme le note Mark Naples, auteur sur le site Fansided broadstreetbuzz.com, cet objectif n\’a peut-être pas uniquement été négligé, durant la saison dernière, du fait de la fameuse blessure au pied. L\’analyste observe ainsi que, durant l\’été 2014, Jakub Voracek avait réussi à passer d\’un poids de 219 à 209 livres, un ajustement ayant, selon certains, eu une influence très positive dans l\’entreprise de sa saison record ponctuée de 81 points. Dans l\’optique de bien récupérer suite à ses ennuis physiques, l\’attaquant tchèque a récemment été forcé de perdre un peu de sa masse, comme le rapporte ce tweet de Sam Carchidi (Philadelphia Inquirer), sur lequel Naples s\’appuie dans son papier :
.@jachobe, who has lost 11 pounds, works out at #Flyers\’ training facility Thurs. pic.twitter.com/gXqe0ggHPh
— Sam Carchidi (@BroadStBull) 8 juillet 2016
Plus proche de son poids de forme, notre homme pourrait-il retrouver de sa vitesse d\’exécution perdue l\’an dernier ? Quoi qu\’il en soit, son apport offensif semble indispensable à une équipe de Philadelphie qui se veut performante sur l\’ensemble de sa future saison. L\’an passé, la franchise s\’est beaucoup reposée sur les productions cumulées de Giroux, Simmonds et Brayden Schenn (qui vient justement de s\’entendre avec sa formation). À nouveau projeté sur la même ligne que Michael Raffl, marqueur émérite, un Voracek si créatif dans le domaine des assistances pourrait trouver une belle résonance sur le deuxième trio des Flyers. Doté, en principe, d\’une forte présence sur l\’avantage numérique, le tchèque pourrait bien être le facteur x qui manquait l\’an dernier à la franchise fondée par Ed Snider, dans le but de réaliser un début de campagne supérieur à celui, décevant, produit à l\’automne dernier.
Pour répondre aux attentes, il faudra qu\’il retrouve sa pleine forme physique, tout en faisant abstraction du manque de confiance éprouvé l\’an dernier. Au sein d\’un alignement stabilisé, et sous les ordres d\’un Dave Hakstol qui entamera sa deuxième saison sur le banc de Philly, Jakub Voracek aura la chance de rechercher son second souffle dans un environnement familier. S\’il parvenait à recouvrir une base de production régulière, il serait à coup sûr une aide offensive précieuse pour les premiers trios de Flyers.
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